Article de Richard Zampa dans Apostrophe 45 le 1 septembre 2014 au sujet du remaniement gouvernemental et des universités d’été.
« ON NE DOIT PAS RENIER LA CAMPAGNE DE 2012 »
Retour sur les universités d’été du Parti socialiste à La Rochelle avec Yann Chaillou, animateur fédéral des jeunes socialistes du Loiret.
Si les jeunes socialistes du Loiret se félicitent de la composition du nouveau gouvernement, il était à noter toutefois « une certaine forme d’angoisse » de leur part en se rendant aux universités d’été du Parti socialiste à La Rochelle, le week-end dernier. C’est en effet dans un contexte de crise, de divisions et « d’interrogations » que la délégation départementale des jeunes socialistes s’est rendue en Poitou-Charentes. Mais avec l’espoir d’obtenir un certain nombre de réponses. Et apparemment ce fut le cas, comme le rapporte Yann Chaillou, animateur fédéral du MJS Loiret. Entretien.
Quelle analyse, quel regard portez-vous sur ces universités d’été du Parti socialiste ?
Cette année, les universités d’été du PS étaient, disons-le, un peu plus intéressantes encore que les précédentes du fait du remaniement ministériel qui est survenu en fin de semaine. Le tout sur fond de dramaturgie. Il y avait, pour nous, une certaine forme de curiosité par rapport aux années précédentes sur ce qui allait être dit et débattu. Je crois qu’il était important pour les militants socialistes, et les jeunes en particulier, d’assister à tous ces ateliers, ces discussions comme, par exemple, le débat sur l’encadrement des loyers. Les universités d’été sont nécessaires dans le travail des militants. Là, elles ont franchement été bénéfiques et ont permis de répondre à un certain nombre de questions.
« Les jeunes socialistes du Loiret étaient surtout dans l’attente de ce qui allait être dit »
L’ambiance était, somme toute, particulière cette année entre des militants déçus de la politique de François Hollande, les déclarations de Manuel Valls à l’égard du Medef qui ont choqué la gauche du PS, le remaniement éclair avec la sortie de trois ministres et l’entrée très contestée d’Émmanuel Macron à l’Économie… Comment avez-vous vécu ces derniers jours avant les universités d’été du PS ?
Il y a toujours des interrogations, en effet. C’est même le rôle des militants. On doit toujours s’interroger. Les jeunes socialistes du Loiret étaient surtout dans l’attente de ce qui allait être dit et se demandaient comment Valls allait expliquer son action et sa ligne politique. Nous sommes convaincus mais nous ne sommes pas idiots non plus. On sait qu’il y a une fronde contre ce gouvernement donc, il y avait une petite angoisse de la part des jeunes militants sur ce qui allait se passer à ces universités d’été. D’autant que le système médiatique laissait à penser qu’il pouvait y avoir une forte division au sein du PS et qu’elle pouvait même déboucher sur une scission.
« Le changement de ministre de l’Économie était nécessaire »
Et sur la ligne gouvernementale ?
On la soutient depuis deux ans. Le changement de ministre de l’Économie était nécessaire. On considère que les ministres doivent impérativement suivre la ligne fixée par le chef de l’exécutif. Quand on est ministre, on doit la défendre, l’expliquer et enfin l’exécuter. Quand on ne se sent plus en capacité de le faire, il y a alors obligation de laisser sa place. On pense que le nouveau gouvernement est cohérent avec ce qui a été décidé en 2012 et acté par le vote des Français.
Le discours de Manuel Valls à La Rochelle vous a-t-il convaincu ?
L’appel à la solidarité gouvernementale est incontestable et nous, les jeunes socialistes, on doit soutenir le Premier ministre, le président de la République et l’ensemble de notre gouvernement. On peut avoir des désaccords et des points de débats mais on ne doit pas renier la campagne de 2012. Ce gouvernement socialiste défend nos valeurs avant tout. On est au PS, cet appel à la solidarité va de soi.
« Un ministre jeune s’adresse aux jeunes plus facilement »
Veille de rentrée des classes, Najat Vallaud-Belkacem est la nouvelle ministre de l’Éducation nationale. Elle incarne ces jeunes ministres promus au sein de ce gouvernement et, on imagine, que c’est une bonne chose pour les jeunes socialistes que vous représentez…
Ce rajeunissement nous satisfait et il est en adéquation avec la volonté du président et des Français lorsqu’ils ont voté en faveur de « la priorité jeunesse ». Des ministres jeunes sont nommés, alors oui, c’est important. On parle la même langue. Un ministre jeune s’adresse aux jeunes plus facilement. Et l’inverse est également possible. Aujourd’hui, ce gouvernement est composé de toutes les strates de la société. C’est un symbole. Najat est la première femme ministre de l’Éducation nationale. On sait que la gauche aime les symboles.
Qui est véritablement le patron entre Manuel Valls et François Hollande pour les Jeunes socialistes ?
Il y a François Hollande qui est président de la République et Manuel Valls qui est son Premier ministre, voilà tout. Ils gouvernent ensemble avec une politique fixée par le Président de la République.