Dans son discours de clôture des universités d’été des socialistes à La Rochelle, David Assouline appelait à « résister à cette ère du temps » médiatique qui, dans un monde de plus en plus complexe, ne cesse de rendre de plus en plus simpliste les actions et les confrontations politiques. Comment pouvons-nous résister ? En imposant un rythme, un temps pour élaborer, argumenter, informer et former. Les universités d’été correspondent à ces moments où l’intelligence collective, la démonstration, la rationalité prennent le dessus sur les slogans faciles dont sont friands tous les extrêmes ! Nous avons besoin de ces moments de réflexion et c’est pour cela que je souhaite vous faire ici un compte-rendu des débats, des ateliers, auxquels j’ai participé car je sais que ce ne sont pas les médias qui le feront.
Les tensions internes existent mais elles sont normales car le Parti Socialiste est en responsabilité, et doit donc faire des choix, dans un monde qui lutte contre de nombreux fléaux de ce début de siècle : le chômage, le changement climatique, le terrorisme, etc. Ces tensions ne doivent pas toujours être traitées comme des luttes de pouvoir ! C’est ce qui abaisse la politique alors qu’il faut au contraire l’élever pour répondre aux nouveaux défis. C’était l’axe de ces universités.
Le sommet sur le climat qui aura lieu en décembre à Paris était au cœur des échanges. Sur ce sujet j’ai d’abord participé vendredi à une plénière en présence de Laurent Fabius qui présidera la COP21. Il a fait un point très intéressant, et surtout sans ne rien cacher, sur les négociations en cours. En décembre tous les pays du Monde devront lever la main. Anne Hidalgo, la maire de Paris, était également présente et a souligné l’importance de l’engagement des grandes villes, et des villes mondiales, pour répondre à la crise environnementale. J’ai beaucoup aimé le discours de Delphine Blumereau, présidente de CliMates, qui a fait appel à la mobilisation de la jeunesse et donc à une confiance envers les nouvelles générations. Elle a notamment abordé les budgets participatifs, outils primordial de démocratie participative, de sensibilisation, de pédagogie. Le samedi j’ai participé à deux ateliers connexes. Un sur l’alimentation dans lequel les témoignages de Guillaume Garot, Maryline Beyris, François De Rugy et Régis Hochart concordaient pour dire qu’il manquait de la solidarité à la fois entre les agriculteurs et aussi entre les consommateurs et les agriculteurs. Produire et consommer autrement doit être l’affaire de tous. Un second atelier sur la migration, cette fois, m’a intéressé. Une prise de conscience est nécessaire : nombreux sont ceux qui sont contraints de fuir leur habitat pour des raisons environnementales. Dès lors une question centrale se pose : comment les protéger ? Une réponse européenne devra être apportée.
La République, celle qui respecte les différences et se lève contre le terrorisme était à l’honneur ce week-end. La grande marche du 11 janvier suite aux attentats de Charlie Hebdo était bien sûr dans tous les esprits. Manuel Valls en a parlé dans son discours de clôture hier mais de nombreux ateliers sur tous les aspects de la République ont eu lieu. Vendredi je suis d’abord allé écouter Malek Boutih, Jean-Pierre Sueur, Myriam Benraad et Luc Carvounas qui dressaient une liste des armes de la République pour lutter contre la radicalisation. Un débat intéressant qui a montré la nécessité de mettre des mots sur les causes du problème et donc l’importance d’un vocabulaire précis. L’action diplomatique a également beaucoup été abordé. Je suis ensuite allé dans un atelier sur les fractures territoriales où a notamment été évoqué, avec d’excellents participants que sont Marylise Lebranchu, Gérard Collomb, Geneviève Wortham, Philippe Estèbe et Estelle Grelier, le principe d’égalité dans la démocratie locale et l’implantation des services publics. En marge des universités d’été une rencontre samedi après-midi avec Marisol Touraine a été organisée par les sensibilités ERASME (évolution, réforme, avenir, socialisme, mouvement et Europe), Agir en Jeunes Socialsites et La Relève. Le réformisme est une clé pour faire vivre la République dans la durée ! La discussion avec la ministre de la Santé et des Affaires sociales a permis de lancer plus concrètement le congrès du Mouvement des Jeunes Socialistes qui aura lieu en fin d’année.
Les régionales des 6 et 13 décembres étaient enfin au rendez-vous. Les universités d’été ont permis de sonner l’heure de la mobilisation générale pour que les régions restent à gauche. Les bilans sont bons dans les régions, tant au niveau des moyens mis à disposition des lycées que dans le domaine des transports ou de l’économie. Il faut continuer cette dynamique ! François Bonneau a animé un atelier samedi, une occasion supplémentaire de rencontrer les camarades de la belle Région Centre-Val de Loire. La lutte contre la désertification médicale était en question dans cet atelier. Le Région a engagé un énorme travail en la matière, notamment avec les maisons de santé pluridisciplinaires. André Laignel, maire d’Issoudun, a fait part de son expérience locale.
Les universités d’été sont donc terminées. C’était ma quatrième participation à cet événement annuel. Les discussions à l’espace Encan et les repas sur le vieux port reprendront l’année prochaine. D’ici là, continuons à nous engager, ayons confiance.
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