Il n’aura pas échappé à ceux qui lisent la presse locale avec assiduité que le maire d’Orléans, Olivier Carré, souhaite promouvoir son bilan à mi-mandat. Les dernières élections municipales ayant eu lieu en 2014, et les prochaines en 2020 (ou 2021 si effectivement le gouvernement les repoussent). Pourtant même à grand renfort de communication, la pilule est difficile à avaler.

Sur la forme beaucoup d’élu-e-s s’accordent à dire qu’il est plus dans le dialogue, qu’il arrondie davantage les angles que son prédécesseur. Ils oublient de dire que :

Loin de moi l’idée en écrivant ces quelques lignes de m’opposer systématiquement. Ce n’est pas dans mes habitudes. Il est vrai que nos rues continuent de s’embellir, que de nombreuses friches industrielles vont retrouver une seconde vie, que le budget de la culture a enfin été sacralisé (même si de nombreuses initiatives manquent cruellement d’accompagnement et de soutien) ou encore que la prise en compte de la menace terroriste a plutôt été bien appréhendée lors de nos grands événements.

Tout cela va dans le bon sens. Je le souligne autant que je dénonce ce qui, de mon point de vue, ne va absolument pas :

  • Un maire, qui plus est président de Métropole, se doit de porter une nouvelle vision pour le territoire qu’il représente. De leur temps Jean-Pierre Sueur comme Serge Grouard ont su brillament le faire, chacun à leur manière. Ils ont modernisé la ville parce qu’ils ont su mener de nouveaux projets structurants pour la ville et l’agglomération. Aujourd’hui que porte Olivier Carré ? Quelle vision défend-il ? On ne le sait. Et on ne le sait pas tout simplement parce qu’il n’en porte pas. Tout ce dont il parle aujourd’hui fait partie des débats que l’on a depuis plusieurs années à Orléans. CO’Met fait ressurgir un vieux serpent de mer : une salle de « sport-spectacle » avec des milliers de places dont on sait qu’elles ne seront pour la plupart du temps jamais utilisées. La passerelle piétons-vélos pour traverser la Loire, que la droite n’a jamais voulue et dont Olivier Carré tente de substituer l’idée aujourd’hui par la création d’une voie de tramway sur le pont Georges V, est dans les tuyaux depuis près de 30 ans.
  • Sur le fond de nombreux sujets méritent un traitement moins périphérique. Je l’avais longuement expliqué sur la généralisation du stationnement payant en centre-ville qui doit être l’aboutissement d’une réflexion approfondie sur la mobilité dans l’ensemble de la métropole d’Orléans. D’autres sujets seraient à aborder : la question du tourisme qui est bien plus globale que le parcours d’un petit train, la question du logement, celle de la fiscalité, du commerce, etc.

Pour ces raisons pas étonnant à mon avis que le sondage en ligne lancé par La République du Centre soit négatif pour le maire non-élu par les orléanais-es : 56% des votants ne sont pas satisfaits de la première partie de son mandat. Notons que le nombre d’électeurs ne cesse de croître mais que l’écart, lui, ne varie pas d’un iota

Avec cette phase de communication pour la majorité, comme pour l’opposition qui en profite (il faudrait d’ailleurs également faire son bilan), je pose la question : de qui se moque-t-on ?! Personne n’est dupe de ce qui se joue pour les uns et les autres en coulisse. Chacun prépare à sa manière les prochaines échéances électorales mais tous appartiennent à un vieux monde, par leur manque d’analyse sur la forme et leur manque de courage sur le fond !