Pourquoi ces ateliers ?
La fin de l’année scolaire 2015-2016 a été très studieuse pour les jeunes socialistes de la région Centre-Val de Loire : nous avons organisé des ateliers du projet présidentiel dans chaque département.
Quel était l’objectif ? Sortir du débat de personnes que veut imposer la droite par sa primaire, dont les candidats proliférent, en travaillant sur des propositions pour les candidat-e-s de la primaire de la gauche. Nous souhaitions aussi remettre le débat politique à un autre niveau, plus proche des citoyens, c’était l’idée de réaliser nos réunions dans des bars.
Ces rencontres ont eu un certain succès puisque ce sont presque 90 personnes qui s’y sont rendus. Nous souhaitons remercier chaque participant, nos invités, ainsi que toutes celles et tous ceux qui ont aidé dans l’organisation.
Pour autant nous savons que, malgré notre volonté de les ouvrir à des personnes non encartées, la participation aurait pu être bien plus grande. C’est pourquoi nous avons décidé de mettre en place une consultation numérique pour ouvrir un peu plus la réflexion thématique. Nous vous y invitons !
Avant cela, vous trouverez ci-dessous les grands débats qui nous ont animé, du 3 juin au 8 juillet, sur l’engagement citoyen, l’économie, la lutte contre les discriminations, l’écologie, l’agriculture, et l’éducation.
Merci à nos invités
- Jean-Paul Chanteguet, député de l’Indre, président de la commission développement durable et de l’aménagement du territoire.
- Jérôme Corjon, secrétaire fédéral du Parti Socialiste du Loiret à l’éducation.
- Valérie Corre, députée du Loiret.
- Gilles Delmas, professeur d’agronomie.
- Karine Gloanec-Maurin, haut-fonctionnaire.
- Michèle Lasne, présidente d’une association d’insertion.
- Anne Leclercq, conseillère régionale, vice-présidente aux Formations sanitaires et sociales et à la santé.
- Guy Leroy, ingénieur et directeur d’une communauté de communes.
- Elsa Pelloie, conseillère principal d’éducation.
- Fanny Pidoux, conseillère régionale, déléguée à l’égalité femme-homme, au handicap et à la lutte contre les discriminations.
- Fabien Verdier, conseiller régional, président de la commission Aménagement du Territoire, Numérique, Politique de la Ville et Développement Rural, et de l’agence Centréco.
Comment favoriser l’engagement citoyen ?
Quelques exemples de ce qu’a fait le gouvernement
- Création d’un service militaire volontaire.
- Parité pour les élections départementales.
- Universalisation du service civique.
- Modernisation du dialogue social dans les entreprises.
- Transparence de la vie politique.
- Inscription dans la loi de plusieurs accords nationaux interprofessionnels.
- Interdiction pour un parlementaire de cumuler avec un mandat exécutif local à partir de 2017.
- Reconnaissance du vote blanc par un décompte séparé.
Synthèse des débats de la rencontre du 3 juin à Chartres
De bons et longs échanges ce soir à #Chartres avec beaucoup d'idées pour promouvoir l'engagement citoyen. Merci aux camarades présents !
— Yann Chaillou (@yannchaillou) June 3, 2016
Après avoir posé plusieurs constats nous avons tenté de répondre à cette question en débattant de 3 axes de réflexion.
L’envie d’engagement s’inculque dès le plus jeune âge
Nous avons d’abord constaté que pour mûrir un engagement la catégorie socio-professionnelle influe beaucoup et qu’il y a donc un travail à faire très jeune sur cette question.
Même si dans les lycées il est très difficile de parler de politique, beaucoup de choses sont faites pour promouvoir l’engagement. La Région a mis en place le dispositif Radio Lycée qui valorise les engagements des jeunes. L’État a inscrit dans le droit les Conseils de la Vie Lycéenne (CVL) qui permettent une première découverte de la démocratie représentative. La dynamique est souvent impulsée différemment selon les établissements : cela dépend beaucoup de l’adulte encadrant, qui doit être proactif dans la démarche. La dynamique doit aussi se mener dans un travail sur projet, car cela implique de la pluridisciplinarité et c’est le meilleur moyen de toucher un maximum d’élèves. Même si tout cela nécessite une mobilisation financière importante, nous ne pouvons que regretter qu’une harmonisation ne soit pas faite avec les collèges.
