« Notre maison brûle et nous regardons ailleurs » avait tancé Jacques Chirac en ouverture du sommet de la Terre le 2 septembre 2002 à Johannesburg en Afrique du Sud. À l’annonce du décès de l’ancien président de la République cette citation a été beaucoup relayée pour souligner, à juste titre, sa clairvoyance et son humanisme.

On oublie que c’est à des milliers de kilomètres de Johannesburg, à Orléans, et un an plus tôt, le 3 mai 2001, que Jacques Chirac prononça un discours fondateur sur l’écologie. « Le droit à un environnement protégé et préservé doivent être considérés à l’égal des libertés publiques. Il revient à l’État d’en affirmer le principe et d’en assurer la garantie. Et je souhaite que cet engagement public et solennel soit inscrit par le Parlement dans une Charte de l’environnement adossée à la Constitution et qui consacrerait les principes fondamentaux, cinq principes fondamentaux reconnus par les lois de la République, et à ce titre bien entendu s’imposant à toutes les juridictions y compris le Conseil constitutionnel, comme ce fut le cas pour le préambule de la Constitution ou la Déclaration des droits de l’Homme. » Il posa ensuite ces principes fondamentaux : responsabilité, précaution, intégration, prévention et participation. La Charte de l’environnement a finalement bien été adossée à la Constitution en 2004. Celles et ceux qui voudraient faire croire que Jacques Chirac n’a eu que des discours pour l’écologie se trompent : il a donné à la nature la plus belle arme juridique.

Pour continuer d’entendre résonner sa voix, pourquoi ne pas rebaptiser de son nom une voie d’Orléans ?

L’actuelle rue Albert Ier, par exemple, pourrait devenir la rue Jacques Chirac. Pourquoi celle-ci particulièrement aurait un sens ? Tout simplement parce que c’est elle qui mènera directement au futur Muséum d’Orléans pour la Biodiversité et l’Environnement, le MOBE, lorsqu’il sera achevé, en principe début 2020. La riche collection du Muséum devrait y être présentée de manière plus innovante pour susciter davantage la découverte. Elle devrait surtout s’ancrer dans un fil rouge consacré à la biodiversité, là où elle est si importante entre la Loire, la forêt domaniale, la Beauce et la Sologne.