Le Conseil National du Mouvement des Jeunes Socialistes a lieu ce week-end à Paris. Voici la contribution d’ERASME (évolution, réforme, avenir, socialisme, mouvement et Europe) que j’ai signé avec Grégoire Chapuis, Jérôme Bornet, Kévin Pichenet, Romain Entat, Matthieu Jouvet et Alison Paquette :
Ces derniers mois, la Gauche, et pas seulement nous socialistes, a subi d’importants revers électoraux marqués par la perte de bastions historiques et une montée en puissance du Front national, corrélée à une forte abstention. A l’heure où l’union de la Gauche est plus que nécessaire face à une extrême-droite devenue la troisième force politique française, certains voudraient imputer les défaites de la Gauche à la politique du Gouvernement, et exigent, à grands renforts d’hyper médiatisation, un “tournant à gauche” à l’heure où les électeurs ont au contraire boudé les formations d’extrême-gauche !
Après le temps de la réparation, au cours duquel le président de la République et le gouvernement ont engagé un difficile processus de redressement des comptes publics, qui a nécessité des efforts de la part de tous les Français-e-s, nous sommes entrés dans une seconde phase de consolidation et de poursuite des réformes.
L’année 2015 a tristement commencé. Les attentats du mois de janvier, en dépit du magnifique soulèvement populaire et spontané qu’ils ont suscité, ont mis, ou remis, en lumière les difficultés liées au vivre-ensemble et la nécessité de réaffirmer avec force le combat pour la laïcité, pleine et entière, qui n’exclut pas mais protège, qui assure la liberté de croire ou de ne pas croire, qui garantit la liberté de culte et la séparation des Eglises et de l’Etat, en cette année du 110e anniversaire de la loi de 1905. L’année 2015 est également marquée par un tournant pour le Front National et ses soutiens, qu’ils soient militants ou simples électeurs. C’est un parti qui se veut désormais parti de gouvernement, qui attire non plus seulement un vote protestataire mais un vote massif d’adhésion. L’année 2015, enfin, voit croître les drames insupportables liés à l’immigration : des centaines de migrants perdent la vie aux larges de nos côtes, sous nos yeux, victimes de voyages épuisants et dangereux où la violence des passeurs se mêle à la peur des naufrages.
Jaurès écrivait que « l’Histoire enseigne aux Hommes la difficulté des grandes tâches et la lenteur des accomplissements mais [qu’]elle justifie l’invincible espoir ». En 2015, nous continuons, à l’échelle nationale, comme à l’échelle européenne, à mener une politique plus juste, une politique d’égalité et de progrès social et sociétal.
I/ Les élections départementales : une défaite qui nous oblige à réfléchir
Nous ne pouvons, bien évidemment, pas nous réjouir du résultat des dernières élections. Si notre score a été supérieur à celui qui nous était promis et en progression par rapport aux échéances européennes, notre famille politique reste affaiblie à l’issue de ce scrutin. La percée inquiétante du vote extrême n’a épargné aucun département. Certains territoires, en proie à un profond sentiment d’abandon, nous envoient à travers les urnes un message d’alerte que nous ne pouvons ignorer. Ce vote qui heurte notre conscience républicaine doit être écouté, entendu, et pris en compte.
Cette élection a néanmoins été celle du renouvellement. Avec la réforme territoriale, la stricte parité aux conseils départementaux a été imposée, ce qui permet de renouveler ces instances auparavant très largement masculines. Cependant, seulement huit femmes ont été élues à la présidence de ces assemblées, un chiffre dont nous ne pouvons bien entendu pas nous contenter. Le féminisme fait partie de l’ADN socialiste, nous devons donc aller encore plus loin dans la rénovation des pratiques, y compris au sein de notre propre camp. Amplifions cette dynamique qui a permis à notre famille politique de faire émerger au sein de ses rangs de jeunes candidat-e-s, au moins tout-e-s aussi compétent-e-s que leurs ainé-e-s !
a) Le Front National au plus haut
Le Front national doit être notre principale préoccupation. S’il n’a emporté aucun département les 22 et 29 mars dernier, il s’ancre électoralement dans plusieurs territoires. Sans minimiser ses résultats, il est important d’avoir une analyse raisonnée sur le bilan du FN suite à ces élections. Une victoire politique ne s’obtient pas simplement par un score, mais par l’atteinte d’un objectif. Pour ces élections le parti d’extrême droite espérait au moins 3 départements (Pas de Calais, Aisne, Oise, ou Vaucluse), or il n’en a conquis aucun. Malgré une progression évidente qu’il ne faut pas minimiser, le Front national obtient 62 élus, bien loin des 200 espérés, et derrière le PCF que les spécialistes annonçaient déjà mort. Malgré le boulevard ouvert avec la stratégie anti-républicaine du « ni-ni », le parti de Marine Le Pen peine à concrétiser ses scores, ce qui représente un coup d’arrêt à sa progression. Le front républicain, s’il n’existe plus dans les discours des dirigeants de droite, résiste encore chez les électeurs.