Nous avons également constaté qu’une ville universitaire a plus d’atouts pour promouvoir l’engagement, notamment parce que les associations étudiantes ont un impact fort.
Les associations sont l’essence même de l’engagement
C’est justement le secteur associatif qu’il faut aussi promouvoir pour promouvoir l’engagement au sens large. Il s’agit de montrer que des idées ça se défend, et y compris dans les associations. Il est essentiel de travailler pour qu’il y ait moins de crainte d’apparaître.
La place des jeunes dans les associations a également été une de nos préoccupations car il est plus simple d’être responsable d’une organisation déjà bien structurée que d’un petit club de sport par exemple. C’est pourquoi nous trouvions l’idée de renforcer les fédérations d’associations assez intéressante.
Les institutions doivent permettre plus d’engagement
La 6ème République est un vieux serpent de mer à gauche. Lors du débat nous avons préféré regarder comment une République plus moderne pourrait permettre plus d’engagement. La limitation des mandats dans le temps est une des clés, s’il reste à se mettre d’accord sur une durée exacte, il faut aussi penser à l’étendre aux EPCI qui n’ont pour l’instant pas le statut de collectivité locale.
D’autres solutions sont à envisager. La simplification doit s’amplifier jusque dans la vie démocratique. Les vieilles institutions qui font la grandeur de notre démocratie doivent refaire peau neuve. Les administrations doivent pouvoir évoluer au gré des élections. L’engagement politique n’est pas qu’une série de mots mais aussi une série d’actions, et le scléroser par le manque d’évolution fait perdre toute crédibilité face aux citoyens. Ce n’est qu’avec une confiance retrouvée en l’engagement que nous pourrons commencer à évoquer le vote obligatoire.
Comment changer de modèle économique ?
Quelques exemples de ce qu’a fait le gouvernement
- Création de la Banque Publique d’Investissement.
- Crédit d’Impôt pour la Compétitivité et l’Emploi et Pacte de Responsabilité.
- Création du label French Tech.
- Soutien à l’investissement.
- Création du dispositif “Embauche PME”.
- Création des emplois d’avenir.
- Création des contrats de génération.
- Généralisation de la Garantie Jeune.
- Plan de formation pour les demandeurs d’emploi.
- Rééquilibrage des comptes, baisse du déficit public.
- Séparation des activités bancaires de dépôt et de spéculation.
- Lutte contre la fraude fiscale et la corruption.
- Encadrement des hausses de rémunérations des chefs d’entreprises.
- Plafonnement des bonus et des rémunérations variables.
Synthèse des débats de la rencontre du 11 juin à Blois
Réunion à #Blois ce matin sur l'économie pour agrémenter le projet socialiste pour plus d'innovation et d'Europe. pic.twitter.com/JwixWMeFTK
— Yann Chaillou (@yannchaillou) June 11, 2016
Après avoir posé plusieurs constats nous avons tenté de répondre à cette question en débattant de 3 axes de réflexion.
Faire de l’Europe une force motrice de l’économie
Les relations entre les Français et l’Europe économique que nous connaissons aujourd’hui sont surtout basées sur de l’incompréhension mutuelle. Les citoyens se sentent ignorés par l’Europe.
Si la réduction des inégalités est très complexe en France, peu de personnes savent que l’Europe participe à la lutte via, par exemple, un plan de 315 milliards d’euros pour les territoires en Europe. Mais sans une seule métropole en région Centre-Val de Loire il n’y a pas la possibilité d’acquérir certaines aides au développement européen.
C’est maintenant à la jeunesse de s’emparer du débat sur l’Europe, à l’image des jeunes britanniques qui redoutent majoritairement le Brexit. Ce résultat est souvent attendu mais rarement redouté. Ce débat dépasse pourtant les frontières britanniques car il nécessite qu’on redonne du sens au projet européen : croissance sans austérité, union économique, dotation d’un budget propre et surtout faire une Europe politique ainsi qu’une véritable Europe sociale.
