Le mois de mai est le mois des premières marches des fiertés car c’est durant ce mois qu’a lieu la journée mondiale de lutte contre l’homophobie et la transphobie, le 17 mai très exactement. À Orléans, le Groupe Action Gay et Lesbien du Loiret a d’ailleurs choisi d’appeler sa marche, la marche de l’égalité contre l’homophobie et la transphobie. C’était ce samedi 18 mai.

Ce mois-ci, le 1er mai, sortait également un film-documentaire, diffusé au cinéma des Carmes à Orléans vendredi 17 mai par l’association Ciné Mundi : Coming Out. Durant une heure le réalisateur, Denis Parrot, nous propose de découvrir, à travers un montage dynamique très bien réussi, le coming out de jeunes qui ont filmé ce moment de vie et l’ont mis en ligne principalement sur YouTube.

Il s’agit donc de réelles situations, sélectionnées parmi plus de 1200 vidéos, qui procurent aux spectateurs, me semble-t-il, des émotions plus authentiques. Notamment lorsque le coming out se passe mal et dans ce registre il n’y en a qu’un seul. J’ai d’ailleurs été étonné de constater le parti pris très positif car oui, dans la majorité des cas aujourd’hui, le coming out se passe bien ou plutôt bien. J’ai donc souvent souri pendant le film.

Le film pose finalement une question essentielle en filigrane : mais qu’est-ce que le coming out ? Tiré de l’expression « coming out of the closet », littéralement « sortir du placard » et plus clairement « annoncer volontairement une orientation sexuelle ou une identité de genre », le coming out est un moment de basculement intime évidemment mais surtout social. Les réactions des proches, de la famille comme des amis, disent en effet quelque chose de la société dans laquelle on vit. Elles nous placent dans la société. Elles nous acceptent ou nous rejettent.

Il faut le redire : les actes homophobes augmentent. SOS homophobie indique dans son dernier rapport sur l’homophobie que les témoignages d’actes LGBTphobes recueillis ont augmenté de 15% par rapport à 2017 et que les agressions physiques rapportées à l’association ont augmenté de 66% ! Il n’y a pas « d’homofolie » comme certains militants fascistes de Vendée ont tenté de le faire croire ce week-end, il n’y a que des personnes en souffrance face aux discriminations, encore trop nombreuses contre les personnes LGBT.

Ce que je retiens avant tout de ce très beau film c’est le témoignage d’un jeune homme russe. Il révèle probablement la leçon qu’il convient de retenir. Nous ne faisons pas notre coming out pour que nos parents, nos amis ou ceux qui nous haïssent le sachent. Nous faisons notre coming out pour que les personnes LGBT qui ont peur et ne peuvent pas être elles-mêmes sachent qu’elles ne sont pas une erreur, qu’elles ne sont pas seules.

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