Une semaine jour pour jour après le second tour de l’élection présidentielle j’organisais un banquet républicain. Il s’agissait d’un moment de partage pour défendre la République, clôturé par un appel à voter aux élections législatives des 12 et 19 juin.

Voici mon discours :

« Bien sûr que je suis de gauche ! Je mange de la choucroute et je bois de la bière. »

Mes chers concitoyens, chers amis,

C’est avec cette ironie qui le caractérisait bien que Chirac, alors candidat à l’élection présidentielle de 1995, décide de répondre à un journaliste de Libération qui se demandait si Jacques ne serait pas finalement un peu de gauche.
Quoi qu’on en dise, l’art de la table est toujours un moteur de notre vie politique.

Qui aurait cru que ce soit Fabien Roussel, le candidat communiste, qui incarne le mieux cette fibre chiraquienne aujourd’hui ? « Redonner aux Français les moyens de consommer du bon vin, de la bonne viande et du bon fromage. » Voilà un discours simple mais efficace qui me donne envie !

Ce que nous aimons manger ou ce que nous aimons boire renvoie inévitablement à un message politique.

C’est pour cela que je voulais organiser ce déjeuner, ce banquet républicain en ce jour si particulier. La République s’est construite autour de grands banquets. Ceux organisés en 1847-1848 sont les prémices du grand soulèvement populaire qui conduit à la deuxième République. Plus localement celui du 18 octobre 1936 en l’honneur de Jean Zay et de Pierre Dézarnaulds, tous deux députés du Loiret et ministres sous le Front Populaire, marque l’avènement des idées progressistes dans le département.

Notre banquet se veut évidemment bien plus sobre mais il a la même ambition : porter un message politique fort, et d’abord à l’adresse des travailleuses et des travailleurs.

On m’a toujours appris à ne jamais oublier mes racines. Je veux même les clamer avec fierté car je viens d’une famille ouvrière et, alors que je brigue pour la première fois de ma vie un mandat national, je ne pouvais pas imaginer une meilleure date que celle du 1er mai, journée internationale des travailleurs, pour lancer ma campagne.

Je veux donc vous éclairer sur ce qui me pousse à briguer un siège à l’Assemblée nationale pour représenter les plus modestes. Je veux aussi vous expliquer quelle est ma vision de ce mandat.

Être député c’est d’abord être pleinement et entièrement au service de la France.

C’est être mobilisé pour faire de notre devise républicaine une réalité. Liberté, Égalité, Fraternité. C’est trouver des solutions concrètes pour les problèmes qu’ont les Français. C’est comprendre les grands enjeux de demain, à commencer par le défi climatique, et c’est savoir y apporter des solutions pérennes.

Être député c’est défendre son pays avant son parti.

On me demande souvent : « Quel groupe politique allez-vous rejoindre si vous êtes élu ? » Je réponds que dès mon élection j’écrirai au président de l’Assemblée nationale pour lui demander de restreindre drastiquement la sur-représentation des groupes politiques dans le fonctionnement de l’Assemblée, de restreindre leurs moyens financiers, d’augmenter les temps de parole pour les groupes d’opposition, et de donner plus de marge de manœuvre aux députés indépendants.

Oui, je souhaite être un élu libre et indépendant. Résolument indépendant des partis politiques pour être totalement libre de tous mes votes. En disant cela je ne renie pas mon histoire à gauche, je veux très simplement en écrire une nouvelle page.

J’assume mes choix passés. Avoir soutenu François Hollande jusqu’au bout. En 2017, avoir soutenu Emmanuel Macron et quitté le Parti Socialiste. En 2020, avoir construit une belle liste et un beau programme pour Orléans avec Nathalie Kerrien. Et de m’engager en dehors des partis qui passent plus de temps à entretenir leurs querelles que de penser le monde de demain.

Celles et ceux qui critiquent ce parcours – mon parcours – sont sans cesse à changer d’idées pour rester dans le même parti. Comme le disait Churchill, moi j’assume avoir changé de parti pour rester fidèle à mes idées, à mes principes. Celles et ceux qui me font le procès en opportunisme oublient que je m’engage depuis plus de 10 ans pour mes idées. Si je voulais à tout prix être élu, ne pensez-vous pas que j’aurais pu l’être depuis longtemps ? J’assume vouloir servir ma ville, mon territoire et mon pays.

Je considère que les 8% d’électeurs qui ont fait confiance au binôme que j’ai constitué lors des départementales se moquent des méprisants et des malveillants.