Réformer en profondeur notre économie n’est possible qu’au niveau européen, aujourd’hui responsable d’une majorité de nos exportations et acteur principal dans la lutte contre l’évasion fiscale. Nous avons échangé sur des idées pour aller encore plus loin comme reconstruire les filières industrielles européennes, lancer une harmonisation fiscale, etc.
Venir en aide aux entreprises en France
La mondialisation est une course. Nous en avons tous fait le constat. Pour tenir la distance soit les entreprises misent sur l’innovation dans une stratégie de montée en gamme, soit elles restent sur un marché moyen de gamme en risquant toujours de se faire doubler.
Il existe un véritable retard sur ces questions. Il y a peu ou pas de développement de l’innovation dans les entreprises. En étant plus présent dans l’entreprise, en commandant des analyses pour déterminer les forces et faiblesses au niveau national, régional ou local, l’État peut permettre un développement économique plus fort basé sur l’innovation.
Le premier objectif d’un État stratège est de faire éclore des pépites en aidant financièrement. Les startups se développent beaucoup, les TPE et PME forment un beau tissu, mais il y a peu d’Entreprises de Taille Intermédiaire (ETI). 4.600 en France contre 17.000 en Allemagne. Or 80% de la production des ETI est exportée.
Le deuxième objectif d’un État stratège est de mettre en relation les différents acteurs économiques du pays. C’est en rompant l’isolement des entreprises, en les regroupant et en les incitant à échanger que l’on peut créer de l’innovation dans des filières qui deviendront fortes. Il s’agit de muscler nos avantages comparatifs.
L’innovation ne se limite d’ailleurs pas au secteur privé : l’administration peut aussi en bénéficier. L’ouverture des données publiques peut par exemple créer de la valeur.
Replacer chaque citoyen au cœur de l’économie
Nos difficulté résident aussi dans le fait que les Français n’aiment pas l’économie, ils lui préfèrent le droit. Ce manque de culture économique nous dessert aujourd’hui. Il est encore possible d’agir face à cela en incluant l’innovation et l’industrie à la Recherche et l’enseignement supérieur. La création d’un savoir innovant nous permettra de générer davantage de valeur et effacera la crainte de rester moyen.
La peur du manque de mobilité sociale pose aussi problème. Il y a un discours à reconstruire auprès de ceux qui s’identifient à une “classe moyenne” et qui se sentent exclus. Chacun a une place dans ce monde ! Ce nouveau discours peut passer par le revenu universel ou le déblocage de nouveaux fonds pour la formation professionnelle.
Comment intensifier la lutte contre les discriminations ?
Quelques exemples de ce qu’a fait le gouvernement
- Plan interministériel de lutte contre toutes les discriminations.
- Ouverture du mariage et de l’adoption aux couples homosexuels.
- Amélioration de l’information sur la lutte contre les discriminations.
Synthèse des débats de la rencontre du 18 juin à Tours
Belle marche des fiertés aujourd'hui à #Tours. L'occasion de réfléchir de nouveaux droits pour les personnes #LGBT. pic.twitter.com/vJ2inInpmU
— Yann Chaillou (@yannchaillou) June 18, 2016
Après avoir posé plusieurs constats nous avons tenté de répondre à cette question en débattant de 3 axes de réflexion.
Le combat contre les inégalités juridiques
Quand les inégalités sont induites par le droit, et qu’elles persistent au sein de la société, la meilleure réponse que la gauche peut apporter c’est de changer le droit. Alors que la Procréation Médicalement Assistée (PMA) est ouverte aux couples hétérosexuels nous pouvons nous demander pourquoi ce n’est pas vrai pour les couples homosexuels. Sur ce sujet, comme sur beaucoup d’autres, nous devons encore agir.
