Il n’aura pas échappé à ceux qui lisent la presse locale avec assiduité que le maire d’Orléans, Olivier Carré, souhaite promouvoir son bilan à mi-mandat. Les dernières élections municipales ayant eu lieu en 2014, et les prochaines en 2020 (ou 2021 si effectivement le gouvernement les repoussent). Pourtant même à grand renfort de communication, la pilule est difficile à avaler.
Sur la forme beaucoup d’élu-e-s s’accordent à dire qu’il est plus dans le dialogue, qu’il arrondie davantage les angles que son prédécesseur. Ils oublient de dire que :
- d’une part Serge Grouard avait déjà commencé dès octobre 2014 à renoncer à certains points de son programme électoral de mars, comme la construction de l’Arena sur le site FAMAR ou le déménagement de l’Astrolabe sur le site porte madeleine par exemple ;
- et que d’autre part s’il y a une bonne entente entre l’opposition et la majorité lors des Conseils Municipaux, la communication et la dialogue avec les habitant-e-s concernant les grands dossiers sont, eux, souvent bien absents (les membres des CCQ en connaissent un rayon…).
Loin de moi l’idée en écrivant ces quelques lignes de m’opposer systématiquement. Ce n’est pas dans mes habitudes. Il est vrai que nos rues continuent de s’embellir, que de nombreuses friches industrielles vont retrouver une seconde vie, que le budget de la culture a enfin été sacralisé (même si de nombreuses initiatives manquent cruellement d’accompagnement et de soutien) ou encore que la prise en compte de la menace terroriste a plutôt été bien appréhendée lors de nos grands événements.
Tout cela va dans le bon sens. Je le souligne autant que je dénonce ce qui, de mon point de vue, ne va absolument pas :
- Un maire, qui plus est président de Métropole, se doit de porter une nouvelle vision pour le territoire qu’il représente. De leur temps Jean-Pierre Sueur comme Serge Grouard ont su brillament le faire, chacun à leur manière. Ils ont modernisé la ville parce qu’ils ont su mener de nouveaux projets structurants pour la ville et l’agglomération. Aujourd’hui que porte Olivier Carré ? Quelle vision défend-il ? On ne le sait. Et on ne le sait pas tout simplement parce qu’il n’en porte pas. Tout ce dont il parle aujourd’hui fait partie des débats que l’on a depuis plusieurs années à Orléans. CO’Met fait ressurgir un vieux serpent de mer : une salle de « sport-spectacle » avec des milliers de places dont on sait qu’elles ne seront pour la plupart du temps jamais utilisées. La passerelle piétons-vélos pour traverser la Loire, que la droite n’a jamais voulue et dont Olivier Carré tente de substituer l’idée aujourd’hui par la création d’une voie de tramway sur le pont Georges V, est dans les tuyaux depuis près de 30 ans.
- Sur le fond de nombreux sujets méritent un traitement moins périphérique. Je l’avais longuement expliqué sur la généralisation du stationnement payant en centre-ville qui doit être l’aboutissement d’une réflexion approfondie sur la mobilité dans l’ensemble de la métropole d’Orléans. D’autres sujets seraient à aborder : la question du tourisme qui est bien plus globale que le parcours d’un petit train, la question du logement, celle de la fiscalité, du commerce, etc.
Pour ces raisons pas étonnant à mon avis que le sondage en ligne lancé par La République du Centre soit négatif pour le maire non-élu par les orléanais-es : 56% des votants ne sont pas satisfaits de la première partie de son mandat. Notons que le nombre d’électeurs ne cesse de croître mais que l’écart, lui, ne varie pas d’un iota…
Avec cette phase de communication pour la majorité, comme pour l’opposition qui en profite (il faudrait d’ailleurs également faire son bilan), je pose la question : de qui se moque-t-on ?! Personne n’est dupe de ce qui se joue pour les uns et les autres en coulisse. Chacun prépare à sa manière les prochaines échéances électorales mais tous appartiennent à un vieux monde, par leur manque d’analyse sur la forme et leur manque de courage sur le fond !
Je suis d’accord sur le bilan incomplet de mi-mandat de l’actuelle majorité municipale. J’attends le bilan de l’opposition. – De plus la 1ère chose à dénoncer est ce cumul malsain des mandats de maire de la ville centre et de la métropole ? Comment peut-on assumer les deux fonctions sans se laisser porter par l’air du temps ! – Dénoncer oui, proposer c’est mieux ! – Être maire c’est prendre des décisions, ce n’est pas forcément avoir toutes les meilleures idées pour sa ville. Il faut savoir s’entourer, savoir construire la démocratie participative, savoir écouter celles et ceux qui ont les belles idées. Je pense aux jeunes. Ce n’est pas le conseil des collégiens qui vont faire la politique de la ville. Ce sont les jeunes actifs et étudiant-e-s qui vont s’installer ou vivent dans notre métropole ! Lorsque les élu-e-s auront compris cela je pense que leur bilan risquera d’être plus enthousiasmant ! – La métropole comme le téléphérique de la gare des Aubrais sont des rêves de petits et grands garçons ! Aucune consultation de la population, la construction d’Interrives est du même acabit ! Cette absence conduit les citoyen-nes à s’éloigner de la chose publique puisque c’est décidé d’avance. – La montée des extrémismes provient aussi en partie de cette exclusion de fait d’une partie de plus en plus grande e la population frappée par la précarité et la pauvreté. Expliquer n’est pas excuser. A bientôt de reprendre cette conversation. Monique Lemoine
Chère Monique, une fois n’est pas coutume : je suis tout à fait d’accord ! Et tout particulièrement en ce qui concerne les jeunes. À très bientôt j’espère. Yann