Je défends depuis longtemps, et mon blog en garde la trace, la gratuité des transports en commun à Orléans. Le 20 septembre 2016, lors d’une réunion publique sur la transformation de l’agglomération en métropole, j’avais interrogé le maire d’Orléans sur le sujet car je croyais, et je le crois toujours, qu’il n’y avait aucun intérêt à devenir métropole si aucun projet structurant ne voyait le jour. À mon avis, la gratuité des transports en commun en est un.
Pourquoi ? Faire la gratuité des transports en commun pour toutes et tous sans condition c’est d’abord adopter une forte ambition sociale. La mobilité est un facteur clé pour l’émancipation des individus. Ça doit être selon moi le service public prioritaire portée par les collectivités territoriales. C’est souvent le déficit de mobilité qui empêche un jeune d’aller chercher du travail plus loin qu’aux frontières de son quartier, qui empêche une personne âgée d’aller faire ses courses ou qui empêche une personne en situation de handicap de pratiquer librement ses loisirs. Faire la gratuité des transports en commun c’est aussi porter une nouvelle vision pour l’écologie dans notre territoire. La place de la voiture dans les villes doit diminuer afin de participer, tout simplement, à la limitation nécessaire des émissions de gaz à effet de serre.
Depuis plusieurs mois la proposition de rendre gratuits les transports en commun est revenue sur le devant de la scène médiatique à Orléans. Les élections municipales en ligne de mire. S’il ne faut surtout pas en faire un argument populiste, il faut aussi veiller à en faire bien plus qu’un débat. Je le dis, la gratuité des transports en commun mérite plus qu’un débat de deux heures ou de deux jours. Elle mérite une étude approfondie, à la fois sur l’impact que la mesure pourrait avoir auprès des orléanaises et des orléanais, et également sur la mise en place.
C’est en ce sens que ma position est modérée. Je ne crois pas en une mise en place brutale. La progressivité permettrait de faire des points d’étapes réguliers, d’améliorer les dysfonctionnements éventuels, de convaincre les sceptiques dans la durée. Je ne crois pas au simple argument financier alors que la Ville rend payant l’ensemble du parc de stationnement en centre-ville sans contrepartie, ou alors que la Métropole est prête à dépenser 110 millions d’euros dans le projet CO’Met… Je ne crois pas non plus au discours alternatif à la gratuité pour toutes et tous qui consiste à proposer la gratuité uniquement pour certaines couches de la société (les jeunes, les personnes en situation de handicap, les personnes âgées). En effet, cette alternative ne vise absolument pas à élargir le public d’usagers des transports en commun. Notons d’ailleurs que contrairement à la Région, qui a fait la gratuité des transports scolaires suite à la campagne des régionales en 2015, la Métropole n’a toujours pas pris ses responsabilités vis-à-vis des collégiens et des lycéens !
Au-delà de la gratuité, qui focalise tous les appétits électoraux, la véritable question est bien de savoir comment inciter davantage de personnes à utiliser les transports en commun, notamment pour les raisons écologiques citées plus haut. Je sais que ce serait vain de concevoir la gratuité comme l’alpha et l’oméga de la politique métropolitaine en matière de mobilité. La fréquence à laquelle les bus et trams passent (notamment la nuit), la desserte (notamment des entreprises), les infrastructures (abribus, accessibilité, voies en site propre pour augmenter la rapidité, etc.), sont autant de facteurs, en plus du coût, qui influencent les citoyens à utiliser ou non les transports en commun. C’est sur tous ces champs que j’ai d’ailleurs souhaité que Tous Orléans, dans son Assemblée thématique sur l’amélioration de la qualité de vie, se focalise.
Gardons toujours à l’esprit d’avoir une vision globale.
Le maire a fait son choix : c’est le stationnement qui sera gratuit le soir et le samedi après midi.
Malheureusement oui…