J’ai signé la pétition lancée par Témoignage Chrétien, lettre hebdomadaire fondée en 1941 qui a fait son retour en kiosque la semaine dernière, appelant à la création d’une commission d’enquête parlementaire afin de faire toute la transparence sur les crimes de pédophilie et leur dissimulation dans l’Église catholique. L’évêque d’Orléans, Jacques Blaquart, a révélé il y a quelques mois l’existence d’une nouvelle affaire de prêtre pédophile dans le Loiret. Ces crimes n’ont malheureusement pas de frontières. Trois arguments de Témoignage Chrétien m’ont particulièrement poussé à signer la pétition :
- Comme toute organisation religieuse en France, l’Église catholique est régie par l’état de droit ; elle n’échappe pas plus que les autres à la loi républicaine, et ceci d’autant plus qu’elle participe à des missions d’intérêt général et bénéficie à ce titre d’aides publiques ou fiscales. C’est pourquoi elle doit, et ce de façon urgente, rendre des comptes. Elle doit le faire devant la justice, mais aussi devant la représentation nationale, car ce ne sont pas seulement des responsabilités individuelles qui sont en cause, mais aussi, comme l’a clairement indiqué le pape François, tout un système.
- Ces crimes et leur dissimulation constituent une atteinte grave à l’ordre public. Ce sont des générations entières qui ont fréquenté le catéchisme, les aumôneries, l’enseignement catholique, le scoutisme et les mouvements de jeunesse placés sous l’autorité de l’Église catholique.
- À côté des procédures judiciaires qui permettront de sanctionner les crimes et les délits individuels, du moins quand ils ne sont pas prescrits, seule une commission parlementaire a le pouvoir de faire la lumière sur le passé pour éviter qu’il ne se reproduise, en exigeant la communication des archives diocésaines, en interrogeant les acteurs, et en communiquant à la justice les faits dont celle-ci n’aurait pas eu connaissance. Il nous importe non pas de faire éclater des scandales mais d’en faire cesser un, immense, celui du silence assourdissant de la hiérarchie catholique devant des souffrances qu’elle a, pour l’essentiel, sciemment ignorées ou même cachées pendant trop longtemps.