Ceux qui, comme moi, on la chance d’avoir quelques jours de repos ont pu écouter Emmanuel Macron s’exprimant devant le Parlement réunit en Congrès à Versailles, et à travers les parlementaires, devant l’ensemble des français-es. Les autres pourront probablement revoir le replay sur internet même si les médias reviendront probablement sur les meilleurs moments et aussi sur les polémiques, souvent inutiles, créées par l’opposition…

Pourquoi reprocher à Emmanuel Macron de venir exposer aux parlementaires les principes qui guideront son action durant le quinquennat alors que l’on a justement reproché à François Hollande de ne pas l’avoir fait ? Pourquoi lui reprocher de ne pas respecter le pouvoir législatif alors qu’il s’est tenu dans son discours, après avoir longuement parlé de l’amour de la patrie, à n’évoquer que ce qui relève de la présidence de la République ?

En effet le président de la République a indiqué que ses engagements de campagne « seront tenus » – au Premier ministre d’exposer demain les détails du calendrier pour des réformes « plus justes parce que plus efficaces, plus efficaces parce que plus justes » – puis s’est attaché à expliquer sa vision des institutions, de la protection des français-es notamment face au terrorisme, puis des relations internationales dont le but doit être de sauvegarder la paix en Europe et faire rayonner la France à travers le Monde.

Sur la forme je suis plutôt de l’avis des parlementaires socialistes qui regrettent que le président de la République ne puisse assister aux déclarations des présidents de groupes politiques de l’Assemblée nationale et du Sénat. Si Emmanuel Macron revient effectivement tous les ans devant le Congrès, cela peut être intéressant de modifier la Constitution pour lui permettre d’assister au débat. Le sujet est ouvert en tout cas. Quant à ceux qui critiquent le coût d’un Congrès perdraient probablement moins de temps à regarder ce qu’une réforme du Conseil Économique Social et Environnemental, telle que voulue par Emmanuel Macron, pourrait permettre d’économiser au quotidien si elle était bien menée. J’avais fait des propositions l’année dernière à ce sujet. On peut aussi ajouter aux tableau des économies possibles la réduction d’un tiers du nombre de parlementaires, même si je pense qu’il ne faut pas être populiste à ce sujet : les parlementaires sont peut être très nombreux, mais leurs moyens sont moindres pour recruter une équipe de collaborateurs digne de ce nom.

Sur le fond la réforme des institutions est très attendue. J’en entends souvent parler, j’en parle souvent aussi. Je crois à la 5ème République qui, d’une certaine manière, est très fidèle à la Révolution française tout en assurant une stabilité gouvernementale indispensable à la démocratie. Cependant je ne penses pas qu’elle soit parfaite. J’approuve en ce sens l’idée d’instaurer la proportionnelle pour élire les député-e-s, de simplifier la navette parlementaire, de renforcer le pouvoir de contrôle du pouvoir exécutif et d’évaluation des lois ou encore de limiter le cumul des mandats dans le temps. Oui, il faut rendre le Parlement plus efficace et plus représentatif ! J’ai donc hâte de voir comment le débat pour améliorer notre Constitution se tiendra, s’il sera ouvert à la participation de tous les citoyens, si les amendements parlementaires seront véritablement constructifs, bref si la République en sortira plus forte encore.