La notion de bienveillance est d’ailleurs une règle relativement nouvelle dans notre vie politique. Je veux m’y soumettre en commençant par dire aux Françaises et aux Français qui ont voté Emmanuel Macron, dans cette période de guerre exceptionnelle, que je les comprends.

Je les comprends car je sais qu’ils se sont posé cette seule question : était-il bien raisonnable de changer de président de la République dans une telle crise ?

Les avis peuvent diverger mais je comprends toutes celles et tous ceux qui répondent à cette question par la négative. Était-il nécessaire de changer de président pour faire face à la guerre qui se déroule sous nos yeux impuissants aux portes de l’Union Européenne ? Était-il nécessaire de changer de président pour faire face à la guerre que nous menons contre ce virus qui nous hante depuis 2 ans ? Était-il nécessaire de changer de président pour faire face à la guerre plus silencieuse contre le terrorisme toujours menaçant ?

Je comprends cette peur de changer de président. Elle est légitime. Mais je dénonce de toutes mes forces l’instrumentalisation qui en a été faite, parfois à outrance.

Et celles et ceux qui prévoient d’aller voter les 12 et 19 juin prochains doivent se demander si le président de la République a vraiment besoin de l’Assemblée nationale.

Pour y voir clair, je leur propose un petit retour au début de son quinquennat. Souvenez-vous des premières ordonnances. Ce dispositif qui permet au gouvernement de faire la loi sans les parlementaires a été utilisé dès l’été 2017 ! Souvenez-vous de l’instauration du Conseil de défense sanitaire. Il n’a aucune légitimité constitutionnelle mais il permet au président de décider de tout, tout le temps, tout seul ! Souvenez-vous de ce ,qui a été fait des propositions issues du Grand débat national ou de la
Convention citoyenne pour le Climat. Rien ! Et que dire de cet argent claqué dans des cabinets de conseils qui inventent les politiques publiques de demain à la place des hauts fonctionnaires et des parlementaires ?

La conception de la démocratie d’Emmanuel Macron est à l’image de sa campagne présidentielle : inexistante. Il n’aime pas le débat, il n’aime pas les élus.

Être député c’est se battre pour sauvegarder la philosophie de notre démocratie « par le peuple pour le peuple » !

C’est ne pas se résigner face à une démocratie piétinée.

Je crois en notre système représentatif mais s’il est aujourd’hui à bout de souffle, boudé par les citoyens, c’est précisément parce que les élus ne les représentent plus.

Je suis favorable à une proportionnelle intégrale. Elle remettrait le Parlement au cœur de la machine politique. Elle redonnerait confiance aux citoyens. Emmanuel Macron avait promis en 2017 une dose de proportionnelle. S’il décide enfin de tenir sa promesse, je serais à 100% derrière lui sur ce point. Je contribuerais à trouver les garde-fou pour qu’une stabilité parlementaire soit toujours effective.

Mais vous le savez, mes chers amis, je suis aussi favorable à un grand changement démocratique. Dès mon élection, je souhaite déposer une proposition de loi pour changer en profondeur le mode de scrutin en France. Je ne me résigne pas à voir des millions d’électeurs ne plus voter par conviction. Je veux qu’on en finisse avec le vote utile ou le vote par défaut. Il est grand temps de mieux voter !

Avec le Jugement majoritaire que je défends, vous pourrez valoriser toutes les idées méritantes car il ne vous sera plus demandé de voter pour un seul candidat mais pour l’ensemble des candidats en leur attribuant un jugement de valeur. Grâce au Jugement majoritaire vous pourrez exprimer plus précisément votre approbation ou votre colère, votre déception, vos désaccords.

Il n’y aura donc plus besoin de vote blanc. La reconnaissance du vote blanc est d’ailleurs un faux débat car elle implique de se préparer à l’éventualité d’un vote blanc dépassant les 50%. Et dans ce cas là, que fait-on ? On choisit d’annuler l’élection et de refaire un tour ? Mais alors, qui pourra s’y présenter à nouveau ? On a déjà la réponse : ceux qui en ont les moyens, ceux contre qui vous votez blanc ! Et si on choisit de ne pas avoir d’élu dès 50% de votes blanc, comment prendrons-nous des décisions majeures sans représentants ? En réalité, les puissants qui défendent la reconnaissance du vote blanc n’ont aucune idée concrète pour restructurer la démocratie. En réalité, ils vous induisent en erreur pour ne pas toucher au régime.

