Peut-on encore se souhaiter une bonne année ?

La France, plus divisée que jamais, n’est pas à la fête. Elle voit le monde s’incliner devant les bourreaux des Lumières. Elle voit ses valeurs piétinées par ceux qui sont censé les défendre et son aspiration au progrès social s’essouffler sous l’effet de politiques infâmes. Le gouvernement continue de demander des économies injustifiées à l’hôpital public. 600 millions d’euros rien que pour 2024. Avec la force, il recule l’âge de départ à la retraite et restreint les critères de pénibilité au travail. Il prépare pour 2025 la généralisation du RSA sous-condition d’activité. Mais si le gouvernement a des heures de travail à donner, pourquoi n’embauche-t-il pas ? Et pourquoi n’a-t-il pas voulu reprendre le travail entamé en 2019 pour une réforme intégrale du système de retraite par points ?

Alors, où retrouver l’optimisme ? Y’a-t-il des sources d’espoir pour 2024 ?

Les Jeux que nous accueillerons dans quelques mois pourraient l’être mais une grande majorité de Français s’en sentent dépossédés. On nous promettait des Jeux ouverts avec les valeurs de l’olympisme irriguant tout le territoire. Force est de constater que ce n’est pas le cas. À l’annonce de Paris comme ville hôte, en 2017, environ 24 % de la population détenait une licence sportive. En 2022, 22 %. Et seules 11 % des communes en France sont labellisées Terre de Jeux 2024. Les efforts à fournir sont colossaux pour faire de ces Jeux Olympiques et Paralympiques une grande réussite collective, dans l’instant présent comme dans la durée.

Avec le 80e anniversaire des débarquements de Normandie et de Provence en 2024, l’Europe ne nous délivrerait-elle pas une agréable et joyeuse perspective ? Celle d’une Union qui construit désormais la paix malgré les différences ? Elle a montré quelques solidités face aux crises qui frappent à ses frontières. Malgré cela les extrêmes menacent et les élections européennes qui se tiendront en juin pourraient être leur ultime étape avant leur embuscade.

Alors, après ce tumulte de 2023 et dans celui de 2024 qui nous attend, notre réconfort ne se trouverait-il pas dans le secret de résilience que referment les vieilles pierres de Notre-Dame, touchées par les flammes il y a cinq ans ? La réouverture de la cathédrale annoncée pour 2024 va marquer le peuple Français de sa remarquable capacité à surmonter toutes les épreuves, tous les éléments. Cette réouverture est permise grâce aux chênes venus de toutes les forêts de France. Elle est permise grâce à tous les compagnons de France. Elle est permise grâce à nous tous qui ne voulons pas voir disparaître notre patrimoine.

Alors, à notre résilience.

Et tout simplement : bonne année 2024 !