Dans 10 jours nous serons appelé aux urnes. Si la présidentielle est vécue comme l’élection la plus importante par une grande partie des français-e-s, les élections législatives sont probablement tout aussi essentielles. En effet après avoir été nommé par le président de la République le gouvernement propose à l’Assemblée nationale de voter des lois, mais aussi de les enrichir par le biais d’amendements. Ainsi lorsque les député-e-s assurent une véritable présence dans leurs circonscriptions, qu’ils dialoguent avec les citoyens, qu’ils les écoutent, ils peuvent agir concrètement sur les textes de lois. Les député-e-s s représentent le peuple, ils sont une sorte de courroie de transmission durant 5 ans entre le président de la République, le gouvernement, et l’ensemble des citoyens. Dès lors notre vote dans ces élections doit être plus que jamais motivé par la méthode avec laquelle les candidat-e-s proposent d’exercer le mandat, et, évidemment, en même temps par les idées, les valeurs, qu’ils souhaitent porter dans l’hémicycle.
La méthode
Chacun jugera la dose de renouvellement dans le nouveau gouvernement mais cette question me semble primordiale, transversale et transpartisane. Elle concerne aussi bien l’âge, le sexe que la profession des candidat-e-s car les jeunes, les femmes, les ouvriers, les artisans, les commerçants, les chefs d’entreprises (entre autres) ne sont pas assez représentés à l’Assemblée. Le renouvellement est primordial parce qu’il permettra au plus grand nombre, j’en suis persuadé, de retrouver confiance. Tout le monde peut, doit, faire de la politique. Le renouvellement nécessite donc de nouvelles pratiques (mettre fin au cumul des mandats dans le temps, créer des conseils citoyens pour co-construire les lois, imposer les comptes-rendus de mandats, etc.) et pourquoi pas un nouveau mode de fonctionnement des institutions (faire une proportionnelle et un scrutin de liste pour les prochaines législatives, supprimer la réserve parlementaire et l’IRFM, etc.). Réjouissons nous d’ailleurs du projet de loi présenté par François Bayrou ce 1er juin pour la moralisation de la vie politique. Soyons maintenant attentifs aux positionnements des candidat-e-s sur ce projet.
Les valeurs
J’assume en tant que socialiste, mais surtout en tant que citoyen attaché à mon pays, de vouloir que le quinquennat d’Emmanuel Macron soit une réussite car vouloir son échec ce serait vouloir l’échec de la France. Je suis pour soutenir les politiques qui permettront de continuer à réduire le chômage, notamment chez les jeunes, de continuer à réduire les inégalités, en droits et en faits, de continuer à combattre le réchauffement climatique, bref de continuer dans la voie du progrès. Les voix conservatrices sont fortes mais Emmanuel Macron a toujours définit son projet comme « progressiste ». Il faudra donc des député-e-s progressistes pour porter la réussite du quinquennat et faire face à l’extrême droite et la droite extrême.
Je ne crois pas au ni-ni car la question posée finalement par les élections législatives est : voulez-vous un-e député-e dans la majorité ou dans l’opposition ? Alors oui je crois que les socialistes sont progressistes et se doivent de participer à cette majorité, mais les socialistes doivent aussi comprendre que le camp des progressistes est plus large. François Mitterrand nous invitait à la rupture avec l’ordre établi. L’ordre établi politique ne serait-il pas, aujourd’hui, les alternances successives entre la droite et la gauche qui entraînent les oppositions de principe systématiques et qui empêchent finalement de transformer dans la durée ? Il ne s’agit pas de nier ce qui sépare mais de rechercher ce qui peut rassembler pour faire progresser ensemble le pays. Les résultats de la présidentielle imposent aux réformistes, à ceux qui ne croient pas à la révolution ou à la guerre de se rassembler. Et vite.