L’accessibilité des personnes en situation de handicap est impulsée par la loi mais n’a été que rarement suivie d’effets dans le passé. Maintenant il n’est plus possible de reculer. À l’échéance, l’État et les collectivités territoriales devront prendre leurs responsabilités si leurs installations et services ne sont pas aux normes. À l’heure de l’Agenda 22, il est temps de prendre exemple sur les Régions Poitou-Charentes et Languedoc-Roussillon, qui sont les deux seules à avoir monté un véritable projet autour de l’accompagnement du handicap au quotidien.
Concernant l’égalité entre les femmes et les hommes, il y a eu de nombreux progrès dans le droit. Il devra encore y en avoir, notamment au sein de l’école pour lutter contre un sexisme “traditionnel”. Mais l’égalité entre les femmes et les hommes passe aussi par une égalité entre les femmes. Ce n’est pas encore un sujet que la société veut prendre à bras le corps mais nous l’avons évoqué avec beaucoup d’intérêt. Le débat devra un jour être ouvert sur cette question.
La lutte contre les discriminations à l’embauche
L’embauche, et plus particulièrement la première embauche, est une préoccupation très forte chez les jeunes. Lorsqu’une discrimination, quelle qu’elle soit, vient perturber le processus, l’injustice est encore plus grande pour celui qui doit la vivre, en plus de vivre, parfois durement, la recherche d’emploi.
Nous devons absolument chercher à mettre en avant les compétences de chacun. Le CV anonyme est une piste de réflexion dans le débat public mais beaucoup de questions se posent quant à son application et son efficacité. En effet même avec un CV anonyme l’entretien peut rester discriminant. C’est donc bien sur l’entretien qu’il faut plancher. Nous avons réfléchi à la participation de Pôle Emploi dans ce processus même si la question des moyens de l’établissement est une contrainte.
La vigilance concernant la discrimination positive
Une question perdurait dans le débat : comment lutter correctement contre les discriminations sans stigmatiser ou être dans la discrimination positive ?
Les quotas par exemple permettent d’impulser la lutte contre les discriminations, ils lancent une dynamique. Souvent la société attend que les choses se fassent toutes seules. Nous avons tous constaté que les lois sur la parité dans les scrutins électoraux ont permis petit à petit de diminuer les discriminations envers les femmes dans le monde politique, même s’il y a évidemment encore du travail. Nous avons aussi constaté que l’obligation d’emploi des travailleurs handicapés permettait une inclusion, même imparfaite, de ces personnes.
Pour autant peut-on se satisfaire de cela ? Jusqu’où peut-on aller dans l’établissement de quotas ? Il faut à tout prix éviter les effets pervers.
Comment pousser la transition écologique ?
Quelques exemples de ce qu’a fait le gouvernement
- Création du droit aux actions de groupe pour dénoncer les atteintes à l’environnement.
- Signature de l’accord sur le climat.
- Loi sur la transition énergétique.
- Loi sur la biodiversité.
Synthèse des débats de la rencontre du 24 juin à Déols
Réunion à #Déols ce soir sur l'écologie. De très bons échanges pour enrichir le projet présidentiel des socialistes. pic.twitter.com/3zK94ZbhcI
— Yann Chaillou (@yannchaillou) June 24, 2016
Après avoir posé plusieurs constats nous avons tenté de répondre à cette question en débattant de 3 axes de réflexion.
Changer nos modes de vie
Depuis la conférence pour le climat de Copenhague en 2009 les choses ont beaucoup évolué en faveur de l’environnement mais le combat est un combat de tous les instants. Les mentalités doivent évoluer. C’est un travail lent.
La société doit lutter contre les coûts environnementaux cachés de chaque chose créée. Cela implique d’informer sur le coût environnemental de chaque produit. La société doit aussi lutter contre les gaspillages de toute sorte en pensant au traitement des déchets.
Les collectivités et les entreprises doivent aussi changer leurs comportements. Des actions concrètes sont possibles, sur les appels d’offres ou l’urbanisme par exemple, et nous nous devons de les encourager. Pour ce faire nous avons évoqué la fiscalité écologique, qu’il convient de remettre à plat dans l’objectif de la rendre plus efficace.
