Je suis allé hier soir à l’avant-première de 120 battements par minute au cinéma des Carmes, en présence du réalisateur Robin Campillo. Le film a été en partie tourné à Orléans, notamment à l’ancien hôpital de la Source, et a été récompensé au festival de Cannes. Aidé dans la production par Ciclic, une agence de la Région Centre-Val de Loire qui s’occupe notamment de soutenir le cinéma et l’audiovisuel, il était logique qu’une avant-première se tienne ici. Dans le public il y avait même une fierté, certains ayant été figurants ou ayant aidés lors du tournage.

Mais revenons au film ! Car c’est bien de lui que je veux vous parler. Après avoir vu la bande-annonce je m’étais dit que je ne sortirais pas de la salle de cinéma sans avoir versé quelques larmes. Et malgré toute une première partie où l’on rigole bien je n’ai pas pu m’empêcher de retenir les larmes. Soit je suis vraiment très bon public, soit ce film est une pépite. La vérité est probablement entre les deux. Je laisserai en juger ceux qui me lisent dès le 23 août, à la sortie dans toutes les salles, car oui je crois qu’il faut absolument aller voir ce film !

120 battements par minute c’est l’histoire de Sean, jeune séropositif militant d’Act Up-Paris. L’association, au début des années 90, multiplie les actions coup de poing pour faire face à l’indifférence vis-à-vis du SIDA, qui ne touche alors « que des minorités »… Le film est très militant : on suit tous les personnages dans leurs brainstormings pour faire des actions choquantes, on assiste à leurs débats, leurs désaccords, on voit leur amitié, on partage leur espoir et leur peur, celle de ne pas être à la prochaine Gay Pride car la maladie est omniprésente. Bref, on s’attache à eux, on a « envie qu’ils vivent ».

Certains ont trouvé le film assez long (il dure 2h20) mais je n’ai pas ressenti de longueurs. Tout y est essentiel. Le souci des détails et la simplicité des histoires – le film retrace une belle histoire d’amour qui reste une histoire « banale » – permet d’ancrer le film dans un certain réalisme, que je crois nécessaire. On voudrait réveiller l’opinion public avec les personnages mais on se pose alors plusieurs questions. Est-ce encore utile aujourd’hui ? Le traitement a-t-il évolué ? La souffrance, au moins sentimentale, ressentie dans le film est-elle aussi forte ? Bien sûr chacun peut avoir ses propres réponses. La force de ce film est à mon sens le fait de pouvoir confondre les époques. Une grande diversité de personnes peut se retrouver dans les personnages. Je crois et j’espère que ce film sensibilisera un large public à la fois sur la question du VIH et en même temps sur l’importance du militantisme.

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