Quand j’entends certains dire que le mode de scrutin n’est pas la priorité, je dis au contraire que pour toutes les raisons que j’ai évoquées c’est le socle sans lequel notre société se disloque.

Mes chers concitoyens, chers amis,

Être député c’est être le premier défenseur de la République.

Je suis persuadé que vous êtes attachés comme moi à nos services publics. Ils ne sont pas seulement le patrimoine de ceux qui n’en ont pas, ils sont ce qui fait le lien dans la société. Notre République, c’est les services publics.

Je regrette qu’ils soient trop souvent négligés. Comment ne pas penser aujourd’hui à ces personnels infirmiers et aides-soignants qui tiennent l’Hôpital public à bout de bras ? Rendez-vous compte que le CHRO est en train de s’écrouler : les équipes craquent, les médecins partent, des services entiers ne peuvent plus recevoir correctement les patients !

C’est le résultat d’une funèbre politique que je veux dénoncer. 100 lits ont été fermés rien qu’à Orléans. Les besoins en formation ont été négligés. À l’heure actuelle, nous avons besoin de 130 soignants pour Orléans. Les équipes de direction et leurs privilèges ont, elles, été sacralisés. Et quant aux élus locaux, ils ne se réveillent qu’à l’approche des élections…

Si nous voulons collectivement redonner du sens à notre devise républicaine en redonnant du poids aux usagers et aux personnels alors il va falloir rebâtir les services publics en urgence. Il va falloir leur redonner place dans nos villages et dans les quartiers. Il va falloir leur permettre de mieux répondre à toutes les demandes. Il va falloir aussi les financer et je crois
que les impôts restent le meilleur barrage à la privatisation.

Je suis favorable à une refonte de l’impôt sur le revenu. L’article 14 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen consacre le consentement à l’impôt à travers sa représentation nationale.

Si je suis élu, je souhaite sa transformation en un impôt progressif et personnel, auquel 100% des Français serait assujetti. La participation à l’effort national est un acte profondément républicain qui requiert la participation de tous. En 2017 seuls 43% des foyers fiscaux payaient l’impôt sur le revenu. C’est pourtant l’impôt le plus juste puisqu’un barème est fixé
en fonction du niveau de revenu de chacun.

À contrario, la TVA est payée par 100% des consommateurs avec un taux identique quel que soit le niveau de revenu de chacun. C’est bien la raison pour laquelle je suis pour une baisse importante de la TVA, d’au-moins 4 points pour le taux normal comme pour les produits de première nécessité. C’est sur ce terrain que doit se gagner concrètement le pouvoir d’achat.

Quant à l’impôt sur le revenu, il est primordial d’y ajouter de nouvelles tranches pour qu’il soit réellement progressif et que les plus riches contribuent davantage que les plus modestes. Comment expliquer que nous avons 5 tranches aujourd’hui alors qu’elles étaient une quinzaine à coexister il y a 40 ans ? Les classes moyennes seraient-elles devenues les vaches à lait des gouvernements successifs ? Il faut réparer la première des injustices : l’injustice fiscale, qui pèse d’abord sur les plus modestes.

Je suis sur la même position que Bénédicte Peyrol, députée LREM de l’Allier et membre de la commission des Finances à l’Assemblée : il faut remettre à plat le système fiscal. Les plus fortunés doivent contribuer de manière plus importante et une contribution symbolique de 10, 20 ou 30 € pourrait être imaginée pour les moins riches comme les plus jeunes.

Ce qui compte c’est de ne plus faire de l’impôt un outil d’exclusion mais de rassemblement. Ce qui compte c’est de recréer ce lien entre l’État, ses services publics et le peuple.

L’autre sujet que je veux aborder c’est l’École publique. L’École concentre de nombreuses inégalités alors qu’elle est censée être le ciment de la République. L’École qui émancipe, l’École qui protège, l’École qui enseigne les fondamentaux doit rester notre objectif.

Je propose de commencer par changer nos méthodes d’apprentissage, surtout à partir du collège. Je pense que regrouper nos enfants par classe en fonction de leur âge est une chose néfaste car on ne se soucie pas de leur niveau de connaissance dans chaque matière. Avec ce système de nombreux élèves se retrouvent avec des lacunes très ciblées dans certaines matières, tout simplement parce que leur niveau général est bon mais que le travail en classe ne leur permet pas d’approfondir les matières où ils ont des difficultés.

