Ce samedi, dans le cadre du débat des résolutions pour le 12e congrès du Mouvement des Jeunes Socialistes, un texte sur le féminisme a été adopté avec une large majorité issue de toutes les sensibilités de l’organisation. Je souhaite mettre un coup de projecteur sur ce dernier, car il est issue de la motion 2 que je défendais, et a été écrit en partie dans le Loiret !
En tant que jeunes socialistes, si nous pouvons nous réjouir de la prise de conscience générale sur le sexisme. Nous affirmons que notre famille politique doit aller plus loin. Nous luttons aujourd’hui contre le sexisme dit ordinaire, celui qui est banalisé au quotidien à travers des phrases stéréotypées ou des comportements genrés. Si la prévention restera une action majeure, nos pensons qu’il est nécessaire d’aller plus loin et d’endiguer ces comportement dès le plus jeune âge. Les comportements se construisent avant la fin de l’école primaire, il faut donc agir très tôt en formant les enseignant dans la lutte contre les inégalités femmes hommes. Nous proposons pour agir sur tout ce qui entoure l’enfant de créer une institution qui aurait pour mission de surveiller et réprimer le sexisme ordinaire et qui posséderait un pouvoir de sanction face aux comportements délibérément stéréotypés
En finir avec la reproduction des schémas familiaux
Les jeunes enfants découvrent le monde et se construisent en reproduisant les agissements des adultes qui les entourent. C’est en prenant exemple sur leurs parents qu’ils vont ensuite reproduire les schémas familiaux, aussi dans une famille avec une répartition des tâches genrée, l’enfant aura tendance à suivre cet exemple pensant qu’une petite fille se doit de savoir tenir une maison, tandis qu’un petit garçon se verra plutôt en bricoleur ou sur des tâches plus physiques.
Il est urgent de sensibiliser les parents sur cette question, en particulier lors de l’accompagnement des jeunes parents. Le suivi post natal doit comprendre une partie sur l’aide aux pères, quand il y en a, à comprendre leur place dans la famille et qui doit guider les jeunes pères sans qu’ils tombent dans la caricature du patriarcat.
De même, cette sensibilisation des parents doit aussi être faite par rapport aux dessins animés, jouets et livres qui vont influer dans la construction des jeunes enfants. Si nous avons pu constater une évolution dans ces domaines, les stéréotypes et l’imposition de comportement genrés sont encore très présents. C’est d’autant plus flagrant à l’approche de Noël : les rayons de jouet se séparent littéralement en fonction du sexe de l’enfant; ce comportement de la part de la grande distribution ne doit plus être toléré !
Nous voulons donc instaurer une grande autorité tel que la HALDE sur l’égalité des genres permettant de stopper les excès de ceux qui utilisent le genre pour faire acheter leurs produits.
Pour les enfants tout se joue avant 6 ans mais’ construisent leur identité tout au long de leur vie nous pensons que leur imposer certains jouets ou certains livres à cause de leur sexe, ne pas prendre en compte leurs envies et les formater pour qu’ils deviennent ce que la société genrée attends d’eux est particulièrement cruel. C’est à chacun, l’âge venu, de déterminer sa place dans ce monde.
Une école plus présente dans la gestion des comportements sexistes
La prévention doit être améliorée, voire mise en place, dans tous les établissements, mais avant cela il faut permettre et facilite la mixité dans les lieux recevant des enfants.
Il faut créer des formations spécifiques pour les intervenants dans les écoles avec des objectif différents : il faut d’abord que les intervenants prennent conscience que certaines de leur pratiques véhiculent la discrimination homme – femme pour ensuite leur proposer plus de solutions afin d’avancer dans la lutte contre le sexisme.
Ils doivent être sensibilisés sur la gestion des comportements sexistes dans l’enceinte de l’école pour pouvoir intervenir auprès des enfants et travailler avec eux pour faire changer les comportements.
Pour aller plus loin il est aussi nécessaire de former les personnels à communiquer sur le sexisme avec les familles. C’est à l’école également d’aider les parents à trouver leur juste place s’il ne l’ont pas encore fait. Le dialogue pour leur faire comprendre que leur comportement pénalise leurs enfants en les enfermant dans des stéréotypes. Nous permettrons la sanction des propos sexistes dans les écoles au même titre que les autres discriminations puisque cette démarche est également valable pour la sensibilisation à toute forme d’exclusion.
Enfin, il faut revoir avec ces intervenants les contenus d’éducation dont ils se servent qui véhiculent eux-mêmes des messages sexistes qui deviennent des éléments encrés dans la perception du monde des enfants. Si des efforts ont été fait, il reste des efforts à faire : les personnages féminin autre que les maman sont peu mis en avant dans les manuels. Dans un livre de mathématique il y a 1 femme pour 5 hommes.
Aussi, nous souhaitons donc une véritable mixité et pour l’encourager nous pensons judicieux d’aider les ludothèques qui permettent aux enfants de se rencontrer et d’apprendre la vie par le jeu, sans s’interroger sur le comportement qu’ils devraient adopter en tant que petit garçon ou petite fille.
Dans la France du XXIeme siècle, donner la possibilité aux enfants de vivre dans la mixité et en finir avec la reproduction des inégalités femmes hommes doit être notre priorité. Travailler ces éléments avec eux dès aujourd’hui c’est créer une société de tolérance, de justice et de respect pour demain.