En fin d’année 2017 la place du vélo dans la ville, et plus particulièrement sur le pont George V, a fait débat. Nul doute qu’en 2018 tel sera également le cas. Je souhaite donc faire part dès maintenant de mon étonnement : parmi toutes les hypothèses suggérées ici ou là, plusieurs pistes ne sont pas étudiées…

Aujourd’hui, voici ce que nous proposent les élus pour le pont George V :

  • Garder les deux voies de circulation pour les voitures et supprimer l’une des deux voies du tramway pour laisser place à une piste cyclable. L’inconvénient de cette proposition est évidemment que la cadence de la première ligne de tramway sera difficile à tenir. La circulation du tramway n’est déjà pas simple d’ordinaire sur ce tronçon particulier, présageons qu’avec cette hypothèse la fréquence d’arrivée des rames s’allongera. Ce n’est une bonne solution ni pour les utilisateurs des transports en commun, ni pour les cyclistes qui ne se sentiront pas davantage en sécurité puisque « coincés » entre voitures et tramway.
  • Garder les deux voies de circulation du tramway et supprimer l’une des deux voies de circulation automobile pour laisser place à une piste cyclable. Cette proposition a l’avantage de répondre aux critiques faites à celle du dessus mais n’assure aucune cohérence du schéma routier. En effet avec cette proposition quel choix devons-nous faire : permettre aux automobilistes d’aller en centre-ville… mais pas de revenir à Saint-Marceau, ou l’inverse ?

À ce stade, face à ces deux propositions qui finalement s’annulent en termes de pertinence, la meilleure solution serait encore de ne rien faire, ou de créer enfin la fameuse passerelle « vélo-piéton » voulue par Jean-Pierre Sueur pour relier la place de la Bascule à la place de Loire. Force est de constater que si l’idée est bonne, elle commence à vieillir et elle ne semble de toute manière pas du tout envisagée par la mairie.

Une autre hypothèse est à ajouter au lot de ces propositions mais nécessite une réflexion à l’échelle de la métropole sur nos modes de déplacements d’aujourd’hui et sur ceux de demain. Partons du principe que les « transports doux », les bus, les tramways, les vélos, l’auto-partage aussi, vont continuer à se développer. Les résultats d’une grande enquête auprès des usagers du vélo, réalisée par la Fédération française des Usagers de Bicyclette dans le cadre des assises nationale de la mobilité, ont récemment été publiés. Ils démontrent que le manque de sécurité et d’aménagements cyclables sont les freins les plus importants à la pratique du vélo. Lever ces freins c’est faire monter en puissance ce mode de déplacement bon pour la santé et bon pour la planète.

L’autre hypothèse est donc de laisser les deux voies de circulation du tramway et supprimer les deux voies de circulation automobile pour laisser place d’un côté à un axe entièrement piéton et de l’autre à un axe réservé aux deux roues. Un pont 100% transports doux !

Je crois que cette proposition mérite tout autant que les autres d’être débattue. Elle implique une nouvelle vision d’Orléans, de la place de la voiture dans la ville. Quand beaucoup s’accordent à dire qu’il faut moins de voitures dans les centres villes, j’en fais partie, peu s’engagent pour concrétiser le sujet. Je crois qu’une telle proposition est utile pour débuter une réflexion plus globale, car elle doit logiquement s’accompagner d’une réflexion sur :

  • La nécessité d’atténuer le « désert cycliste » que l’on subit à Orléans : pas de station de Vélo + dans certains quartiers, notamment à La Source !
  • Le besoin de faciliter l’accès en voiture à la RD2020 et à l’avenue Gaston Galloux afin que les automobilistes de Saint-Marceau puissent rejoindre le nord et le centre-ville en privilégiant la traversée de la Loire via les ponts Joffre ou Thinat.

À bon entendeur, salut !