Le FN n’est plus un « outsider » qui fait des « coups » ponctuellement, mais la troisième force politique nationale. Il doit donc être considéré comme tel, avec des résultats analysés en fonction. Marine le Pen n’a pas gagné de département ? Alors c’est un échec pour elle. Cependant, c’est loin d’être une victoire pour les républicains. En effet, de nombreux électeurs sont séduits par le nouveau discours social du parti d’extrême droite, électeurs que nous n’arrivons plus à raccrocher à la fraternité républicaine.
Nous avons laissé au Front National la porte grande ouverte en refusant de nous moderniser, encore enfermés dans nos vieux modèles politiques. Plus que le FN, ce sont ses idées qu’il faut faire reculer, pour protéger la Liberté, l’Egalité, la Fraternité.
b) La rénovation, une réponse à l’abstention des jeunes
Depuis plusieurs échéances électorales, les jeunes boudent les urnes.(aux départementales : 73% d’abstention chez les 18-24 ans, 59% chez les 25-34 ans). La jeunesse n’envisage plus la politique de la même manière. Cette dernière est confrontée au chômage, au risque de vivre moins bien que la génération précédente qui s’exprime soit par l’abstention, soit par le vote pour les extrêmes, notamment de droite. Le désintérêt à l’égard d’une classe politique trop souvent caricaturale, mêlé à plusieurs décennies de résignation a conduit au sentiment d’abandon. Le risque que la jeunesse se détourne de la République est bien présent. Les solutions passent par une remise en question de notre façon de faire de la politique, notamment au sein du MJS.
Nous devons dialoguer avec la jeunesse, dans toutes ses dimensions. Son abstention est un message fort à entendre et à transmettre. Il est impensable d’aller à sa rencontre dans une ambition professorale et d’envisager de se substituer à elle en prétendant porter son message. Celle-ci n’aborde plus la politique de la même manière. Nous devons transformer notre façon de faire de la politique.
Nous devons promouvoir la démocratie. Elle est essentielle au sein de notre famille politique. Nous devons arrêter les débats de postures, stériles, qui nous desservent surtout quand nous sommes aux responsabilités. Et le débat, une fois tranché, ne doit pas se poursuivre dans les médias. Nous ne devons parler que d’une voix, celle de la cohérence. Mais nous ne pouvons pas rester entre nous, dans le confort fermé de nos débats militants. Il est de notre devoir de retourner vers les jeunes, de leur parler de leur quotidien, de leur avenir, de montrer que les politiques mise en place ont un sens.
Nos concitoyens, qui choisissent l’abstention ou se portent vers l’extrême-droite, souhaitent une rénovation de la politique. Nous aussi la souhaitons. Ayons le courage de faire de la politique autrement et portons, auprès de nos ainés, l’audace. Il n’est pas nécessaire de souhaiter une nouvelle République pour vouloir réformer l’actuelle. Nous devons montrer que l’exemplarité existe au sein de la vie politique et nous devons la mettre en avant. Le non-cumul des mandats, la déclaration de patrimoines des parlementaires, la parité dans les conseils départementaux, tant d’étapes nécessaires vers l’exemplarité. Nous devons maintenant porter le statut de l’élu-e, le non cumul dans le temps, la transparence sur les indemnités et les réserves parlementaires. Ces réformes institutionnelles permettront de poursuivre le renouvellement et la modernisation de nos institutions. Il nous faut continuer de défendre ces réformes qui réconcilieront les Français-e-s et la vie politique.
