Ce dimanche 28 juin aura lieu le second tour des élections municipales. J’ai déjà écrit ce que j’avais à dire concernant une potentielle alliance entre l’équipe de Serge Grouard et celle de Nathalie Kerrien, à laquelle j’appartenais. Maintenant il convient de regarder de plus près les programmes car chaque équipe a souhaité modifier le sien à l’aune de la crise économique et sociale qui s’annonce suite à la crise sanitaire. Pour garder l’esprit critique.

Le minimum social garanti, proposé par Jean-Philippe Grand, consistant à verser une aide supplémentaire aux personnes précaires afin qu’elles puissent sortir du seuil de pauvreté est une excellente idée. Il faut la défendre sans populisme, avec conviction et sérieux, car nombreuses sont les forces contraires qui voudraient que la solidarité s’arrête là où commence la pauvreté et qui ne veulent pas voir la réalité de la pauvreté en face. Évidemment, l’une des premières questions (légitimes !) sur ce projet concerne donc son financement, dont le coût est estimé à environ 10 millions d’euros. Le candidat du rassemblement EELV-PS-PCF indique vouloir moins dépenser « dans la voirie et les espaces verts » mais n’est-ce pas une bêtise, ou pire, un mensonge, que de dire cela et en même temps vouloir améliorer les itinéraires cyclables et accélérer la végétalisation en ville, c’est à dire augmenter les budgets consacrés justement à la voirie et aux espaces verts ?

L’exonération de la taxe terrasse pour l’année 2020 et l’année 2021, proposée par Serge Grouard, pour essayer de sauver nos bars et nos restaurants est essentielle. Il ne s’agit pas simplement de sauver des enseignes, il s’agit de sauver des emplois et notre vitalité commerciale, en centre-ville notamment. On le sait, le retour à la « normale » pour l’ensemble des entreprises ne se fera ni de la même manière ni au même moment. Sauf à considérer que l’équité vaut l’égalité, cette mesure qui s’appliquerait de la mêne manière pour tout le monde, quelle que soit la taille, pose question. Le candidat LR-UDI refuserait-il de voir, par facilité ou par manque d’une vision réellement solidaire, que les situations financières seront très différentes d’un établissement à l’autre, que chacun n’aura pas les mêmes difficultés que son voisin et que chacun doit donc être aidé différemment, peut-être plus longtemps pour certains et peut-être que partiellement pour d’autres ?

Malgré les critiques que l’on peut faire sur des projets remaniés démagogiquement, malgré le contexte sanitaire qui peut faire peur aux uns et aux autres, malgré le climat délétère de cette campagne orléanaise, je souhaite rappeler l’importance de se rendre aux urnes : décider collectivement de notre avenir est un privilège que tous les peuples n’ont pas !

Ce choix, cette décision, du 28 juin doit se faire, comme à chaque fois, de manière libre et indépendante.

Et après ce 28 juin, arrêtons-en avec les invectives permanentes, provenant de tous les camps, et les intimidations. Je veux le dire alors que les divisions intestines pourraient bien continuer d’exister quelque soit le futur maire d’Orléans… Il a souvent été dit, et je le partage, que les débats au cours de cette campagne n’ont pas été dignes. Ils n’ont pas été dignes de l’enjeu climatique et de l’attente sociale. Mais surtout, ils n’ont pas été dignes de deux maires sortants : les Orléanaises et les Orléanais méritent mieux que cette prise d’otage ! Jamais une campagne à Orléans n’aura été aussi violente. Je le regrette.

Olivier, Jean-Phillippe, Serge : après ce 28 juin, soyez dignes de la confiance que vous accordera, à chacun de vous, une petite partie des Orléanaises et des Orléanais.