Ce samedi, dans le cadre du débat des résolutions pour le 12e congrès du Mouvement des Jeunes Socialistes, un texte sur la sécurité a été adopté avec une large majorité issue de toutes les sensibilités de l’organisation. Je souhaite mettre un coup de projecteur sur ce dernier, car il est issue de la motion 2 que je défendais, et a été écrit en partie dans le Loiret !
Pendant longtemps la gauche a été associée au laxisme, comme déconnectée des problématiques de tranquillité publique et de protection des individus. Cette question, nous, jeunes socialistes, devons la mettre au coeur de nos débats. Non pas seulement parce qu’elle est aujourd’hui au centre des préoccupations des Français, mais surtout parce qu’elle est l’un des piliers de notre démocratie, de nos valeurs républicaines.
“Protéger”, c’est une valeur de gauche, si la gauche ne protège pas, ce ne sera jamais la droite qui le fera. Nous avons été à la pointe sur la lutte contre les groupes extrémistes, nous portons une politique de proximité, d’une police au plus proche des citoyens. Nous avons toujours eu l’objectif d’augmenter le nombre de force de l’ordre, car nous savons ce que nous leur devons, nous connaissons leur rôle, leur courage.
Nous voulons recréer un lien de confiance entre les citoyens et les forces de l’ordre
La morosité du climat économique et social charrie un flot de rancoeurs et de tensions qui ne demande qu’à s’embraser à la moindre occasion. Quand la République, n’est plus perçue comme assez forte pour résoudre les difficultés sociales, elle ne l’est plus non plus pour protéger “physiquement” nos concitoyens. Ainsi, la police comme la gendarmerie ne sont plus perçue à leur juste valeur et provoquant même un sentiment de défiance chez de nombreux jeunes. Ce constat est alarmant et ne saurait être toléré. Les jeunes socialistes doivent être, sur ce sujet, à la pointe de la réflexion pour restaurer la confiance entre les citoyens et ceux qui doivent garantir leur sécurité.
L’absence des forces de l’ordre dans certains territoires est inconcevable. La droite a massacré les avancées de la gauche en matière de protection de proximité. Nicolas Sarkozy a méthodiquement réduit les effectifs, tout en initiant en parallèle des objectifs irréalistes. Entre 2007 et 2012, plus de 12.000 postes ont disparu dans la police. “Vous allez voir ce que vous allez voir !” avait-il dit. Nous avons vu. Triste bilan pour la sécurité des citoyens, triste bilan pour les conditions de travail des forces de l’ordre.
Nous militons pour une nouvelle politique en faveur de la police de proximité. Nous voulons qu’un lien permanent entre celle-ci et les citoyens puisse se créer. Pour cela il faut au préalable redéfinir les zones dépendant de la gendarmerie et celles de la police pour plus de clarté et d’efficacité. Dans ce processus, une concertation active doit être de mise.
Le discours concernant la police municipale s’est extrêmement tendu depuis les attentats de janvier. Le drame que la France a vécu, a cristallisé les peurs et la haine dans lesquels la droite et le FN se sont engouffrés, en soutenant l’idée que des policiers municipaux armés auraient pu répliquer. Nous, en tant que socialistes, nous nous opposons fermement à cette idée. L’armement de la police n’est en rien une solution durable aux thématiques actuelles. La violence n’appelle que la violence et nous ne tolérons pas que notre société acquiesce à ces idéaux malsains. Les policiers municipaux ne sont pas qualifiés pour intervenir sur le terrain et encore moins pour posséder une arme. Nous voudrions au contraire qu’elle reprenne tout son rôle initial. Bien entendu cela n’exclut pas de lui garantir du matériel de protection de qualité. Les missions de la police municipale et nationale ont tendance à se chevaucher, au risque de doublons ou de perturbations. Il est donc nécessaire de revoir l’organisation des polices en redéfinissant là aussi les rôles, les missions, les formations. Une vraie synergie doit exister entre les polices pour garantir au mieux, à toute heure, en tout lieu, la sécurité des citoyens et les conditions de travails des fonctionnaires.
Nous devons redonner les moyens des missions confiées
L’efficacité des forces de l’ordre est remise en question lorsque les moyens dont elles disposent ne sont plus à la hauteur de la mission qui est là leur. Nous devons devenir des militants de la remise en route des moyens pour la politique de la sécurité en France.
Nous voulons plus d’intelligence dans les politiques qui sont engagées en matière de sécurité. Les caméras qui fleurissent dans nos villes et nos villages n’ont pas de réel impact dans les enquêtes. Leur coût est un poids dans les budgets. Il faut, si ce n’est y mettre fin, limiter l’implantation des caméras aux zones où cela peut avoir une utilité : parkings, commerces sensibles, etc. Cela ne peut pas être le seul bras de la police. N’ayons pas peur de vouloir augmenter les effectifs pour multiplier les patrouilles piétonnes ! Quant aux moyens alloués aujourd’hui dans les systèmes de vidéoprotection, nous proposons de les réorienter massivement vers de nouveaux dispositifs qui seront plus efficaces. Nous voulons par exemple généraliser l’équipement des forces de l’ordre en caméras piétons. Elles permettront de lutter véritablement contre les abus, comme le délit de faciès, mais également de faire toute la lumière dans des situations tendues. Surtout, elles contribueront à la confiance entre citoyens et forces de l’ordre !
Depuis trop longtemps aucune politique gouvernementale n’avait regardé en face les difficultés éprouvées par les forces de l’ordre sur leurs lieux de travail et d’habitation. La réalité est des plus sinistres. Casernes à l’abandon, logements insalubres, manque criant de disposition pour un accueil citoyen efficace tel est le quotidien harassant de ceux qui nous protègent au quotidien. Face à cette situation critique nous affirmons la nécessité d’améliorer les conditions de travail et de vie de ces hommes et femmes dévoués au service de la République. Pour cela nous voulons lancer un vaste programme de rénovation des casernes de gendarmerie ainsi que la construction de nouvelles structures plus proches des citoyens. Le parc automobile doit également être en cohérence avec les besoins et la réalité du terrain.
Nous devons rendre plus accessibles les commissariats en déployant davantage d’officiers de police judiciaire, aptes à prendre les plaintes et formés face aux cas complexes. Nous devons veiller à ce que la formation ne doit pas être le parent pauvre de ces mesures.
En France les forces de l’ordre ne sont pas une force d’oppression ou de répression de la pensée, elles sont la garantie de notre liberté. Nous devons donc en être fiers. Nous n’acceptons pas qu’elles soient pris en otages par des dogmatismes. Nous devons leur permettre de répondre avec raison aux problématiques posées aujourd’hui dans la société.
Nous avons là une bataille culturelle à mener. Vouloir tout mettre en oeuvre pour assurer la tranquillité publique dans des conditions décentes est cardinal et dans ce domaine nous n’avons pas de leçons à recevoir de la droite. Car oui, protéger, c’est être de gauche ! Nous sommes prêts !