Il y a 100 ans, jour pour jour, le premier grand conflit mondial prit fin. Ils sont alors nombreux, vaillants soldats, à revenir, choqués, marqués par une technologie de guerre très avancée, et souvent blessés au plus profond de leur chair. Ils sont malheureusement presque deux millions à ne jamais revoir le jour, et le soulagement, d’un Monde en paix. Ils sont tous sacrifiés. Dans 100 ans encore, s’en souviendra-t-on ?

De penser à cet armistice historique aujourd’hui centenaire, d’entendre à 11 heures les cloches de notre cathédrale sonner 11 minutes durant, de voir ces centaines d’écoliers orléanais chanter pour ceux tombés pour la France, cela m’a tout simplement procuré des frissons.

Aucune famille n’aura été épargnée au cours de cette Grande Guerre. Aucune. La démographie mondiale, en 2018, ne cesse de croître avec ce risque majeur : celui d’oublier, petit à petit, notre Histoire commune. Or oublier les causes et les conséquences de la Grande Guerre, oublier le contexte colonial, oublier les inquiétudes de Jean Jaurès, oublier que le traité de Versailles aura nourrit beaucoup de rancoeur et de haine, constituent autant de menaces pour notre avenir.

L’Histoire a cette particularité de pouvoir aider à mieux comprendre les complexités du Monde, et cette puissance de pouvoir aiguiller dans les grandes décisions à prendre. L’oublier reviendrait à n’avoir qu’une vision très étroite du Monde et des manières de faire perdurer la paix.

Nos commémorations en France sont belles. J’ai pourtant l’intime conviction que cela ne suffit plus. J’ai cette étrange impression de voir grandir l’indifférence face à l’Histoire. À Orléans nous sommes fidèles à Jeanne d’Arc mais comme partout ailleurs les cérémonies républicaines ne sont pas toujours aussi fréquentées qu’en ce dimanche 11 novembre 2018. Certains diront qu’il y en a trop chaque année. Mais je ne crois pas que là soit le débat. Il n’y a pas trop de plaques ou de cérémonies commémorative. Au contraire il y en a peut-être pas assez.

Les formes que prennent ces commémorations, en revanche, se ressemblent beaucoup. J’apprécie beaucoup la décision du président de la République de panthéoniser en 2019 Maurice Genevoix, et j’ai souvenir de la cérémonie d’hommage à Jean Zay au parc Pasteur en 2015 avant sa panthéonisation. La forme y était différente et donc assez intéressante. S’il ne s’agit pas de proposer de la reproduire, je crois qu’il y a urgence à réfléchir aux nouvelles formes, notamment avec plus d’interactions entre les citoyens, d’expressions artistiques, etc.