Les 14 et 15 décembre 2010 le Conseil Académique de Vie Lycéenne a été consulté dans le cadre de la conférence nationale sur les rythmes scolaires. L’occasion tout d’abord de faire un constat :

  • La journée est lourde dans le sens où le temps en classe est trop long. En hiver certains élèves vont au lycée lorsqu’il fait nuit et en repartent lorsqu’il fait nuit. Cela souligne qu’il y a réellement une « vie » au sein du lycée mais aussi que les emplois du temps sont relativement mal aménagés. Certes les élèves ont plus de choix qu’autrefois (options linguistiques, culturelles, sportives, etc.), ce qui complexifie la conception des emplois du temps, mais n’explique pas le manque de diversité des cours. Les élèves sont parfois contraints à des plages horaires de 4 heures pour un seul et même cours. Le temps de transport, comme le temps pour manger, n’est pas assez pris en compte également.
  • La semaine est donc très chargée et une accumulation de la fatigue se faire ressentir chez certains élèves qui ont alors peu ou pas de temps pour les devoirs. De manière générale les cours du samedi matin sont difficiles à supporter car ils grignotent dans le week-end. Les élèves de parents divorcés acceptent encore moins les cours du samedi matin pour des raisons évidentes.
  • Sur l’année, le temps de repos pour un élève s’effectue essentiellement durant les vacances scolaires. Les grandes vacances de 2 mois et les petites d’environs 2 semaines, après 7 semaines de cours, semblent convenir aux élèves. En revanche ces vacances montrent que l’élève n’est pas préparé à entrer dans la vie active où les salariés, artisans, commerçants, chefs d’entreprises, etc. n’ont pas la moitié du temps de repos dont bénéficie l’élève.
    Logo de la Conférence Nationale sur les Rythmes Scolaires

Une réflexion doit donc être menée pour proposer des solutions à ces problèmes :

  • La journée de cours pourrait commencer à 9 heures afin de prendre en compte le temps de transport de l’élève le plus éloigné du lycée. D’autant plus qu’avant 9 heures, l’attention de l’élève est peu soutenue. La journée doit connaître une diversité de cours, c’est-à-dire qu’elle doit alterner la théorie et la pratique. Il semble nécessaire d’imposer au minimum 1 heure 30 de pause méridienne pour créer une vraie coupure entre le matin et l’après-midi tout en répondant aux contraintes de transport des élèves qui rentrent chez eux et à l’attente dans le self. Cette pause méridienne doit par conséquent permettre aux élèves de se reposer au Centre de Documentation et d’Information (CDI) ou au foyer du lycée. Les cours pourraient se terminer plus tôt dans l’après-midi (à 15 heures 30 par exemple, ce qui revient à 5 heures de cours par jour) pour laisser place à un enseignement différent via des activités de 2 heures pour s’engager dans la vie associative, culturelle ou sportive. Au besoin, ces activités pourraient être remplacées par de la vie de classe, de l’orientation ou de l’éducation à la citoyenneté au cours d’une année scolaire. A partir de 17 heures 30 le soutien scolaire pourrait être démocratisé pour les élèves en difficultés sans qu’il soit obligatoire.
  • Dans la semaine le temps de présence, sans compter les pauses méridiennes, serait alors plafonné à 35 heures dont 25 heures de cours. Par ce moyen les cases vides seraient éliminées des emplois du temps. Les enseignements sportifs, artistiques et citoyens ne seraient plus considérés comme des cours, qui sont parfois facultatifs, mais comme de véritables enseignements ouverts à tous et aiguisant la curiosité, la solidarité, l’esprit critique de chacun. Pourquoi vouloir toujours tout noter ? Sport, arts, civisme… peuvent tout simplement faire l’objet de mentions dans le bulletin de note, ou même au baccalauréat. La semaine de 5 jours suivi d’un vrai week-end de 2 jours semble nécessaire à un équilibre entre l’élève et l’adulte.
  • Avec un plafonnement du temps de présence de 35 heures à la semaine, une réduction partielle des grandes vacances semble nécessaire. Mais une réduction progressive selon le niveau d’étude semble judicieuse pour préparer l’élève à son entrée dans la vie active. Les examens se dérouleraient alors pendant le début du mois de juillet. En outre les petites vacances qui permettent d’alterner travail temps de repos doivent être harmonisées entre les zones (et donc débuter au même moment pour tous) et dans le temps (durer réellement 2 semaines).

Ces propositions que j’ai formulé lors de la consultation académique démontrent que les rythmes scolaires doivent servir une autre école, une nouvelle école. Une école qui forme, c’est-à-dire qui donne les connaissances, mais également une école qui éduque, qui développe réellement les facultés de tous. Revoir les rythmes scolaires c’est aussi revoir le système de notation, les examens, la formation des enseignants, la vie lycéenne. A suivre.