Penser la mobilité de demain
Nous constatons de plus en plus une intensification de l’étalement urbain et de la désertification rurale. Le lien entre tous les territoires est donc un enjeu important qui doit passer par une meilleure politique des mobilités.
Nous avons d’abord débattu de la voiture électrique. Elle doit pouvoir être utilisée partout. L’aide financière pour inciter les ménages au changement devrait aussi s’accompagner d’une aide à la recherche pour son développement et d’un aménagement global du territoire en bornes de recharge. Aujourd’hui c’est plus le temps de recharge que l’accessibilité des bornes qui pose problème. Il faudra s’inspirer des départements et des entreprises privées qui ont déjà travaillé sur le sujet.
Nous avons également débattu de la gratuité des transports en commun et notamment des transports scolaires. Cette mesure n’est pas qu’écologique en poussant à utiliser les transports en commun, elle est aussi très sociale et remet tous les citoyens sur un pied d’égalité en matière de déplacement.
Nous avons enfin parlé du ferroutage qui est compliqué puisqu’il y a un problème d’embouteillage avec les voyageurs. Nous manquons d’autoroutes ferroviaires en France pour le développement de ce mode de transport de marchandises.
Continuer la transition énergétique
En matière de transition énergétique les objectifs sont ambitieux. Il faut diviser par 2 la consommation énergétique pour diviser par 4 le trou de la couche d’ozone. La sobriété énergétique est aussi un enjeu de protection et de partage des richesses.
Il semble impératif de décentraliser la transition énergétique, notamment en labellisant les collectivités qui innovent “territoires à énergies positives”. En effet la dynamique doit être engagée de manière horizontale, c’est à dire à tous les niveaux. Nous pouvons imaginer par exemple leur confier la mission de rénovation des logements. Pilotée par le ministère, elle doit maintenant s’accélérer sinon avec le rythme actuel, les 30 millions de logements seront rénovés d’ici 60 ans…
Les énergies n‘étant pas complémentaires mais concurrentes, il est important de développer les énergies renouvelables car nous nous basons aujourd’hui largement sur le nucléaire. Dans cet objectif la France doit résoudre son problème de démantèlement des sites polluants ou des réacteurs nucléaires.
Comment développer l’agro-écologie ?
Quelques exemples de ce qu’a fait le gouvernement
- Lutte contre le gaspillage alimentaire.
- Plan de méthanisation.
- Loi sur la biodiversité.
- Loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt.
- Réorientation de la PAC.
Synthèse des débats de la rencontre du 1er juillet à Bourges
Réunion à #Bourges ce soir pour écrire des propositions sur l'agriculture et défendre le modèle agro-écologique. pic.twitter.com/IFv34sVthe
— Yann Chaillou (@yannchaillou) July 1, 2016
Après avoir posé plusieurs constats nous avons tenté de répondre à cette question en débattant de 3 axes de réflexion.
Soutenir la Recherche et le Développement
L’agro-écologie est un équilibre entre l’agriculture biologique, qui interdit d’utiliser les pesticides, et le respect de l’environnement. Nous connaissons cependant des résistances, législative notamment, à propos des pesticides. Pour y répondre il faut miser sur la recherche et le développement.
L’agriculture c’est l’enjeu de conservation des sols : il y a une réelle progression dans ce domaine d’après l’INRA de Dijon. L’agro-industrie doit être prescripteur là dessus et aider des producteurs à venir vers des engrais zéro déchets (avec la valorisation des déjections animales) ou avec les échanges de semences qui nécessitent plus de travail collaboratif entre les agriculteurs et avec les chercheurs. Il faut créer un véritable réseau, pour mieux diffuser les pratiques et insister sur l’importance du numérique. Par exemple le blé est une plante assez rustique qui se protège plutôt bien, en encourageant la recherche génétique, car des progrès vont être fait en terme de carte génétique, on pourra se diriger vers un compromis entre les enjeux de la recherche, des producteurs, de l’écologie et de la santé publique.
