En ce début d’année 2013, le chômage ne cesse d’augmenter. La crise fait rage et beaucoup d’entre nous semblent cesser d’espérer un retour vers de meilleurs jours. Il est important de souligner que dans ce contexte, la jeunesse est en grande souffrance. Au delà de la simple galère quotidienne que certains jeunes connaissent, une véritable difficulté s’est installé pour prendre son indépendance. Ce constat ne se dresse qu’en se confrontant à la réalité. Et la réalité est là, partout, dans toutes les catégories sociales.
Il me semble important de tous nous réjouir que la Région Centre, François Bonneau en tête, participe à l’objectif que le président de la République a fixé : « faire en sorte que les jeunes vivent mieux en 2017 qu’en 2012. » Cette priorité donné à la jeunesse se ressent très clairement dans un rapport qui a été présenté devant la Conférence Régionale de la Jeunesse le 9 février 2013.
Lorsque la Région veut soutenir les jeunes entrepreneurs, notamment en les accompagnant à la création de leurs projets, cela va dans le bon sens car c’est en valorisant les nouveaux talents que la société, d’un point de vue économique, se renouvelle et devient plus efficace. Lorsque la Région veut aider les jeunes les plus en difficultés, en leur proposant entre autre des emplois d’avenir, cela va dans le bon sens car c’est en ne laissant personne sur le bord du chemin que la société est plus forte, plus cohérente et plus dynamique. Enfin lorsque la Région souhaite donner une place fondamentale aux formations, cela va dans le bon sens car c’est avec des salariés qualifiés qu’une entreprise peut espérer progresser et prospérer.
Ceci étant posé quelques interrogations m’interpellent concernant ce rapport ambitieux pour notre avenir :
- Tout d’abord la recherche d’emploi n’est pas évoquée, or on sait que c’est lors de la recherche d’emploi que la personne a besoin d’être le plus écouté et plus conseillé. C’est aussi lors de cette étape que les discriminations à l’embauche font rage : couleur de peau, âge, sexe, etc. Les personnes ont besoin de bénéficier d’un large réseau. Malheureusement cela entraine de fortes inégalités, même si les réseaux sociaux, le monde du numérique en général, peuvent parfois les diminuer. En même temps nous avons un Pôle Emploi qui ne correspond pas toujours aux exigences des situations. Lorsque la Région aime innover et dépasser ses compétences, pourquoi ne le fait-t-elle pas dans l’accompagnement à la recherche d’un emploi ? Une réflexion à plusieurs niveaux est d’autant plus nécessaire qu’une présence de la Région sur ce domaine pourrait combler certaines carences communales.
- L’aide aux jeunes créateurs, entrepreneurs et employeurs en devenir valorise l’effort et l’initiative. En revanche le rapport ne soulève pas le problème lié à l’obtention des crédits. En effet un jeune doit avoir une garantie, qu’il ne peut pas toujours trouver lorsqu’il est en difficulté. Pourquoi ne pas alors penser à un système régional de garantie pour les plus fragiles ? L’Association pour le Droit à l’Initiative Economique propose par exemple des microcrédits aux personnes exclues du marché du travail et du système bancaire classique. La Région Centre pourrait élaborer un partenariat avec ce genre de structure…
- Enfin, et même s’il existe une méfiance face à la culture des chiffres, aucun objectif à court terme sur le taux de chômage régional n’est annoncé. Une volonté de souder les liens avec les entreprises du territoire se ressent dans le rapport, mais un objectif aurait permis de prendre du recul concernant les mesures à adopter et de constater le pragmatisme de l’exécutif régional.
Le plan de mobilisation pour l’emploi et le développement économique ne peut pas être considéré comme une mauvaise action. Les Régions peuvent agir sur ces sujets là. Lorsqu’elles le font dans la concertation, comme la Région Centre avec la Conférence Régionale de la Jeunesse entre autre, les résultats semblent pouvoir n’être que positifs. Le rassemblement et la convergence sont de mises lorsque l’emploi est une urgence pour tous !