Le projet académique est un outil primordial pour piloter sur le long terme le système éducatif à l’échelle locale. En effet, il donne la liberté à chaque académie de fixer des objectifs politiques ajustés aux problèmes spécifiques du territoire. Pour l’académie d’Orléans-Tours, un nouveau projet doit définir les priorités pour les années 2012-2015. Dans le cadre de l’élaboration de ce nouveau projet, une consultation du Conseil Académique de Vie Lycéenne a été menée. J’y ai participé dans l’espoir que tous les élèves puissent être au cœur de ce projet.

La responsabilisation des élèves, vecteur de citoyenneté, a été abordé mais nous avons travaillé particulièrement sur un sujet qui gangrène tous les lycées : l’absentéisme. Il existe 2 absentéismes différents, l’absentéisme épisodique et l’absentéisme chronique, qui sont les symptômes de malaises profonds dans le système éducatif.

Le 12 janvier 2011, une réunion au rectorat a eu lieu afin que l’on donne nos avis sur les 4 objectifs retenus dans le projet :

  • Conduire les élèves aux niveaux de compétences attendus et à l’obtention des diplômes.
  • Fluidifier et sécuriser les parcours scolaires.
  • Favoriser la poursuite d’études et l’insertion professionnelle.
  • Accroître l’équité et l’ouverture sociale.

Plusieurs indicateurs nous révèlent d’abord que les taux de réussite aux examens sont globalement meilleurs qu’en 2007. Il faut donc continuer à faire progresser les bons résultats tout en étant soucieux des écarts entre les élèves et entre les filières. On remarque par exemple que le baccalauréat technologique stagne à 88% de réussite depuis 3 ans alors que le baccalauréat professionnel a augmenté de 8% son taux de réussite. Cela démontre une revalorisation, notamment dans l’opinion publique, de la filière professionnelle. Les efforts en matière de présentation des différentes filières, dans l’orientation, doivent cependant être accentués. En ce qui concerne les acquis dans le premier degré, les données chiffrées entrent dans les moyennes nationales. En revanche elle prouve qu’il faut donner plus de moyens pour que les élèves assimilent les bases en mathématiques (où seulement 66% des élèves ont de bons acquis) et en français (73% des élèves ont de bons acquis).

Malgré un manque de solidité des bases en français et en mathématiques, on constate une régression de l’ordre de 2% du retard à l’entrée au collège. Une baisse du redoublement au collège comme au lycée est aussi constatée. Dans le système actuel, la question du redoublement est importante. Moins de redoublement influencent positivement les taux de réussite ainsi que les taux de décrocheurs. Le redoublement est nécessaire pour des élèves en difficulté, mais ne l’est certainement pas pour des élèves difficiles. Quoi qu’il en soit les cas spéciaux doivent être pris en compte et mieux analysés pour sécuriser les parcours.

Si les Conseillers d’Orientation-Psychologues doivent donc prendre toute leur place dans un dispositif de sécurisation des parcours scolaires, ils doivent aussi permettre à chaque élève de poursuivre ses études ou de s’insérer dans la vie professionnelle. En 2009 le taux de poursuite d’études des nouveaux bacheliers était de 72,4% contre 70,7% en 2008. C’est mieux mais il reste des efforts à faire car ce même taux était de 74,5% au niveau national en 2009. A long terme les élus lycéens pourraient expérimenter des stages de découverte en université ou en entreprise, sur la base du volontariat. Plus rapidement il est nécessaire de faciliter les rencontres avec des professionnels, les témoignages d’anciens élèves.

Par ailleurs le projet académique doit prendre en compte les écarts des taux de réussite au diplôme national du brevet. Il y a environ 10 points de retard pour les élèves de l’éducation prioritaire. La priorité doit donc être d’accroître l’équité ! Les élus lycéens se tiennent tous à disposition de la communauté éducative pour contribuer à cette priorité. Les actions culturelles sont quant à elles à valoriser pour permettre l’ouverture sociale dans nos écoles.