A deux ans des prochaines élections présidentielles notre famille politique doit tirer un bilan réaliste des soixante engagements. Si tout n’est pas parfait, nous avons de nombreuses raisons d’être fiers de l’action de la Gauche au pouvoir, et devons l’assumer. Il est de notre responsabilité de rester unis et solidaires, responsables dans la difficulté, et à la hauteur du mandat qui nous a été confié le 6 mai 2012. Car l’élection de 2017 sera la dernière chance pour les partis républicains
II/ Apporter des réponses sociales à une France divisée
Nous savons d’où nous venons : d’une France qui souffre, endettée et paralysée, animée par la peur, et la haine, de l’autre. C’est ça le bilan de Nicolas Sarkozy. Une France de la peur, de la défiance, une France qui recule, économiquement et humainement. Nous devons savoir où nous allons : vers le redressement du pays, de ses comptes publics mais aussi et surtout de son dialogue social, du respect et de la tolérance qui doivent le caractériser. Le Gouvernement agit, il apporte des réponses concrètes, à nous de le soutenir.
a) Le dialogue, une nécessité pour l’emploi
Il faut rappeler aux Français-e-s que c’est l’amélioration du dialogue social depuis 2012 qui a contribué à la hausse des cotisations patronales sur les contrats courts, la création d’une complémentaire santé bénéficiant à tout-e-s les salarié-e-s, la retraite à 60 ans pour les salarié-e-s ayant commencé très jeunes… C’est cela la social-démocratie que porte François Hollande. Ce n’est pas la politique « des petits pas », ni le « social-libéralisme » comme certains essayent tant de le faire croire, mais une méthode qui vise à défendre nos valeurs et nos idées dans la durée, et à travers le dialogue juste et ouvert. Quand un consensus est trouvé entre les partenaires sociaux, c’est la démocratie qui grandit. N’en ayons pas peur !
La prime d’activité, annoncée par le président de la République le 19 avril, permettra d’aider les salarié-e-s les plus fragiles, faiblement rémunéré-e-s ou précaires, et d’accroître leur pouvoir d’achat. 66% des Français-e-s sont favorables à cette mesure de bon sens qui sera ouverte, et c’est assez exceptionnel pour le souligner, aux jeunes de 18 ans, ainsi qu’à certain-e-s apprenti-e-s et étudiant-e-s, même s’il aurait fallu qu’elle le soit encore davantage. Cette prime n’est pas une mesure pour faire plaisir, ni de « l’assistanat », c’est une valorisation du travail, c’est le résultat d’un dialogue social retrouvé et apaisé.
Lorsqu’elle sera définitivement votée, la loi Macron favorisera l’emploi et protégera les salariés. Mais elle a surtout pour ambition de moderniser l’économie, de préparer notre pays à la compétition commerciale internationale des prochaines décennies. La libéralisation du travail du dimanche est un mirage créé par l’opposition pour diviser la majorité sur un texte ambitieux. Le Gouvernement a eu raison de vouloir casser les tabous et d’engager sa responsabilité sur ces sujets décisifs.
b) Améliorer la santé pour jouir de la retraite
Les socialistes ont encore beaucoup de travail à accomplir durant ces 2 dernières années du quinquennat. Des thématiques importantes méritent d’être abordées, et ce sans caricature, comme par exemple les aides sociales. Si nous nous félicitons de la hausse des minimas sociaux, nous pensons qu’il est de notre devoir de rénover le système global en repensant les modes de calcul et en abordant la fusion des aides.
Notre politique sociale a pour objectif de moderniser le système dans la durée. Des réformes telles que celle des retraites démontre bien cette volonté avec des mesures en faveur des étudiants stagiaires. Ces derniers ainsi que les apprenti-e-s peuvent désormais cotiser durant leurs stages. Nous saluons cette mesure qui permet aux jeunes de voir leur travail considéré équitablement dans les calculs liés à la retraite. Quant au compte personnel de prévention de la pénibilité, il sera mis en route à partir du 1er janvier 2016 et permettra à chaque travailleur exposé à des risques de partir plus tôt à la retraite, d’acquérir des formations pour accéder à de nouveaux postes, ou de bénéficier d’un temps partiel sans perte de salaire. Tous ces jeunes qui se trouvent aujourd’hui à des postes difficiles verront cet engagement valorisé tout au long de leur parcours. Cela représente une nouvelle étape dans l’égalité de traitement de tou-te-s les salarié-e-s.
