Je suis allé aujourd’hui au Conseil National du Mouvement des Jeunes Socialistes pour la deuxième fois depuis que je suis coordinateur régional du Centre. Voici la contribution que j’ai signé cette fois, avec les mêmes camarades du groupe ERASME (évolution, réforme, avenir, socialisme, mouvement et Europe) mais également avec ceux du groupe Réformer Maintenant :

Logo du Mouvement des Jeunes Socialistes

Neuf mois ont passé depuis que le peuple, dans un élan enthousiaste, a porté au pouvoir François Hollande et avec lui une majorité à l’assemblée. Neuf mois déjà que la gauche est majoritaire et que son gouvernement agit, appliquant inlassablement le programme pour lequel il a été élu. Un programme qui fait espérer beaucoup de changements dans notre société, changement dont les premiers jalons ont été posés. Il s’agissait de rompre avec les 10 ans d’une droite dure, qui n’acceptait ni le dialogue, ni les oppositions. Il s’agissait également de rompre avec un style, celui de l’hyper-présidence ; c’est aujourd’hui chose faite !

Nous avons, durant cinq ans, critiqué les effets d’annonce, les tours de passe-passe politiques de l’ancien président. Réjouissons-nous alors de constater que la rupture annoncée a été menée, l’équilibre des rôles rétablis entre le chef de l’État et son Premier Ministre, le Parlement et l’exécutif. Une République apaisée, c’est ce que nous avait promis François le candidat, c’est ce qu’il nous donne maintenant en tant que Président.

I. Des changements majeurs après dix ans de Droite

Durant la campagne présidentielle, François Hollande avait fait du redressement de la France un des premiers objectifs de son mandat. Un rétablissement de l’État qui devait se faire partout et pour tous, et avec la priorité faite à la jeunesse, ce redressement devait d’abord se faire par celui de l’Ecole Républicaine.

Une priorité qui a conduit notre gouvernent à mettre en place un grand plan de création de postes d’enseignants, réparti sur les cinq années de la mandature. Cette initiative, rompant avec les dix années de droite qui viennent de s’achever, était attendue par les élèves, les professeurs et les familles. L’Ecole doit demeurer le premier lien que la République tisse durablement avec les citoyens. Et pour se faire le professeur, pièce maîtresse de cette entreprise, doit voir sa fonction État. Véritable garant du pacte éducatif et républicain, il apporte les savoirs fondamentaux dès le plus jeune âge : apprentissage des règles de vie commune, de la lecture, de l’écriture, du calcul, etc. Lorsque le futur citoyen arrive au collège puis au lycée, la mission du professeur est alors de stimuler la curiosité, la créativité et l’esprit critique de l’élève mais aussi de véhiculer le goût d’apprendre et l’esprit d’effort. Il fait émerger les forces et les talents qui feront la France de demain, c’est dire l’importance sa mission !

Conscient des ravages de la droite, le Ministre de l’éducation a initié la mise en place pour la rentrée 2013 des Écoles Supérieures de l’Enseignement et du Professorat (ESEP) permettant à nos jeunes professeurs en devenir de retrouver cette formation pédagogique qu’ils avaient perdue. C’est également dans cette optique que le ministre ouvrira prochainement des discutions sur la revalorisation des salaires des professeurs des écoles.

A cette qualité retrouvée, le gouvernement ajoute des moyens restaurés, car, en effet, comment concevoir une éducation de qualité et accessible à tous, lorsque les classes sont surchargées et les professeurs débordés ? Une éducation à moyens constants c’est ce qui motive la création de 60 000 postes dans l’éducation nationale sur 5 ans, dont 40 000 pour les rentrées 2013 et 2014 ; des « emplois d’avenir professeurs », qui permettent aux étudiants boursiers de l’enseignement supérieur une insertion professionnelle réussie. Chacun doit pouvoir dispenser et suivre une formation de qualité dans des conditions optimales sous l’égide de la République et de ses valeurs.

Voilà ce qu’est le Changement !

Cependant, il n’y a pas que dans le domaine de l’éducation que les avancées du gouvernement sont significatives : la mise en place de zones de sécurité prioritaires (15 dans un premiers temps puis 49 à moyen terme) montre aux Français que, contrairement aux idées reçues, la gauche s’empare de cette problématique en apportant de vraies réponses en matière de sécurité. Loin de la politique du tout répressif et de la sanction absolue, la mise en place de ces zones s’accompagne d’un important volet de prévention de la délinquance et d’un accompagnement social.

Par ailleurs, la mise en place de la circulaire de régularisation, qui fixe des critères objectifs, assure désormais une sécurité juridique aux sans papiers qui résident dans notre pays depuis des années, y élèvent leurs enfants et y travaillent.

