Orléans, le lundi 16 mai 2022

Monsieur le Délégué,

Votre sollicitation a attiré toute mon attention car le sujet du droit de mourir dans la dignité suscite chez moi, comme de nombreux citoyens, un grand intérêt.

Notez tout d’abord que je suis favorable à ce que la loi réglemente le suicide assisté dans 3 cas bien précis : pour les malades incurables qui savent leur mort inexorable et l’anticipent ; pour les malades sans issue, ou leurs représentants, qui dénoncent une obstination déraisonnable en arrêtant leurs traitements et les soins sans vouloir pour autant connaître les douleurs et les dégradations qui les menacent ; et pour des personnes âgées parvenues à l’extrême terme d’une existence dont elles dénoncent la lourdeur des dépendances qui leur ôtent toute raison de vivre.

Je souhaite également que la loi organise le respect des directives anticipées des patients en situation critique et non susceptibles d’amélioration future. En effet, la République ne peut plus se satisfaire, procès après procès, de l’appréhension de situations individuelles toutes compliquées et de distorsion dans le traitement de l’accompagnement de la fin de vie.

Le Canada autorise l’aide médicale à mourir, 10 états des USA autorisent la pratique du suicide assisté, l’Australie et la Nouvelle Zélande légifèrent sur l’aide médicale à mourir. Dans ces pays, la légalisation de l’aide médicale à mourir n’a nullement entraîné une explosion des demandes. Quid de l’Europe Occidentale ? Aucune harmonisation européenne. De nombreux pays ont malgré tout adopté ou vont adopter une loi autorisant “la mort médicalement assistée”. Laisserons-nous à la France le triste privilège de ne pas se poser la question – si importante – du choix des conditions de la fin de vie de ses habitants ?

Si je suis élu député de la deuxième circonscription du Loiret, je donnerai la force de ma voix aux propositions de loi déposées en ce sens, quel que soit le bord des députés qui les déposeront, mais je demanderai surtout au Gouvernement de présenter un projet qui puisse enfin faire avancer concrètement et durablement la loi dans le sens de ce qu’attendent une grande majorité des citoyens à ce sujet.

Je dis souvent que ma candidature indépendante des partis politiques signifie que mes idées ne sont pas classables. Je crois que c’est également le cas d’un tel débat qui ne relève pas d’idéologies politiques mais tout simplement d’humanité.

Soyez donc assuré que ce travail sera une de mes priorités.