L’orientation est un processus continu tout au long de la vie et peut être l’une des multiples causes du décrochage scolaire, comme on l’avait constaté avec le travail sur l’absentéisme lors d’une réunion du Conseil Académique de Vie Lycéenne. Aujourd’hui, 12 avril 2012, nous avons développé le problème de l’orientation subie en s’attardant plus précisément sur le métier du Conseiller d’Orientation Psychologue (aussi appelé COPSY). Nos analyses ont été présentées auprès de l’Office national d’information sur les enseignements et les professions. Les temps de rendez-vous, la pression du calendrier ou encore la répartition d’élèves sont autant d’avantages que d’inconvénients dans l’orientation des élèves.

Logo du Conseil Académique de Vie Lycéenne d'Orléans-Tours

Tout d’abord le métier de Conseiller d’Orientation Psychologue demande beaucoup d’adaptation. Les situations sont particulières en fonction des établissements (collèges, lycées, zones géographiques, objectifs politiques, etc.), ce qui induit une spécialisation des COPSY. Chaque situation fait recours a une compétence particulière : lorsque le COPSY est confronté à une demande autre qu’à son habitude, il ne peut pas toujours répondre dans l’immédiat. Ce qui est frustrant pour des jeunes qui veulent de l’instantané. D’où l’intérêt d’avoir une équipe diversifiée de COPSY et toujours à l’écoute. En moyenne un COPSY a entre 1300 et 1500 élèves en charge puis intervient sur 2 à 4 établissements scolaires publics, sans compter sa présence au Centre d’Information et d’Orientation ! Le non remplacement d’un fonctionnaire sur 2 rends les COPSY encore moins opérationnels. En contrepartie des contractuels sont embauchés mais ils n’ont pas les concours adéquats et les formations spécifiques au métier, ce qui diminue la faculté de répondre dans l’immédiat aux demandes particulières des élèves.

Par ailleurs le temps en rendez-vous avec les élèves est très variable. Parfois trop court, ce temps laisse certains jeunes perplexes et se posent plus de questions à la sortie qu’à l’entrée en rendez-vous. Un véritable lien avec le jeune doit donc se créé tout au long de sa scolarité. Plusieurs rendez-vous correspondant à plusieurs phases de réflexions peuvent être nécessaires. Le COPSY doit motiver l’élève à revenir dialoguer et réfléchir car souvent, il n’en a pas envie. Les COPSY doivent être disponibles pour des élèves qui en ont le plus besoins. Une hiérarchisation des profils est forcément réalisée, les parcours particuliers décrits dans le décret du 23 août 2011 sont prioritaires aux autres demandes plus classiques. Les élèves aux demandes plus classiques et moins urgentes sont plus tributaires de délais, voire plus livrés à eux-mêmes ! Ainsi l’impression des élèves en ce qui concerne le manque de disponibilité des COPSY prend alors toute sa réalité.

Pour finir, une pression du calendrier est forte : le carnet de rendez-vous se remplie au même moment. Beaucoup d’élèves attendent l’échéance dans l’espoir d’avoir une réponse rapide à leurs problématiques. Or la réponse n’est pas assurée et ce n’est pas aux COPSY de faire les choix à leurs places. D’autant plus que ceux-ci demandent de longues réflexions. Beaucoup de choix doivent être pris par les élèves tout au long de leur scolarité (langues vivantes, options, filières, etc.), il y a beaucoup d’échéances, et donc de pressions subie par toute la communauté éducative.

Nous avons vu grâce aux COPSY que l’orientation et l’information est un droit pour tous. Or nous voyons bien que ce droit commun est difficilement réalisable, le système tendrait plus vers l’équité que l’égalité des traitements, ce qui peut frustrer certains élèves. Ainsi pour éviter les frustrations nous avons conclu, avec la rectrice de l’académie d’Orléans-Tours, la mise en place d’une plaquette.