La mise en œuvre de 150 000 emplois d’avenir, dont 100 000 verront le jour au cours de l’année 2013, permettra aux jeunes peu qualifiés, part de la population la plus touchée par le chômage, d’affronter plus aisément la contraction du marché du travail avec le soutien protecteur de l’État.

Après l’application de politiques ultra-libérales, le pacte national pour la croissance et la compétitivité est mis en place : rétablir la croissance est une nécessité, la rétablir dans la Justice est un impératif ! Le Gouvernement va donc dans le bon sens, la création du CICE, de la BPI, sont des mesures qui nous permettrons de restaurer enfin la croissance, tout en rétablissant et accroissant la Justice sociale, mère de tous les combats à Gauche. Certes il y a encore du travail pour gommer l’effet désastreux des politiques libérales menées par le passé mais la voie est tracée et le redressement de l’État est en marche !

II. L’émergence d’un nouveau modèle de société

Au delà de cette phase de rétablissement de l’État, il nous paraît nécessaire d’observer le dessein des nombreuses réformes mises en chantier par le gouvernement. Non seulement elles apportent un nouvel avenir à la France, mais elles nous permettent également d’entrevoir de véritables changements dans les modes de gouvernances, les rapports à la chose politique et la citoyenneté. L’ambition du gouvernement est là, voir émerger une nouvelle façon de faire la politique.

Après 10 ans d’une droite dure, qui opposait les puissants aux faibles, les riches aux pauvres, se battre pour réduire les inégalités (économiques et culturelles), pour faire renaître de ses cendres le dialogue social, est un combat de Gauche.

Une Gauche qui nous permettra d’agir avec tous les acteurs sociaux et économiques. Une Gauche qui, à l’heure du chacun pour soi, nous permettra de créer une véritable solidarité entre les citoyens, entre les peuples. Une Gauche qui rapprochera les élus des citoyens, et le citoyen de la République !

Cette Gauche-là n’est pas dans l’erreur, elle est la solution aux grandes interrogations de notre temps. C’est par des politiques réformistes, la recherche du consensus, que nous rénoverons la politique et la société. La social-démocratie n’est pas un aveu de faiblesse face au libéralisme, bien au contraire. Par son aspect démocratique, sa volonté sociale, elle n’acceptera pas de voir écarter les citoyens des décisions qui les concernent.

C’est dans cet esprit que le gouvernement s’est fait l’arbitre des accords entre le patronat et les syndicats, qu’il prépare la réforme du statut des élus locaux, qu’il a entrepris le grand chantier sur la refondation de l’école, enfin qu’il a fait voter la loi ouvrant le mariage à tous.

C’est de ces grandes réformes qu’est entrain de naître un nouveau modèle de société, c’est notre rôle de jeunes socialistes que de porter l’action du gouvernement, de s’en faire le relais afin de voir installer durablement la social-démocratie française !

III. Le Mouvement des Jeunes Socialistes, un relais citoyen

En ce quinquennat qui débute, la question de la place de notre organisation peut légitimement se poser. Quel rôle devons nous jouer face aux forces conservatrices, face aux septiques et face à tous ces citoyens peu informés.

Évidemment dans un premier temps, notre rôle sera, sans lui apporter un blanc-seing, de se faire le relais citoyen de l’action du gouvernement. Un relais que nous nous devons d’incarner le mieux possible, informer, expliquer, convaincre par des actions de terrain, c’est là la première de nos obligations de soutien envers notre gouvernement. La campagne sur l’emploi, initiée par le MJS, est à ce titre une très bonne chose. Nous regrettons néanmoins le manque de moyens alloués, laissant à la charge de nos fédérations l’impression du matériel militant.

Si nous souhaitons incarner réellement ce relais citoyen, nous devons nous faire l’écho des attentes de la “société civile”. Pour incarner pleinement cette chaîne de transmission entre le gouvernement et les citoyens, faisons-nous les porteurs de propositions crédibles. L’ajout des groupes minoritaires dans le processus de rédaction des dossiers de fond de notre mouvement ne pourra que contribuer positivement à la réussite de cet objectif.

Saluons, à cet égard, l’évolution positive que nous avons eu l’occasion d’observer, lors de la dernière phase de rédaction des dossiers du changement, les militants ayant pu participer plus activement à la rédaction de ces DDC. Nous en sommes persuadés, cette démarche va dans le bon sens. N’ayons pas peur du débat d’idée, ce dernier est toujours constructif, il grandit notre organisation et ne pourra la rendre que plus prégnante dans la société.

Et si cette initiative, que nous espérons voir se renouveler à l’avenir, est louable, nous resterons néanmoins attentifs à l’utilisation du travail des fédérations, en espérant que les avis, même minoritaires, puissent intégrer le processus de réflexion. Si nous souhaitons un mouvement massif, il doit permettre la représentation de toute la palette de couleurs qui constituent la gauche de gouvernement.