Le temps passe. Il passe vite. Si vite qu’on en oublie souvent d’interroger le passé pour essayer de mieux se préparer à l’avenir. Il y a un an, pour 2018, je proposais que nous prenions le temps. Le temps de penser et de réfléchir. L’épais brouillard qui se sculpte sur les paysages de notre belle région nous y invite, telle une page blanche qu’il conviendrait de noircir.
Tout au long de l’année 2018 avec Tous Orléans ! nous avons pris le temps de penser et de réfléchir, et je tiens à remercier l’ensemble des témoins qui se sont succédé dans nos réunions ainsi que l’ensemble des adhérents. Plus globalement le peuple français a commémoré en 2018 le centenaire de la Grande Guerre, à travers plus de 6000 événements exceptionnels. Il s’agissait évidemment de rendre hommage à tous les soldats morts pour la France entre 1914 et 1918 mais aussi de poser un regard sur la fragilité de la victoire et donc de la paix.
Une nouvelle génération doit prendre place en Europe. Dans ses derniers voeux en 1994, François Mitterrand recommandait aux Françaises et aux Français de ne jamais séparer la grandeur de la France de la construction de l’Europe car c’était « leur » ambition pour le siècle prochain, notre siècle. N’oublions pas ce message à l’aube des élections européennes qui auront lieu en France le 26 mai 2019.
Il faudra redonner en 2019 de l’espoir en l’idée européenne. D’abord en faisant du Parlement européen une véritable instance de décision et non une simple chambre d’enregistrement de la Commission européenne. Puis en apportant des réponses concrètes aux problématiques du réchauffement climatique, d’immigration, de ré-industrialisation. Enfin en imaginant ce que pourrait être l’Europe de demain, une Europe plus sociale et plus fédérale en matière d’économie, d’agriculture, de défense et de diplomatie.
2018 restera aussi incontestablement marqué par nos « héros » de la Coupe du monde de football masculin en partant critiqués et en revenant célébrés. Ils nous ont offert de beaux moments de joie. Mais tout cela n’a pas caché superficiellement les inégalités qui persistent dans notre pays, ou balayés les mécontentements. Nous l’avons vu, particulièrement sur les ronds-points, en fin d’année. La colère est profonde. Elle remonte de loin. Elle est bien souvent justifiée même si elle ne permet pas l’injustifiable. Elle puise ses sources dans le manque de dignité que subit un grand nombre de citoyens.
En 2019, nous devrons toutes et tous prendre place dans le débat public. On entend beaucoup les techniciens et si peu les citoyens, celles et ceux qui ne ressentent aucun effet positif du progrès et de la mondialisation, celles et ceux pour qui le réchauffement climatique est une lointaine idée. Il est pourtant si urgent de redonner du sens à la fraternité, à la liberté et à l’égalité. Et ce n’est possible qu’en partageant le même amour du dialogue et de la co-construction. Je ne crois pas aux solutions toutes faites. Le « grand débat national » que va organiser le Gouvernement doit être l’occasion de consacrer l’implication citoyenne dans les politiques publiques. Je participerai à ce débat car les réponses apportées aux gilets jaunes en fin d’année, comme celles apportées depuis le début du quinquennat en matière d’écologie, ne me semblent pas suffisantes.
Prendre place dans le débat public, c’est également ce que devra faire Tous Orléans ! au cours de l’année 2019. En 2018 nous avons collectivement réussi à impulser une dynamique en proposant de repenser les fêtes de Jeanne d’Arc et de réinventer et réinvestir 22 lieux dans la ville. En 2019 plus que jamais, nous devrons continuer de dépasser les lignes pour faire de cette association un outil de démocratie permanente.
Voilà les voeux que je forme pour 2019. À toutes et à tous, je souhaite une bonne année.