En terme d’énergie, la méthanisation est intéressante mais pas dans toutes les exploitations : en Allemagne, où la méthanisation est importante, elle ne peut se faire qu’à très grande échelle. Grâce à la recherche et au développement peut être pourrions nous répondre aux petites exploitations avec des méthaniseurs proportionnels ? De même l’utilisation de nouveaux carburants et l’impact de la biomasse avec l’utilisation de copeaux de bois devraient être étudiés. Toutes ces innovations peuvent changer radicalement notre fonctionnement agricole, mais c’est en habituant à ces changement et à ces pratiques que nous aurons une véritable prise de conscience des producteurs et des citoyens.
Changer les mentalités et les pratiques
En France nous avons 66 millions de personnes à nourrir avec des modes de consommation plus exigeants et moins d’hectares. C’est en changeant les mentalités puis les pratiques que nous parviendrons à une véritable agro-écologie/économie. Nous avons besoin d’une approche globale qui n’est pas basée sur les recettes mais sur la recherche d’équilibre. On ne peut pas justifier la pollution au nom de la production.
La lutte contre le gaspillage doit être en première ligne de nos combats. Tandis que les ¾ des semences sont mises en culture, ¼ reste en stockage, il y a donc perte de production et gaspillage de ces ressources qui ne seront pas utilisées. Lorsque l’on parle de gaspillage il faut aussi mentionner le gaspillage de la terre au profit de l’étalement urbain. Il faut prendre des mesures pour éviter les abus.
Nos habitudes alimentaires et plus particulièrement notre consommation de viande doivent être remis en question. Pour autant préférer les poissons et les oeufs n’est pas forcément une meilleure solution. Il faut simplement apprendre à rééquilibrer son alimentation.
L’agro-écologie peut plaire aux citoyens car elle implique une autre forme de proximité : le lien est direct entre les clients et les producteurs, or la dimension humaine et les circuits-courts sont très demandés aujourd’hui.
Aider les agriculteurs dans la transition
Il est nécessaire de reconnaître la capacité des agriculteurs à innover et les accompagner dans leurs efforts, d’autant que les récoltes sont catastrophique cette année. Il est aussi nécessaire de les accompagner dans la transition actuelle vers l’agro-écologie. Nous avons besoin d’une agriculture qui produise et qui puisse nous nourrir tout en respectant les terres et l’environnement
L’agro-écologie est bien relayée par les lycées agricoles et certaines exploitations formatrices. Les élèves y sont sensibilisés. Il y a un renouvellement des générations qui s’opère dans le monde agricole même si l’installation est difficile pour les jeunes : quand un hectare se libère c’est souvent pour de l’agrandissement ! Pour autant ceux qui y parviennent ont une approche plus axée sur leur production, plus subtile. Ils comprennent l’impasse de l’agriculture extra intensive.
L’agriculture est source de richesse : 75% de la production de blé est exportée. L’État se doit donc d’organiser les marchés et les filières pour répondre aux enjeux écologiques et économiques. L’État est également la seule puissance qui peut davantage contrôler les tailles d’élevages ou les abattoirs, ou qui peut interdire les mélanges de produits dangereux pour l’environnement.
L’Europe, elle, intervient avec la PAC. Elle est amenée à évoluer davantage car construite à l’après-guerre (traité de Rome) pour nourrir l’Europe à bas coût, nous avons besoin maintenant d’une PAC permettant aussi de financer le risque.
Comment transformer le système éducatif ?
Quelques exemples de ce qu’a fait le gouvernement
- Charte de la laïcité.
- Réforme des rythmes scolaires.
- Refondation des programmes scolaires.
- Formation des enseignants.
- Création de 60.000 postes.
- Revalorisation des bourses étudiantes.
- Revalorisation de l’indemnité mensuelle minimale des stages.
- -26.000 décrocheurs scolaires chaque année.
- Mise en place d’un plan numérique.
Synthèse des débats de la rencontre du 8 juillet à Orléans
Dernière réunion régionale à #Orléans ce soir pour préparer la présidentielle. Plein d'idées pour l'éducation ! pic.twitter.com/7uUnScTnOg
— Yann Chaillou (@yannchaillou) July 8, 2016
Après avoir posé plusieurs constats nous avons tenté de répondre à cette question en débattant de 3 axes de réflexion.
