Depuis quelques jours nous parlons de dynamiques de campagnes. C’est normal. Le résultat des Primaires citoyennes se rapproche. Le premier tour de dimanche doit donner une dynamique forte à l’un des 7 candidats. C’est essentiel car cette primaire doit permettre de désigner un candidat à la présidence de la République capable de gagner face à François Fillon et Marine Le Pen. Je regrette que les premiers à pronostiquer soient les derniers à militer. Depuis plusieurs semaines je suis sur le terrain, à la fois pour promouvoir cette primaire et aussi pour expliquer le projet du candidat que je soutiens.
Dimanche je ferai le choix de Manuel Valls.
À l’annonce du président de la République le 1er décembre dernier, j’ai ressenti de la fierté pour tout ce qui a été fait durant le quinquennat. Dans les 3 débats de la primaire, c’est bien Manuel Valls qui a exprimé le plus sa fierté par rapport au travail accompli depuis 2012. Il a pris le temps d’expliquer, de faire le bilan, de reconnaître les erreurs comme l’a déjà fait François Hollande.
Je refuse les dogmatismes, les caricatures, et que l’on se catégorise entre camarades. Je ne penses pas que Manuel Valls soit de droite… Je reviendrai plus loin sur les aspects programmatiques car je sais, au fond, que c’est la personnalité de Manuel Valls qui peut déranger. Moi, cette personnalité me plaît. Il n’abandonne pas les combats. Il dit les choses avec clarté. Il n’a pas peur de prendre des risques en remettant en question certaines logiques politiques.
Il faut du courage pour dire ce qui n’est pas facile : nous avons besoin d’autorité. De l’autorité pour faire face à la menace terroriste. De l’autorité pour protéger et faire vivre les valeurs de la République, comme la laïcité mise en danger par la droite et l’extrême-droite. De l’autorité pour que la France se fasse entendre à l’international, pour que l’Europe se refonde et soit plus forte face aux États-Unis de Trump et à la Russie de Poutine.
J’ai lu attentivement son projet. Il s’ancre clairement à gauche. Il est pragmatique.
Le service civique a montré au cours des dernières années son efficacité pour recréer de la cohésion dans le pays, pour promouvoir l’engagement, le partage, l’écoute, le respect. Le rendre obligatoire ne peut être que bénéfique. Il s’agit de permettre à chacun, quel que soit son parcours ou sa situation, de disposer des mêmes chances qu’apportent le service civique pour le reste d’une vie.
Le revenu minimum décent, de l’ordre de 850€ sous condition de ressource, vise a remettre au cœur de notre société du travail des mécanismes de solidarité pour rebondir. Lors du travail avec le Mouvement des Jeunes Socialistes dans le Centre-Val de Loire pour préparer l’élection présidentielle, nous avons évoqué une question importante : une refonte des aides sociales. Je crois que cette proposition de Manuel Valls s’en rapproche car il s’agit concrètement de fusionner en un seul tous les minimas sociaux et d’ouvrir ce revenu aux jeunes de 18 à 25 ans pour leur offrir plus d’autonomie.
Le modèle économique ne peut pas s’appuyer que sur une politique de la demande ou que sur une politique de l’offre. Il faut les deux ! C’est pourquoi Manuel Valls propose à la fois de renforcer le pouvoir d’achat des ménages tout en mettant le paquet sur la montée en gamme de nos entreprises, c’est à dire, au delà de la compétitivité sur les prix, de la compétitivité sur la qualité des produits ou des services. C’est d’ailleurs aussi en taxant lourdement les importations ne respectant pas nos règles sociales et environnementales que nous stimulerons notre propre économie.
L’environnement est un enjeu de santé publique et beaucoup a déjà été fait avec la COP 21 portée par François Hollande. Manuel Valls en fait l’un des axes majeurs de son programme, notamment pour que l’Europe se saisissent de ce problème. Il veux notamment plus de transparence concernant la nocivité des produits et promouvoir l’innovation pour développer des produits de substitution, non nocifs pour l’être humain comme pour la planète.
Je pourrais parler de bien d’autres points de son projet qui me plaisent, comme par exemple l’éducation qui doit continuer d’être une priorité pour la gauche, mais je voulais surtout évoquer ceux qui me semblent essentiels dans le débat qui s’ouvre avec la présidentielle, ceux sur lesquels nous ne devons rien céder à la droite, ceux sur lesquels Manuel Valls a su me convaincre.
850€ par mois? ce n’est pas de la dignité à mon sens. C’est un début pour la refonte des aides sociales. Mais nous savons très bien que si cette refonte n’est pas ambitieuse, elle n’ira pas plus loin. C’est quoi le renforcement du pouvoir d’achat pour Manuel Valls, j’ai pas compris. Il manque un élément dans la démonstration, je crois. Taxations des importations, c’est bien, en effet ce n’est pas de droite mais selon quels critères? L’environnement, beaucoup a déjà été fait avec la COP 21? Quoi donc? Elle a été signé! C’est déjà beaucoup, c’est ça. Et depuis? Qu’avons nous mis en place?
Enfin l’éducation, c’est bien mais les services publics en général, c’est mieux…