Je suis donc pour un apprentissage par module, c’est-à-dire un regroupement des élèves spécifique à chaque matière en fonction de leur niveau de connaissances et de leur progressions individuelles. Les tenants du système actuel pointeront du doigt les difficultés logistiques et diront que les meilleurs élèves peuvent entraîner les autres. Je leur répondrais d’abord que cette manière d’apprendre sera un formidable levier pour l’orientation en faisant mieux découvrir aux élèves des activités professionnelles, sportives ou artistiques. Je leur répondrais aussi que l’interdisciplinarité leur permettra de progresser tous ensemble. Et je leur répondrais enfin que les élèves qui ne réussissent pas en maths – c’était mon cas – réussissent ailleurs heureusement. Avec un enseignement sous forme de modules, et une progression à chaque trimestre par exemple, les élèves pourront au contraire côtoyer plus de camarades.

Ils devront en revanche garder un professeur principal pour avoir un repère tout au long de l’année.

Je suis très attaché à cette idée des repères car ils ont tendance à s’effacer dans notre société. Une récente enquête de l’IFOP pour la Ligue contre le racisme et l’antisémitisme montre d’ailleurs que près d’un lycéen sur deux a déjà observé en cours une contestation des enseignements au nom d’une conviction religieuse. Il faut réagir. Il faut réagir car l’École doit rester le lieu où l’on apprend à faire société, à vivre ensemble, à partager les valeurs de la République.

La première d’entre elles, c’est la Laïcité. La Laïcité doit être notre repère commun.

J’ai dit que j’étais favorable au port de l’uniforme à l’École. Vous êtes-vous déjà demandé ce qui lie les infirmiers entre eux, les pompiers entre eux, les policiers entre eux ou même les petits rats de l’Opéra entre eux ? Leur tenue. Et à travers leur tenue, des valeurs. Celle de protéger pour les uns, celle de procurer des émotions pour les autres. Le port de l’uniforme à l’École peut être cet outil pour rassembler les élèves entre eux autour de valeurs communes, à commencer par le respect. Celles et ceux qui me disent qu’ils ont été traumatisés dans leur jeunesse par l’uniforme à l’École pensent-ils au traumatisme de ces jeunes moqués ou insultés parce que leurs parents ne pouvaient pas acheter les vêtements à la mode ?

Le port de l’uniforme à l’École doit remettre la règle là où elle n’aurait jamais dû disparaître : au cœur du système éducatif. Le port de l’uniforme à l’École doit aussi redonner du pouvoir aux professeurs qui doivent d’ailleurs eux aussi s’y soumettre pour valeur d’exemple.

L’instauration du port de l’uniforme à l’École doit aussi contribuer à notre réindustrialisation. C’est un sujet majeur qui me préoccupe grandement. Il ne me préoccupe pas depuis hier mais en réalité depuis mes 10 ans car ma mère, qui était ouvrière chez un fabricant de chaussures bien connu près de Cholet dans le Maine-et-Loire, a vécu de plein fouet les délocalisations. Elle fait partie de celles qui ont eu le nez fin en entamant très tôt une reconversion professionnelle. Mais rendez-vous compte qu’entre aujourd’hui et les années 2000 les importations dans le marché de la chaussure ont doublé en valeur tandis que le chiffre d’affaires des entreprises a baissé de moitié. Les effectifs dans ce secteur industriel ne cessent évidemment de baisser.

L’instauration du port de l’uniforme à l’École ne peut pas s’accompagner autrement que par une importante commande publique auprès des entreprises françaises de l’industrie textile et de la chaussure. La crise sanitaire et sa pénurie de masques nous ont montré que la commande publique contribuait à rebâtir des industries.

Mes chers concitoyens, chers amis,

Être député, c’est choisir un combat.

C’est choisir une commission à l’Assemblée pour le mener.

La guerre en Ukraine nous montre à quel point il est important pour la France d’avoir un outil défensif et dissuasif à travers son Armée. Je l’ai dit : si je suis élu, je rejoindrais la commission de la Défense nationale et des forces armées.

D’abord parce que je suis persuadé que l’Armée a toute sa place dans les discussions pour renforcer les valeurs de la République.

Ensuite parce que je veux y défendre notre modèle militaire face à des directives européennes abusives qui pourraient le rendre instable. Je serai particulièrement vigilant à ce que celle sur le temps de travail et de repos des travailleurs européens ne soit pas appliquée aux militaires. La protection des militaires dans leur travail quotidien est indiscutable mais les 35 heures sont clairement inapplicables à la nature de leur mission.

