Nous sommes dimanche aujourd’hui. Un jour comme les autres ou un jour plus particulier de la semaine consacré au repos et à la famille… à chacun de juger. Toujours est-il que France 3 Centre-Val de Loire diffusait hier un reportage sur le travail du dimanche à Orléans. Les journalistes nous informent en effet que la mairie d’Orléans souhaite déposer avant la fin de l’année un dossier demandant le classement de l’hyper centre en zone touristique : cela permettra aux commerçants qui le souhaitent d’ouvrir les dimanches. Il faudra être extrêmement vigilants concernant le périmètre exact de cette zone et concernant la mise en place par la mairie : une réelle concertation avec les commerçants doit avoir lieu ! Si à priori je n’y suis pas défavorable, j’y vois quelques prérequis :
- Partir du postulat que notre centre-ville n’est pas dynamique le dimanche ne suffit pas. Il faut aussi s’interroger sur notre offre touristique, y trouver les failles pour l’améliorer, et sur l’accès à la culture le dimanche. En la matière une proposition d’Emmanuel Macron lors de l’élection présidentielle était excellente. Elle se trouve page 17 de son programme : « Nous ouvrirons les bibliothèques en soirée et le week-end ». Concrètement Emmanuel Macron constate qu’en moyenne les bibliothèques sont ouvertes 41h par semaine dans les grandes villes de France contre 98h à Copenhague par exemple. À Orléans la moyenne d’ouverture des bibliothèques municipales est à 25h… Je partage donc le diagnostic : cela créé de l’inégalité car ce sont ceux qui n’ont pas accès, chez eux, à la lecture ou à une activité culturelle qui en pâtissent le plus. La mairie doit donc prendre en compte cet aspect essentiel. Le manque de dynamisme du dimanche est un tout et la réponse qu’elle propose ne répond qu’à une partie. J’attends de la mairie qu’elle soit l’une des premières en France, maintenant qu’Emmanuel Macron est président de la République, à contractualiser avec l’État pour augmenter ce taux horaire d’ouverture en soirée et le dimanche !
- Les commerçants indépendants ne doivent pas être oubliés dans l’affaire car on sait que, pour eux, les contraintes sont nombreuses. Les effectifs y sont plus resserrés pour des bénéfices globaux moins importants que les grandes enseignes. Un accompagnement plus spécifique semble nécessaire, à la fois dans le domaine urbanistique ou fiscal.
- La question des transports et du stationnement doit aussi être traitée en amont de la mesure. Une question peut légitimement se poser : la mairie souhaiterait-elle rendre payant le stationnement en surface également le dimanche afin de remplir, un jour de plus, les caisses de la ville et toujours sans contrepartie en terme de transports en commun par exemple ?
- Les conditions de travail ne doivent pas être négligés. En 2015 la loi Macron libéralisant le travail du dimanche prévoyait des garanties : le salarié doit être volontaire et ne peut pas travailler tous les dimanches. Ajoutons à cela l’un des principes du code du travail : le repos hebdomadaire d’un salarié doit être d’au moins 35h consécutives. Ces règles doivent être strictement respectées ! Tout devra être mis en oeuvre pour vérifier qu’elles le soient, et pour punir si ce n’est pas le cas. Cela semble logique mais un rappel est toujours utile.
Il y aurait probablement encore d’autres prérequis pour la mise en place de cette mesure. Les commentaires sont ouverts !