Il y a semaine débutait le festival Cannes 1939 à Orléans, auquel, vous le savez, j’ai participé. Je retiens de cette folle semaine, historique à plus d’un titre, beaucoup d’émotions. Je grave aussi deux mots dans ma mémoire : résistance et démocratie.

Résistance car c’est tout le sens de cette première édition du festival de Cannes en 1939, qui, malgré tous les efforts de Jean Zay et de ses équipes, n’aura pas lieu. La guerre arrive et il est trop tard pour que le cinéma empêche quoi que ce soit. Je suis très heureux que cet acte de résistance voulu par Jean Zay ait pu naître 80 ans plus tard à Orléans. Et quelle émotion de voir les soeurs Zay, Catherine et Hélène, à l’initiative de cet exceptionnel événement pour notre ville ! J’ai eu les larmes aux yeux lorsqu’elles sont entrées sur scène après la diffusion d’un petit clip vidéo d’images d’archives colorisées montrant Jean Zay amoureux d’Orléans. « Orléans dont je connais toutes les pierres et tous les visages, ceux des vivants et ceux des mort » disait-il.

Démocratie car c’est bien la démocratie qui doit triompher en 1939 à Cannes. Comment ne pas citer Monsieur Smith au Sénat, magnifique film de Franck Capra, qui a reçu à juste titre le Grand Prix Jean Zay du jury de Cannes 1939 à Orléans ? Comment ne pas penser à L’Enfer des anges récompensé par le jury de Cannes 1939 et dont Noël Véry, le fils du scénariste Pierre Véry, est venu raconter l’histoire de ce film censuré parce que traitant des bidonvilles ? Quelle émotion là aussi ! Comment ne pas penser à Quasimodo de William Dieterle qui offre une réflexion interessante sur la versatilité du peuple, le droit d’asile ou encore la liberté d’expression ? La liberté d’expression a d’ailleurs été au coeur du concours d’éloquence que nous avons organisé avec l’association Tous Orléans lors de Cannes 1939. Je suis fier d’y avoir vu ces jeunes, et ces moins jeunes, défendre avec opiniâtreté et originalité leurs convictions. Quelle émotion, encore, lorsque j’en ai su un peu plus sur le parcours de Younès Boukalkha, notre vainqueur. Comme pour les autres candidats, qu’il soit assuré de mon soutien, de notre soutien, plein et entier.

La semaine qui vient de s’écouler a permis de rappeler que la résistance est un fil rouge orléanais, qui réunit, je l’ai déjà dit, Jeanne d’Arc et Jean Zay ! Et alors que les dérives totalitaires menacent partout à travers le monde, la semaine qui vient de s’écouler a permis de nous rappeler que c’est à nous toutes et tous de défendre la démocratie. Elle nous appartient, nous pouvons changer le fil.