Je veux porter dans la commission un sujet dont on parle peu : la modernisation de la logistique des forces armées. L’Armée doit faire sa transition écologique pour être moins dépendante de sources énergétiques étrangères. Une augmentation substantielle des budgets de recherche et développement est nécessaire, notamment sur l’hybridation et l’hydrogène pour les engins militaires.

Je veux aussi rejoindre cette commission pour apporter mon soutien politique aux quelque 2 600 militaires qui travaillent à Bricy. Avec moi finies les visites éclair pour se pavaner aux côtés des ministres qui défilent à la base. Je viendrai écouter, proposer et débattre avec celles et ceux qui font de notre Armée une puissance au service de nos valeurs : ses militaires, ses hommes et ses femmes d’expérience, tous corps de métiers confondus.

Être député, je l’assume, c’est aussi être le représentant de sa circonscription.

Si je suis député et que je ne représente pas notre petit bout de France, cette Beauce loirétaine et ces terres du Val de Loire, qui d’autre le fera ? Personne. Qui d’autre dira que la base aérienne de Bricy est essentielle pour nous ? Personne. Qui d’autre dira que les fleurons industriels Duralex, Brandt, Servier, sont importants pour nous ? Personne. Qui d’autre dira que l’agriculture et la nature ne font qu’un chez nous ? Je veux être celui qui défendra, avec les maires, notre beau territoire.

Être député c’est être au plus proche de ce que vivent nos concitoyens.

C’est être à leur service en tout temps et en tout lieu. C’est privilégier des moments simples sur les marchés ou en porte à porte pour aller les voir plutôt que d’organiser des séquences de communication. Vous ne me verrez pas faire une « tournée des buralistes » après avoir sorti une bourde à la télévision. Vous ne me verrez pas non plus faire une « tournée des communes » une fois par an en les méprisant le reste du temps.

Je dois vous le dire : mes deux années passées auprès du président de l’Assemblée nationale m’ont appris à rester humble. Je me souviendrai toute ma vie de ces gens qui franchissaient la porte de la permanence pour demander une aide, si minime soit-elle, pour trouver un logement ou un emploi. Je me souviendrai toute ma vie de ces salariés de la centrale EDF de Cordemais qui ne voulaient pas perdre leur emploi avec la fin des centrales à charbon. Ils avaient transformé leur peur en une formidable énergie, celle de reconvertir leur centrale avec la biomasse. Ils avaient réussi à entraîner leur direction. Et nous, nous les soutenions. Je me souviendrai toute ma vie de ces responsables associatifs qui ne voulaient qu’une chose : consolider leurs projets pour rendre leur impact sur la société plus fort. J’ai été fier de préparer un soutien appuyé pour l’association nantaise Toit à Moi qui intervient pour loger et réinsérer les sans-abri. C’est peut-être curieux à concevoir mais, paradoxalement, avec François de Rugy j’ai appris qu’un député, quel que soit son degré d’engagement dans le débat politique national, doit garder le lien pour se souvenir d’où il vient.

Je n’oublierai jamais que je suis fils d’ouvriers, que j’ai travaillé la nuit pour pouvoir étudier le jour, que j’ai eu de longues périodes de chômage sans jamais toucher un seul euro de RSA. Je crois que ce sont ces difficultés qui nous forgent en tant qu’êtres humains. Ce sont aussi elles qui nous forgent en tant que militants politiques.

Être député c’est se souvenir d’où l’on vient.

Et ce n’est pas se lever chaque matin en se demandant comment emmerder les Français.

Je sais combien le fossé se creuse entre la ville et nos campagnes, entre les urbains et les péri-urbains, entre les péri-urbains et les ruraux. Je sais combien le poids des mots des uns peut être choquant, méprisant et violent pour les autres.

De nombreux députés LREM ont été choqués de la violence des opposants au Gouvernement mais ont-ils eu conscience de leur propre violence envers les gens ? Que dire de cette députée qui osait déclarer fin 2017 devoir manger plus de pâtes depuis son élection et d’être obligée de réduire les restos ? Les députés Playmobil ont-ils perdu la tête ?

J’ai grandi dans un milieu social où l’entreprise dans laquelle je me lance aujourd’hui, celle de devenir député, nous semblait bien lointaine de nos préoccupations. Je veux assurer une représentation pleine et entière de cette France que je connais mais qui ne se reconnaît pas quand elle regarde les institutions.