Le projet de loi sur la santé porté par Marisol Touraine va également dans ce sens. L’accès à la santé pour tou-te-s ne doit pas être une simple théorie, mais une pratique centrale de notre pays. La République doit garantir à tou-te-s, sans distinction, un accès équitable aux soins, à l’heure où de nombreux Français-e-s sont contraints d’y renoncer faute de moyens financiers, mais aussi d’accès, avec les déserts médicaux. Cette loi d’avenir relève trois grands défis : la prise en compte de l’’allongement de la durée de vie, l’augmentation des maladies à caractère chronique, et la lutte contre les inégalités en matière de santé, tant dans la prévention que dans l’accès aux soins, afin de mettre un terme aux inégalités liées à la santé, que ce soit pour des raison d’âge, de sexe, de position sociale, de niveau d’études, mais aussi en raison de disparités territoriales.
Ce projet de loi permet d’améliorer la prévention, que ce soit contre la malnutrition, les excès liés à l’alcool, le tabagisme, les pratiques sexuelles à risques, mais permet aussi et surtout de lutter contre les disparités dans l’accès aux soins. Le tiers payant universel, mesure phare, sera instauré pour dispenser les Français-e-s, et notamment les plus fragiles, de l’avance des frais pour se soigner. Ce sont ces grandes avancées pour la vie quotidienne qui font la Gauche. Nous pouvons aussi nous féliciter de la création d’un droit à l’oubli pour les anciens malades du cancer et d’autres pathologies lourdes, de la création de l’action de groupe en matière de santé, de la suppression du délai de réflexion obligatoire d’une semaine pour recourir à une IVG, de la lutte contre les refus de soins, de la levée de l’interdiction des soins de conservation post-mortem pour les personnes porteuses du VIH, ou encore de l’ouverture du don du sang aux homosexuels. Nous devons les communiquer et les expliquer !
III/ Se rassembler pour réussir
Démarche commune d’Agir en Jeunes Socialistes, ERASME et La Relève
Dans une démarche inédite, nos trois groupes politiques ont souhaité produire des textes communs pour faire vivre le débat au sein du MJS.
Se rassembler pour changer. En février dernier, nous avions formulé des propositions pour rendre notre organisation plus vivante, plus ouverte, plus démocratique.
Se rassembler pour réussir. Il reste deux années au quinquennat de François Hollande. Nous revendiquons un soutien exigeant dans l’action de la Gauche au pouvoir que nous souhaiterions plus réformiste sur plusieurs sujets. Illustration par trois chantiers que nous estimons prioritaires.
Priorité n°1 : faire l’Europe politique par plus de volontarisme
L’actualité tragique de ces derniers jours, avec la répétition des naufrages de bateaux de clandestins, nous rappelle, s’il le fallait, combien il est nécessaire de poursuivre le chemin vers la construction d’une Europe plus politique et plus solidaire. Car l’impuissance face à de tels drames est la traduction du défaut d’un grand projet européen et d’un dessein commun nouveau qui pourrait réunir les progressistes. Ce statut quo européen qui ne peut plus durer.
Le manque d’investissement des politiques européennes sur les urgences humanitaires en Méditerranée et sur les questions migratoires plus globalement ne nous permet pas, d’une part, de rendre l’Europe lisible auprès de nos concitoyens et, d’autre part, de la rendre efficace et audible sur la scène internationale.
Nous souhaitons que les politiques d’accueil des migrants ne soient plus assumées seulement par le pays d’arrivée, mais bien par l’ensemble de la communauté. Pour cela, il est nécessaire de doter les pays frontaliers de moyens forts pour accueillir les migrants décemment et garantir leur sécurité, mais il est également nécessaire de tisser des liens forts avec leurs pays d’origine afin d’endiguer les réseaux de passeurs. Enfin nous militons pour un renforcement des politiques de co-développement : internationalistes nous souhaitons permettre l’essor des économies « du sud », car il ne se fait pas au détriment de nos économies, et cela permettra à chacun de vivre l’immigration comme un choix, et non comme une nécessité de survie.
L’Europe est une communauté de destin, et nous souhaitons en faire un acteur politique de premier plan. L’abolition des frontières internes à l’Europe grâce aux accords Schengen, la monnaie unique, participent au sentiment d’appartenance et à l’émergence d’une identité européenne, mais c’est loin d’être suffisant. Nous voulons aller vers une Europe de la culture.
Nous sommes favorables à une Europe politique, à ce que l’Union Européenne devienne une Union fédérale, dans laquelle la solidarité des états-membres ne seraient plus une variable d’ajustement, mais où au contraire il serait mis fin au dumping social et fiscal grâce à l’harmonisation de l’assiette fiscale, la modulation des taux, et en mettant des règles communes sur les contributions sociales en place, afin d’assurer la justice fiscale.
