Serge Grouard, ancien maire d’Orléans de 2001 à 2015, est revenu depuis quelques semaines au centre de l’actualité politique orléanaise, ou pour le moins au coeur des conversations orléanaises, suite à la sortie de son livre Ce que je voulais vous dire. Je l’ai acheté lors du premier salon du livre d’Orléans sous la serre du jardin des plantes à Saint-Marceau, dont je salue au passage la formidable organisation par l’association Arts et Littératures Au Pluriel.

Dans « Ce que je voulais vous dire », c’est avant tout l’exercice qui m’a plu : Serge Grouard s’est effectivement prêté à un long entretien avec Anthony Gautier, journaliste orléanais. Les questions sont nombreuses. Plus de 550 au total. Elles sont précises et permettent d’aborder en profondeur chaque sujet.

Ce qui m’a frappé en refermant le livre c’est l’impression d’avoir finalement vécu une grande partie des moments phares de son mandat de maire d’Orléans. Arrivé dans la ville en 2009, je ne connaissais que très peu, même si on me l’a raconté par la suite, le début de son mandat, suite à son élection en 2001, très axé sous l’angle sécuritaire. L’Arena, les Carmes, l’Hôpital de La Source, sont des projets dont on a beaucoup parlé après 2009.

Tout au long du livre Serge Grouard s’emploie à défendre ardemment la nécessité de lier rayonnement, proximité et écologie. Je suis en accord avec ce triptyque. Même si, ici ou là, j’ai pu formuler de nombreuses critiques dans le passé, il est indéniable qu’il aura marqué notre territoire de son passage à l’Hôtel de Ville. Le proverbe dit que l’on sait ce que l’on perd mais qu’on ne sait jamais ce que l’on retrouve… Et c’est particulièrement vrai ! On a aimé s’opposer à Serge Grouard justement parce que l’on savait ce qu’il pensait, et que tout était clair. On appréciait ou non son style mais on doit avoir l’honnêteté de lui reconnaitre sa franchise, la sincérité de ses convictions, notamment sur l’écologie. Aujourd’hui qu’en est-il ?

Ce livre me rappelle aussi combien on a trop sous-estimé, à gauche, l’esprit conquérant de Serge Grouard, et méprisé son caractère transgressif. Si ses positions très fermes, notamment lors de la dernière élection présidentielle, m’ont laissé perplexe, je n’ai jamais pour autant caché partager son rêve de voir un jour les 22 communes de la métropole orléanaise fusionner. Je trouve d’ailleurs dommage que cela n’ait pas été abordé durant l’entretien.

Pour conclure, sans en dire davantage sur l’ensemble des thèmes abordés je dois dire que j’ai aimé lire les quelques anecdotes que Serge Grouard raconte souvent avec humour, notamment celle où il croise par le plus grand des hasards Florent Montillot, « un gugusse un peu louche » en train d’éteindre une poubelle en feu à La Source lors des violences urbaines de 2005. C’est aussi le Serge Grouard qu’on ne connaissait pas !

Retrouvez le livre chez l’éditeur Corsaire, en vente à 18€.