Le président de la République a souhaité prendre la parole dans un entretien télévisé ce soir pour annoncer principalement le couvre-feu dans 9 grandes zones françaises.

Dans un élan audacieux pour justifier cette mesure il a déclaré que « nos urgences, nos services hospitaliers, sont dans une situation plus préoccupante qu’alors », lorsque le confinement avait été décidé en mars. Et tout en rappelant que des centaines de patients Covid-19 provenant du Grand Est et de l’Ile-de-France ont été répartis dans différents hôpitaux de France lors de la « première vague », mais oubliant judicieusement de dire que l’État avait tardé à répondre à l’appel de la Fédération de l’hospitalisation privée afin de solliciter davantage les établissements privés pour épauler l’hôpital public, il a assuré ne pas avoir de lits de réanimation en réserve. Cet argumentaire bringuebalant a vite été balayé par son aveu : « on doit protéger notre système de santé, nos soignants ». Comme lorsque le confinement avait été décidé.

Cette période va donc devoir nous questionner sérieusement sur l’état de l’hôpital public et sur ce qui est mis en place depuis des années pour, nous dit-on, le sauver. Comment se fait-il qu’au pied du mur nous soyons obligés de restreindre nos libertés pour réparer les erreurs de politiques publiques, semble-t-il, inefficaces ?

Du reste, pas un mot sur Covireivac, la campagne de l’Institut national de la Santé et de la Recherche visant recruter 25000 volontaires pour tester les futurs vaccins contre le Covid-19, et pas plus sur la politique publique de vaccination développée par le Gouvernement. En revanche, beaucoup de détermination pour gérer la crise économique qu’entraînera inévitablement ce couvre-feu mais sans aucun réel bilan de ce qui a été fait pendant le confinement. Beaucoup d’entreprises savent pourtant que les dysfonctionnements pour verser les aides promises ont été nombreux. Rassurons-nous, l’échec de l’application Stop Covid va entraîner la création d’une nouvelle : Tous anti-Covid. Au moins, les développeurs ne connaîtront pas la crise… Les cinémas non plus puisqu’ils pourront profiter des bons conseils d’Emmanuel Macron pour reprogrammer des séances de cinéma !

Tout cela serait très drôle s’il n’y avait pas de morts. J’attendais franchement mieux de notre président.