Alors que le début de l’année 2013 est marqué par la volonté de la Région Centre de se mobiliser pour l’emploi, et que la Conférence Régionale a participer à la consultation sur l’effort pour l’emploi,  un évènement consacré à l’emploi de la jeunesse est organisé ce 14 mars 2013 en partenariat avec plusieurs grandes entreprises et la collectivité régionale.

Logo de 2000 emplois, 2000 souriresIntitulé « 2000 emplois, 2000 sourires » ce salon professionnel pour les 16 – 25 ans est né d’un constat régional : 35000 jeunes de moins de 26 ans sont à la recherche d’un emploi dont 58% avec un niveau inférieur au baccalauréat. Le taux de chômage chez les jeunes en région est plus élevé que la moyenne nationale. J’avais d’ailleurs fait remarqué que l’exécutif régional n’avait pas annoncé d’objectif à court terme sur le taux de chômage. Or il semble bien qu’en étant partenaire de ce salon, la Région souhaite faire infléchir la courbe du chômage. Cependant beaucoup de travail reste à faire, notamment parce que plusieurs points sont à repenser suite à la première édition du salon que j’ai visité :

  • Le choix du jour, à savoir un jeudi, n’est pas forcément judicieux pour toucher un maximum de jeunes ainsi que le choix du lieu. En effet l’évènement est organisé au zénith d’Orléans et risque de cibler uniquement la population du Loiret, même si ce sont des entreprises d’étendue régionale qui sont présentes.
  • L’initiative privée d’un tel évènement est louable mais n’est pas forcément cohérente avec les attentes et les initiatives politiques des collectivités territoriales.
  • La forte présence de grandes chaînes de restauration rapides sont à souligner car elle prouve leur implication réelle pour participer aux efforts collectifs. En revanche cette présence soulève aussi une forte précarisation des emplois. En effet, même si des contrats à durée indéterminée sont proposés, il faut se douter que lorsqu’il s’agit de travailler dans la restauration, avec les nombreux facteurs comme le stress ou le manque de possibilité d’évolution qui en découlent, les jeunes sont moins sensibles à leur carrière dans l’entreprise. La majorité des salariés en fast-food quitte par exemple l’entreprise avant 4 ans d’ancienneté, ce qui cause d’ailleurs l’important turn-over dans ce secteur d’activité. D’une manière plus générale, le salon propose également beaucoup de contrats à durée déterminée, d’apprentissages et même de stages qui ne sont pas porteurs d’emplois durables, même s’ils restent un bon moyen pour un jeune de devenir indépendant et autonome vis-à-vis de ses proches.

La circulation sur le salon, divisée en 4 pôles, a été relativement fluide mais a surtout permis à l’un des pôles d’être central : celui de l’accompagnement. Des ateliers thématiques, avec de précieux conseils de professionnels pour valoriser son parcours lors d’un entretien, ont été organisés. Ce point me semble essentiel car c’est cet accompagnement de jeunes en difficultés que le système n’arrive pas à mettre en place de manière efficace. Des enseignements sont peut-être à tirer de ce point de vue là, pour repenser notamment notre système d’orientation et de ré-orientation !

La promesse de 2000 emplois sera certainement tenue, le bilan reste à lire, et l’impact réel sur le chômage des jeunes à vérifier, mais le doute subsiste quant aux 2000 sourires dans cette période si difficile pour tous. Quoi qu’il advienne de ce projet, l’action collective est à valoriser pour cette bataille pour l’emploi, qui est loin d’être gagnée.