En démantelant l’agence des États-Unis pour le développement international (USAID), Donald Trump a décidé de détruire des millions de contraceptifs, non périmés, destinés à des femmes des pays du Sud. Selon les informations du Guardian, le montant total de ces contraceptifs (implants, stérilets) se monte à 9,7 millions de dollars et la destruction se ferait par incinération en France.
Le gouvernement Américain a rejeté toutes les offres d’organisations humanitaires internationales, des pays et des acteurs mondiaux de la santé de rachat ou de redistribution. Il a choisi le gaspillage et l’idéologie réactionnaire, où une femmes ne peut pas disposer librement de son corps, plutôt que les soins, les droits humains, la sécurité et la santé. S’il est incontestable que cette décision consiste à imposer au monde entier un programme anti-droits qui prive les femmes du choix du moment et du nombre d’enfants qu’elles souhaitent avoir, et qui prive les gens de la possibilité de se protéger contre le VIH et d’autres IST, cette décision ne doit pas passer par la France, ni par Orléans.
Les contraceptifs et dispositifs médicaux étaient gardés sur le sol belge près d’Anvers avant d’être transférés en France pour leur destruction. Le gouvernement français a estimé n’avoir aucun moyen de pression. Il y en a pourtant dès lors qu’on prétend se doter d’une diplomatie féministe, comme l’a affirmé Emmanuel Macron dès 2019.
Plusieurs associations françaises ont identifié l’usine Trisalid (groupe Veolia) de Saran, usine traitant les déchets de la Métropole d’Orléans, comme étant l’une des potentielles Unités de Valorisation Énergétique pouvant répondre à cette commande américaine. Aussi, je demande au maire de Saran et au président de la Métropole, s’ils refusent évidemment de cautionner ce projet cruel même implicitement, quelles actions comptent-ils mettre en place pour le bloquer.
À Saran ou ailleurs, la municipalité s’oppose à la destruction des contraceptifs de l’USAID
D’après le Guardian, le département d’État américain a acté jeudi 24 juillet la destruction de 10 millions de dollars de contraceptifs féminins destinés aux pays qui étaient bénéficiaires de l’Usaid.
Le maire et la majorité municipale ont pris connaissance des affirmations relayées par un média, selon lesquelles ces contraceptifs pourraient être incinérés en France, notamment sur notre territoire, à l’Usine de Traitement des Ordures Ménagères (UTOM) de Saran, équipement d’Orléans Métropole dont la gestion a été confiée à Trisalid (Veolia).
Le rôle de l’incinérateur n’est pas de détruire du matériel neuf mais les déchets qui sont par ailleurs déjà trop nombreux. L’incinération de matériel et produits médicaux neufs et fonctionnels est un non-sens !
Nous tenons à préciser que la mairie de Saran n’a à ce jour reçu aucun élément concret permettant de confirmer l’acheminement de ces produits vers l’UTOM de Saran, ni leur destruction sur ce site.
Quoi qu’il en soit, la municipalité de Saran s’oppose fermement à la destruction inutile de ces contraceptifs, à Saran ou ailleurs.
Comme le défendent les ONG (notamment le Planning Familial, Osez le féminisme, la Ligue des droits de l’Homme et Médecins Sans Frontières), il s’agit d’un gâchis humain, économique et moral, contraire aux principes de choix, d’autonomie et de dignité des femmes.
Nous appelons l’État français à user de tous les moyens diplomatiques possibles pour empêcher toute destruction et favoriser la redistribution de ces contraceptifs vers toutes les personnes qui en ont besoin.