Voici mon intervention pour conclure le débat des contributions ce matin au Conseil National du Mouvement des Jeunes Socialistes :
Cher-e-s camarades,
Il y a 5 ans presque jour pour jour notre famille politique désignait son candidat pour l’élection présidentielle à l’issue d’une primaire ouverte qui avait rassemblé 2.860.000 électeurs. Dans 3 mois nous devrons collectivement réussir cet exercice avec la Belle Alliance Populaire. Au Parti Socialiste comme chez les jeunes socialistes nous devrons être présents sur le terrain pour qu’il y ait un maximum de sympathisants de gauche qui se déplace aux urnes. Il en va de la légitimité du candidat. Nous devrons être responsables dans nos soutiens pour qu’il y ait un débat serein dans le respect de chacun car nous devrons ensuite travailler au rassemblement. Oui nous devrons être unis et ne pas douter que le vainqueur sera soutenu par les autres candidats et l’ensemble de notre famille. Comment pourrait-il en être autrement ? Quand la droite est dans la revanche, et ce dès le premier jour, nous devons être plus grands. Quand l’extrême droite attend son tour, nous devons être plus forts.
Il ne vous a pas échappé que la droite, et ses candidats de droite extrême, essaye d’imiter ce que nous avons initié avec succès en 2011. Mais à quoi ressemble une primaire de droite ? Toujours moins de débat et toujours plus de divisions, de rancoeurs, de haines. Ces primaires de la droite « et du centre » doivent nous permettre de défendre notre bilan. Nous n’avons pas à rougir de ce que nous avons fait depuis 2012. Nous pouvons être fiers. Il n’y a qu’à écouter Sarkozy, Juppé ou leurs soldats dans les matinales, ou ailleurs d’ailleurs. Ils veulent revenir sur le non-cumul des mandats, sur le tiers-payant, sur la retenue à la source de l’impôt sur le revenu. Ils veulent mettre fin à la loi SRU et à l’ISF. Ils veulent durcir les conditions du regroupement familial et de la naturalisation. Ils veulent supprimer les allocations pour les familles coupables d’avoir un enfant décrocheur scolaire. Ils veulent supprimer 300.000 fonctionnaires en privatisant les services publics (éducation, pôle emploi, etc.). Ils veulent faire 100 milliards d’économies. Posons nous la bonne question ! Si la droite veut défaire tant de choses, ne serait-ce pas quand même que ce gouvernement a su faire une politique de gauche et préserver les quelques acquis sociaux ?
Et puis il y a tant d’autres raisons d’être fiers. Nous avons parlé de la refondation de l’École, de l’égalité entre les femmes et les hommes qui progresse en France, de la préservation de la sécurité sociale, de la modernisation du système de santé, du mariage pour tous. Sous la présidence de François Hollande nous aurons réussi à conclure en un temps record un accord mondial sur le climat, et à l’engager en France avec la transition énergétique. Nous aurons réussi à travailler sur la paix en Ukraine et au Mali. Nous aurons réussi à réduire les déficits tout en évitant un plan d’austérité à la France. N’est-ce pas là le meilleur moyen de préparer notre génération au pouvoir ?
Au cours de ce quinquennat nous aurions pu aller plus loin, nous aurions pu aussi faire beaucoup moins car, contrairement à ce qui a été dit tout à l’heure, la pensée du gouvernement n’est pas dominante. C’est une pensée à la recherche du consensus. Ce n’est pas une pensée simpliste et de droite. Il faut cependant comprendre les colères, les interpellations et les frustations. Il faut accepter l’impatience et l’intransigeance mais ne jamais céder au discours qui fait le procès en trahison du gouvernement. François Hollande s’est récemment expliqué dans L’Obs sur la déchéance de nationalité. Sur l’accueil des migrants, le gouvernement a agit : Calais ne peut pas accueillir toute la misère du monde mais nos Régions peuvent contribuer à cet élan de solidarité. Aujourd’hui c’est bien l’extrême droite et la droite qui s’opposent à l’accueil des migrants, ce n’est pas la gauche. Sur la loi travail nous avons dit notre approbation sur les avancées sociales qui y sont portées, en revanche nous avons dit notre désaccord sur l’utilisation du 49.3.
C’est l’honneur de la gauche que de pouvoir gouverner, et de s’adapter aussi au moment où elle gouverne. Ce temps n’est pas fini. Nous avons évoqué ce matin des pistes de réflexions intéressantes. Des fédérations, comme par exemple dans le Centre-Val de Loire dont je salue les présents, ont commencé ce travail programmatique. Réforme du Sénat, du CESE, PMA, GPA, « spoil system », agro-écologie, non-cumul des mandats dans le temps, adaptation aux nouvelles formes de travail, urbanisme : il reste encore beaucoup du boulot pour la gauche, et pour longtemps.
En 2011 François Hollande voulait faire gagner la gauche pour faire gagner la France. En 2017 nous devrons faire réussir la gauche pour faire réussir la France.