Nous sommes conscients que cette perspective ne puisse se réaliser du jour au lendemain mais seulement progressivement par des mécanismes de convergence. Toutefois, nous demeurons militants de la démocratisation des institutions conduisant au transfert de prérogatives au Parlement européen.
Priorité n°2 : faire enfin la réforme fiscale pour plus d’efficacité et de justice !
Bien que le gouvernement ait engagé des mesures importantes allant dans le sens de la justice fiscale (rétablissement de l’ISF, création d’une tranche d’impôt sur le revenu à 45% pour les revenus supérieurs à 150.000 euros, revenus du capital désormais soumis au même régime que les revenus du travail), nous souhaitons aller plus loin encore et marquer les dernier temps du quinquennat par une grande réforme fiscale.
Aucun gouvernement n’a eu le courage d’une mise à plat depuis la création de l’impôt sur le revenu il y a près d’une centaine d’années. Les socialistes doivent faire de ce chantier une des priorités. Il en va à la fois d’un système qui doit être meilleur contributeur au financement de la croissance, mais aussi, et peut-être surtout, il convient de réaffirmer le sens qu’il y a pour chacun de contribuer plus justement à l’effort collectif.
L’impôt doit retrouver en lisibilité, simplicité et en progressivité.
Nous voulons corriger la situation actuelle, où les impôts directs pèsent surtout sur les ménages les plus fragiles et où les grandes entreprises réussissent à échapper à l’impôt grâce à l’optimisation fiscale.
Symboles d’une véritable complexité fiscale, 190 niches fiscales – exemptions ou réductions d’impôts – existent encore aujourd’hui. Si certaines d’entre elles concourent à la justice fiscale, un examen attentif et public de ces mécanismes doit être réalisé en vue de leurs réductions.
La progressivité de l’imposition est grippée face aux réalités professionnelles, il est donc grand temps de refonder les bases de la contribution nationale, à taux de prélèvement constant. L’imposition des entreprises doit permettre de soutenir l’innovation et la croissance dans un cadre réglementaire stabilisé.
Nous militons pour la fusion de l’impôt sur le revenu et de la contribution sociale généralisée (CSG) avec un prélèvement à la source. Si ces deux prélèvements reposent sur des modalités différentes, leur fusion pourrait être l’occasion d’avoir un véritable impôt progressif, personnalisé, juste et efficace, que nous appelons de nos vœux.
Priorité n°3 : Améliorer la cohésion entre les territoires
L’image de ce que l’on appelle communément les « quartiers populaires » se dégrade : accusations d’assistanat, de délinquance, fort taux de chômage, sont les maux admis et pour lesquels la société serait moins encline à aider les banlieues qu’avant la crise.
Nous pensons au contraire qu’il y a urgence. Nous sommes attachés à la cohésion de tous les territoires. Cela passe par l’implication de la République à tous les niveaux.
Nous nous félicitons du nouveau plan de lutte contre toutes les formes de discriminations. Il faut aller plus loin pour accompagner la création d’activités économiques dans les quartiers car les jeunes ne manquent pas souvent d’envies et d’idées mais ne disposent pas de tout l’accompagnement pour les mettre en œuvre.
Les problématiques du logement concernent bon nombres de Français-e-s. Si nous saluons la loi de programmation pour la ville et la cohésion urbaine, la mise en place des nouveaux contrats uniques de ville, et l’accélération du nouveau programme national de renouvellement urbain, nous pensons qu’il faut là aussi aller plus loin en bâtissant des quartiers durables. Ainsi nous devons faire de la haute performance énergétique la norme. Les investissements immobiliers doivent financer en priorité des éco-quartiers et des quartiers coopératifs. Aussi, la rénovation urbaine des quartiers, des logements, doit se faire en concertation avec les locataires.
Il faut de même développer les politiques numériques ambitieuses, pour encourager la création de villes intelligentes, répondant dans le même temps aux problématiques environnementales, démocratiques, et d’efficacité.
La cohésion des territoires ne peut être conforme avec les nouvelles réalités urbaines que si elle s’envisage à l’échelle intercommunale. C’est à cette échelle que la ville évolue dorénavant, qu’elle peut envisager une action efficace. Dans cette optique il faut pousser au renforcement des prérogatives des intercommunalités. Nous soutenons par ailleurs le renforcement de la péréquation qui garantit la justice dans les dotations.