Du 9 mars au 8 avril 2011 tous les élus des Conseils Académiques de Vie Lycéenne de France sont invités à voter pour le renouvellement du Conseil Supérieur de l’Education. Instance consultative présidée par le ministre de l’Education Nationale et composée de 97 membres acteurs de l’éducation dont 3 lycéens, le Conseil Supérieur de l’Education permet d’impulser de grandes réflexions sur des domaines aussi variés que :

  • Les objectifs et le fonctionnement du service public de l’éducation.
  • Les règlements relatifs aux programmes et aux examens, la délivrance des diplômes ou encore la scolarité.
  • Les différents enseignements.

Compte tenu des réformes nécessaires pour l’éducation, cette élection est d’une extrême importance pour tous les lycéens de France. Des lycéens qui ne sont pas toujours bien représentés, d’abord par certains élus qui ne siègent tout simplement pas aux réunions, ensuite par des organisations qui n’ont pas toujours le sens de l’intérêt général. C’est une des raisons pour laquelle j’ai décidé de m’y présenter.

Avec mes 2 co-listiers nous voulons, d’une certaine manière, redonner la parole et les moyens d’agir aux jeunes qui d’ordinaire ne peuvent pas s’exprimer. En effet nos écrans sont assaillis d’image de jeunes souvent accusés de banditisme ou d’indifférence vis-à-vis de leur avenir. Or ces stéréotypes véhiculent une image négative de cette génération qui n’attend que la reconnaissance de son investissement. La réalité est bien différente de ce que l’on nous montre. Il s’agit d’y regarder de plus près : nombreux sont les jeunes, qui ensemble et de leur plein gré, prennent des initiatives variées tant aux plans culturel, solidaire que sportif. Nous ne cherchons pas à conforter les systèmes mis en place.

Nous voulons offrir à ces jeunes de véritables chances de s’exprimer et d’être acteur de leur avenir. Pour cela nous affichons notre volonté de construire une démocratie lycéenne participative s’appuyant sur l’ensemble des débats dans les lycées et les académies. Nous voulons les impulser là où il n’y en a pas, en poussant chaque élève à y participer. Enfin pour que ces échanges fructueux puissent être le fondement des innovations dans l’éducation, la hiérarchie et la cohérence entre les instances lycéennes doit être revitalisée. Plusieurs propositions concrètes doivent donc être actées par le Conseil Supérieur de l’Education :

  • L’article R421-44 du code de l’éducation précise que le conseil des délégués pour la vie lycéenne se réunit avant chaque séance ordinaire du conseil d’administration et qu’il est obligatoirement consulté sur certains sujets tels que la sécurité, la restauration ou les dispositifs des changements d’orientation par exemple. Le même article donne mandat au vice-président élève de présenter en conseil d’administration les avis et propositions  du conseil des délégués pour la vie lycéenne. Or l’expérience d’un grand nombre d’élus lycéens démontre que cet article est très rarement respecté. Pour aller plus loin et conforter cet article de loi, les élèves doivent donc pouvoir jouer pleinement leur rôle de contre-pouvoir dans l’établissement en ayant la simple possibilité de faire annuler certaines décisions du conseil d’administration.
  • Faire appliquer réellement les heures de vie de classe, qui visent à former et ouvrir les élèves à la vie citoyenne, en donnant les moyens aux élus des Conseils de Vie Lycéenne de les organiser et de les encadrer. On peut alors imaginer une utilisation des fonds de vie lycéenne pour l’accueil d’un service civique, dont une de ses missions serait de faire vivre les débats dans les différentes classes, ou les élus eux-mêmes allant devant les classes.
  • Promouvoir les Inters-Conseils de Vie Lycéenne, réunions regroupant tous les élus à la vie lycéenne d’un département, auprès des élus académiques. Leur donner les moyens d’en organiser une fois par trimestre, avant chaque réunion du Conseil Académique de Vie Lycéenne.
  • Permettre aux élus académiques à la vie lycéenne d’être contactés par les acteurs de l’éducation, ou de les contacter de manière directe. C’est à dire de mettre un terme au protocole de prise de contact qui vise à réduire l’efficacité des instances représentatives.
  • Inciter chaque élu académique à participer au moins une fois à une réunion d’un Conseil de Vie Lycéenne d’un autre établissement. On peut imaginer un relais des élus dans le département. Cette mesure viserait à accroître la représentativité des élus.
  • Chaque Conseil de Vie Lycéenne est renouvelé par moitié tous les ans. Chaque année 5 lycéens sont donc élus pour 2 ans. Cette mesure a permis une constance sur le long terme dans l’action des élus. Chaque Conseil Académique de Vie Lycéenne est renouvelé entièrement tous les 2 ans, ce qui signifie qu’il y a 20 élus tous les 2 ans. Pour une efficacité accrue de l’ensemble des instances locales, un renouvellement par moitié tous les ans d’un Conseil Académique de Vie Lycéenne semble indispensable.

Nous voulons mettre fin à un malentendu qui semble opposer les générations. Nous voulons donner une autre image de notre génération en montrant que les engagements des jeunes sont un atout pour la société. Ils permettent à chaque jeune d’être utile à la société en étant actif vis-à-vis de son avenir. La réactivité et la créativité dans leurs engagements permettent aux jeunes de dynamiser pleinement les établissements scolaires. Il faut donc permettre à tous de s’engager. Pour cela quelques propositions doivent être impulsées par le Conseil Supérieur de l’Education :

  • Reconnaître l’engagement lycéen sur le plan de la solidarité, de la culture ou du sport dans le bulletin trimestriel et le carnet scolaire afin que chaque parent, chaque professeur, puisse prendre conscience de l’aspect positif : un jeune qui s’engage, c’est un jeune qui se nourrit d’expériences bénéfiques pour son avenir.
  • Eduquer les lycéens à l’intérêt d’un curriculum vitae bien construit, dans le cadre de l’éducation à la citoyenneté par exemple.
  • Une enveloppe est accordée à chaque Conseil de Vie Lycéenne pour la réalisation des différents projets. Bon nombre d’administrations dans les lycées « bloquent » ces fonds de manière opaque. L’utilisation des fons de vie lycéenne doit donc être transparente et doit obligatoirement succéder au vote officiel des élus à la vie lycéenne. Un Conseil de Vie Lycéenne est actuellement une instance consultative, en ce qui concerne l’argent du contribuable, elle doit être une instance de décision. C’est aux élèves de choisir les actions prioritaires.
  • La vie associative doit être développée auprès des lycéens car c’est un excellent moyen d’animer les établissements scolaires. Les demandes de subventions peuvent être simplifiées afin d’encourager chaque lycéen à s’engager dans un projet d’intérêt général.