Hier avait lieu un nouveau remaniement du gouvernement. Le dernier de cet ampleur était en 2014. Cette fois ce serait le dernier avant l’élection présidentielle de 2017… peu importe : ce remaniement était nécessaire !
Mais comme à chaque fois il y a des inquiétudes et même des critiques.
- Certains osent parler de trahisons et de choix personnels en ce qui concerne Emmanuelle Cosse, Jean-Vincent Placé et Barbara Pompili. Je trouve au contraire qu’il y a du courage à vouloir se mettre au service des français-es plutôt que d’un parti. En entrant au gouvernement ces personnalités ne troquent pas leurs valeurs, ils mettent leurs compétences à disposition du pays, ils restent écologistes. Il n’y a d’ailleurs jamais eu autant de personnalités écologistes dans un gouvernement français. Ce remaniement était nécessaire pour élargir la majorité autour du président de la République. Il serait d’ailleurs un peu limité de dire ou de penser que depuis leur sortie du gouvernement les écologistes ne travaillent plus avec les socialistes. Il suffit de regarder le travail parlementaire à l’Assemblée nationale comme au Sénat. Cet élargissement de l’assise politique du gouvernement ne s’arrête pas là puisque les radicaux disposent maintenant de deux ministères de plein exercice.
- Des ministères changent de périmètres et d’autres sont créés, c’est le cas du Secrétariat d’État à l’égalité réelle ou celui dédié à l’aide aux victimes. Ce remaniement est donc tout aussi politique que technique. Quant au ministère des droits des femmes il a fait un peu de bruit car il est rattaché à deux autres, celui de la famille et celui de l’enfance. Il s’agit d’une « cohabitation » et non d’une fusion comme cela pourrait être interprété. Marlène Schiappa, présidente de Maman travaille et adjointe au maire du Mans, a écrit un article intéressant sur le sujet dans le Huffingtonpost. Elle dit « Pas plus de familles dans les droits des femmes : plus de droits des femmes dans les familles » et argumente : « Nier les liens étroits entre familles et droits des femmes, c’est s’aveugler, c’est nier que les familles restent les plus grands théâtres d’inégalités entre les hommes et les femmes, que les stéréotypes de genre s’y transmettent parfois, que des violences peuvent s’y exercer ».
- La parité est bien sûr respectée, comme tout au long du quinquennat de François Hollande, mais l’arrivée de nouvelles têtes me rassure. Ce remaniement est l’occasion d’un renouvellement qui est nécessaire pour l’action politique.
Aujourd’hui ont lieu les passations de pouvoirs. J’aime regarder ces cérémonies à la télévision. Il est donc venu le temps de saluer ceux qui quittent le gouvernement, comme Laurent Fabius qui a porté la deuxième puissance diplomatique du monde à l’excellence. Il faut aussi souhaiter bon courage à ceux qui y entrent car les réformes ne manquent pas !