Miracle ! Cette semaine il a fait beau. J’ai remarqué que quand la douceur de l’été pointe le bout de son nez les Orléanaises et les Orléanais aiment sortir davantage en soirée pour boire un verre ou se promener. Qui n’a jamais apprécié faire un petit tour en bord de Loire ou rue de Bourgogne à la tombée de la nuit ? A ce sujet l’adjoint en charge de la sécurité à Orléans prépare la charte de bonne conduite avec les commerçants qui leur permet d’ouvrir jusqu’à 2 heures du matin durant les beaux jours au lieu d’une heure. Il envisage de réduire cette période d’un mois sans contrepartie. Il faudrait songer à inviter le maire et sa majorité à découvrir la ville de nuit…
Le projet de la mairie, de passer la période où les bars peuvent fermer à 2 heures du matin de 6 à 5 mois, va représenter un manque à gagner non négligeable pour les commerçants et aura un impact négatif sur l’activité économique. Une proposition de leur part aurait d’ailleurs pu faire l’objet d’un compromis intelligent : réduire de 2 mois la haute saison mais permettre l’ouverture jusqu’à 2 heures en fin de semaine et ce toute l’année. Au delà de la question importante de l’heure de fermeture de nos bars ce sont des principes qu’il faudrait réaffirmer : imposer une égalité de traitement lors de la délivrance des autorisations, ne pas stigmatiser le travail des tenanciers et répondre au mieux aux habitudes nocturnes des Orléanaises et des Orléanais. Par ailleurs la sécurité ne doit pas être oublié. Si je me réjouis des patrouilles plus fréquentes par les forces du maintien de l’ordre, notamment dans le quartier Bourgogne, je crois qu’un volet semble avoir été oublié, celui de la prévention. Il y a tant de travail à faire en ce qui concerne les comportements à risques, les addictions, la civilité mais aussi les discriminations dans le milieu de la nuit. Suite à une polémique, nous avions proposé l’année dernière, avec les jeunes socialistes, qu’une sensibilisation de la clientèle des établissements soit faite en lien avec les associations pour faire cesser les actes et les propos racistes. Un vrai projet doit être réfléchit sur toutes ces questions pour vraiment assurer la tranquillité publique. Enfin la vie nocturne c’est aussi une vie culturelle qu’il faut promouvoir. Tant de soirées à l’Astrolabe ou au 108 permettent de découvrir de nouveaux talents et de vivre ensemble. Il faut multiplier ces temps. Lors des élections municipales nous avions émis l’idée dans notre programme qu’il n’y ait pas un samedi soir sans culture libre. L’émergence de nouveaux talents est possible en permettant à des groupes amateurs (théâtre, musique, cirque, etc.) de se produire dans les rues d’Orléans. Je suis convaincu qu’avec une animation des quartiers, pensée tout au long de l’année, nous pourrons assurer un accès permanent à la culture et promouvoir un développement touristique original.
En fait au vu de tous ces éléments il faudrait même inviter le maire à revoir son équipe municipale. Comment est-il possible que dans une ville comme Orléans ce soit à l’adjoint en charge de la sécurité que revient la vie nocturne ? N’y a-t-il pas une autre vision de la nuit à adopter ? Pourquoi ne pas prendre exemple sur ce qui se fait dans d’autres grandes villes, Paris en tête ? Pourquoi ne pas nommer un conseiller municipal avec comme seule délégation la vie nocturne ? Bien sûr cet élu devrait travailler en étroite collaboration avec l’adjoint à la sécurité, car qui dit vie nocturne dit médiation, dialogue, coexistence pacifique, respect de la tranquillité de ceux qui vivent le jour. Mais cet élu pourrait surtout travailler sur d’autres sujets et avec l’adjointe à la culture par exemple, car une offre nocturne diversifiée et de qualité mérite vraiment d’être construite en concertation avec les associations culturelles, les artistes locaux, les commerçants, les consommateurs, les étudiants, les riverains, etc. Orléans peut et doit être encore plus attractive sur ce plan là. Les nuits orléanaises ont donc besoin d’une vision politique. Monsieur Grouard : nous ne sommes plus en 2001 !
Si j’ai un peu de mal à comprendre les dispositions de la nouvelle charte, j’ai aussi un peu de mal à comprendre en quoi cette réduction des heures d’ouverture relève d’une non-vision politique, car s’il est un reproche qu’on ne peut faire à S. Grouard c’est de ne pas être « politique »… La gauche orléanaise s’en est d’ailleurs aperçue à ses dépens, faute justement d’avoir raisonné en terme « politique »… Le manque à gagner des bistrotiers ne me fait pas pleurer, d’autant qu’ils gagnent largement sur les boissons, et réduire d’une heure la consommation, surtout d’alcools, ne peut être qu’un pas vers l’éducation de la prévention ! Quant à la mise au pas des clients, je crois que c’est une utopie, qui ne peut être mise en œuvre qu’en Corée du Nord…