Être député c’est savoir garder le lien avec ses concitoyens.

Je vous l’annonce : j’instaurerai un Forum citoyen de la deuxième circonscription du Loiret. Concrètement il s’agira d’une plateforme réunissant 350 personnes, représentant tout le territoire, ses entreprises, ses associations. Pour le constituer 236 citoyens seront tirés au sort, un titulaire et un suppléant dans chaque bureau de vote de notre circonscription. Nous réunirons ce Forum citoyen au moins une fois par semestre et ses commissions pourront travailler en visioconférence autant qu’elles le souhaiteront. Je demanderai aux citoyens qui composeront ce Forum de m’aider à élaborer des amendements sur le textes de lois en cours et de relayer toutes les opinions. À travers ce Forum, le plus grand nombre de citoyens pourra aussi être informé du travail effectué par le Parlement.

Être député c’est rendre des comptes.

Je souhaite continuer la transparence que j’ai initiée en publiant chaque mois mes comptes de campagne sur mon site Internet. Je constate d’ailleurs qu’aucun candidat ne m’a suivi dans cette démarche mais avec Sophie Rouquié, ma mandataire financier, nous serons vigilants lors de la publication des comptes de la députée sortante. En effet, elle a publié pour la première fois en 5 ans un compte-rendu de mandat alors qu’allait s’ouvrir la période de financement de la campagne électorale.

Pour rendre des comptes je ferai éditer un compte-rendu de mandat pour que tous les 6 mois, dans vos boîtes aux lettres, vous sachiez ce que j’ai voté au Parlement et quelle y aura été mon activité. Je proposerai également une permanence décentralisée chaque semaine dans la circonscription, par roulement afin de venir au minimum deux fois dans l’année dans chaque commune. Je me rendrai disponible à toutes celles et tous ceux qui voudront me rencontrer et je répondrai à toutes les sollicitations écrites.

Être député c’est veiller sur nos concitoyens les plus fragiles.

Je pense tout particulièrement aux personnes en situation de handicap.

La députée sortante a fait du handicap une cause personnelle mais je note que son site Internet n’est même pas adapté aux différents handicaps. Le mien le sera.

Je proposerai aussi des documents adaptés, que ce soit mon bilan de mandat ou des ressources législatives. Je ferai en sorte que mes bureaux parlementaires soient aux normes d’accessibilité. Je suis viscéralement attaché à l’accessibilité universelle.

Ma mémoire d’enfant ne se souvient que trop bien de ces regards gênants, insistants et parfois malveillants sur le handicap de ma grande tante, Inès.

C’est avec elle que j’ai découvert les Questions au Gouvernement sur France 3 le mercredi après-midi. C’est avec elle que j’ai appris à aimer la France, unie du Général de Gaulle à Georges Clemenceau. C’est pour elle – de là où elle est – que je serai un député engagé pour l’accès des personnes en situation de handicap à l’entière citoyenneté.

Voilà tout ce que je voulais vous dire pour clôturer ce banquet. Ce moment de partage auquel vous avez participé va nourrir ma réflexion. Soyez-en chaleureusement remerciés.

Je ne voudrais pas vous quitter sans vous faire une confidence.

Je crois que nous allons gagner.

Nous allons gagner la bataille culturelle, nous allons gagner la bataille des idées et nous finirons par gagner la bataille dans les urnes. Nous allons gagner parce que je propose une autre lecture de ces élections législatives.

Ne vous demandez pas si Macron a besoin du Parlement. Demandez-vous plutôt si le Parlement doit faire pression sur Macron !

Et si vous pensez comme moi que le Parlement a le devoir de faire infléchir le président de la République sur sa politique sociale ou écologique, alors je vous demande de donner les moyens au Parlement d’exercer cette pression.

En politique, il n’y a rien de plus beau que le pluralisme. Je vous le demande solennellement, ne faites pas la double erreur de réélire les députés fantoches de la majorité Macron et d’élire les candidats fantoches de Le Pen.

Faites le choix de la liberté et de l’indépendance et croyez-moi, mes amis, vous y prendrez goût.

Faites le choix de la ligne que j’incarne, celle des impôts plus justes, de la démocratie renouvelée et de la Laïcité renforcée.

Les 12 et 19 juin prochains, faites ce choix pour vous et pour la France.

Soyons nombreux : rejoignez-nous !

Vive la République, vive la deuxième circonscription du Loiret et vive la France.