Le parcours de l’élève
Si la priorité à l’école primaire est primordial nous étions tous d’accord pour dire que le décrochage scolaire est finalement la gangrène à laquelle notre génération devra mettre fin. Il a été proposé d’instaurer des cellules de décrochages scolaire dans tous les établissements sur le modèle des micro-lycées qui établissent plus de souplesse, d’unifier et d’harmoniser au niveau national les résultats du décrochage, de mettre l’accent sur l’intégration et la socialisation.
En effet le meilleur moyen de lutter contre le décrochage sera d’impulser un esprit de partage et non de classement. Le sport à l’école peut être vecteur de cela, notamment en travaillant sur l’égalité entre les filles et les garçons, ainsi que des sessions d’attention ou de méditation. L’école doit apprendre aux enfants à comprendre le monde. L’école doit permettre aux jeunes d’apprendre à se connaître. Ainsi l’école doit développer l’esprit critique sur les médias et lever la chape de plomb sur les religions en osant enseigner leur histoire.
En ce qui concerne l’orientation les métiers ont besoin d’images auprès des élèves, et pas seulement à l’entrée en 6ème. Il faut mieux appréhender les situations en milieu professionnel et les entreprises doivent avoir leur mot à dire dans les référentiels de compétences.
La question a été posée du parcours scolaire obligatoire jusqu’à 18 ans et de l’apprentissage jusqu’à 14 ans car entre 16 et 17 ans si on décroche on ne pourrait pas travailler avant 18 ans. Quel est l’avenir de ces jeunes qui connaissent cette situation ?
Les méthodes d’enseignement
La diversité des méthodes d’enseignement et des moyens d’apprentissage permet de lutter contre le poids des traditions. Les enseignants ont la liberté pédagogique mais leur formation n’est pas adéquate car elle n’encourage pas cette diversité. Il faut dire stop au « apprendre sans comprendre ».
L’enseignement sous forme de module a fait débat. Il s’agit de motiver l’élève au quotidien puisqu’il progresserait non plus en fonction de son âge mais en fonction de ce qu’il a acquis. Une évolution du bac serait dès lors nécessaire pour donner une plus forte valeur à l’évaluation en continue. Pour que ce système soit efficace et que la mixité soit tout de même développée il faudrait imaginer des établissements uniques où toutes les filières générales, technologiques et professionnelles se mélangent, mais aussi où l’on regroupe l’actuel collège et l’actuel lycée. La classe idéale c’est la classe de petite section où l’on peut tout faire (jouer, travailler, partager, etc.). Elle permet de faire émerger de nouvelles pratiques. L’établissement unique doit s’inspirer de ces salles de classes.
En parallèle il semble intéressant de généraliser les Enseignements Pratiques Interdisciplinaires (EPI) pour une meilleure compréhension. Les enseignants doivent savoir travailler ensemble et en avoir envie mais la polyvalence du professeur est aussi essentielle pour enrichir l’enseignement. Leur changement de carrière doit en tout les cas être facilité et leurs évolutions développées afin d’éviter qu’ils « vieillissent mal ».
Par ailleurs il faut que l’école puisse s’adapter très rapidement au monde d’aujourd’hui en instaurant l’apprentissage de l’anglais dès la maternelle et celui du codage informatique au moins dès le collège.
L’implication des acteurs locaux
Lors du débat nous avons aussi évoqué le fait d’ouvrir l’école à plus de mutualisation. Ouvrir aux parents pour qu’ils puissent eux aussi (encore) venir apprendre à l’école. Ouvrir à la réserve citoyenne ou aux associations. Ouvrir aux habitants d’un quartier (la bibliothèque par exemple). Cela remet évidemment en question la responsabilité du matériel et doit donc se faire sans engendrer plus de lourdeur administrative.
Enfin, le ministère de l’Éducation Nationale doit davantage travailler avec les élus locaux en organisant notamment des réunions de territoires où les informations peuvent mieux circuler que via des courriers parfois difficiles à comprendre.