Nous y sommes. Le maire de Los Angeles a abandonné la candidature de la ville américaine pour 2024 au profit d’une candidature pour 2028. La procédure proposée par le CIO il y a quelques semaines, celle d’une double attribution à condition d’un accord, était exceptionnelle mais place aujourd’hui Paris en position de réaliser un rêve : faire revenir les Jeux Olympiques à la maison, alors que la dernière fois que la France les avaient organisés, c’était en 1924. À moins d’une catastrophe lors du vote du CIO à Lima le 13 septembre prochain, le rêve devrait devenir réalité.

Il y a quelques jours Bernard Lapasset et Tony Estanguet, les deux co-présidents qui ont préparé la candidature de Paris, ont envoyé un courrier de remerciement à celles et ceux qui ont participé l’année dernière à une concertation inédite dans ce domaine. L’objectif était de faire de la candidature de Paris, la candidature de toute la France, une candidature économique et écologique. Le bilan de cette concertation est positif par son ampleur : 874 propositions individuelles ou collectives ont été formulées et plus de 110 réunions ont été organisées dans toutes les régions de France. Plusieurs ateliers avaient eu lieu à Orléans mais la mairie de son côté n’avait rien organisé pour amplifier la dynamique…

Le bilan de la concertation est aussi positif par sa qualité, par le nombre de questions qu’il aborde dans le fond. J’y avais participé notamment sur les questions de partage. Pour moi accueillir les Jeux Olympiques et Paralympiques sont un formidable moyen de promouvoir le partage, le respect et l’égalité comme valeurs fondamentales dans la société. Plusieurs propositions que j’avais soutenu sur la plateforme numérique ont retenu l’attention :

  • L’Association Nationale des Étudiants en STAPS suggérait de renforcer la pratique du sport partout, pour tous et pour la santé de chacun en mettant en place des camps olympiques en parallèle des JO dans différentes villes de France. C’est dans bilan (page 26) et cela permettrait, à mon sens, d’imprégner cet esprit de partage partout en France. Je me mobiliserai pour qu’Orléans en accueille un, d’autant que nous avons les qualités universitaires en notre faveur.
  • La gestion exemplaire des déchets était une partie importante des débats. C’est dans le bilan (page 34) puisqu’il est écrit que les participants semblent vouloir rehausser le niveau d’exigence qu’il convient de donner à l’évènement en matière environnementale. L’exemplarité écologique est une véritable question de respect. Respect de l’environnement. C’est une priorité !
  • Le débat sur le fait d’organiser les Jeux Olympiques et Paralympiques en même temps était intense. C’est dans le bilan (page 25) mais un tableau unique des médailles semble avoir été plus apprécié par les participants à la concertation. Si les Jeux contribuent au développement des pratiques sportives alors ils se doivent de promouvoir l’égalité. Disons le au monde : le sport ne peut et ne doit pas se servir de nos différences pour nous diviser, il doit nous rassembler.

Pour que tout soit complet, je crois qu’il faut permettre au plus grand nombre de participer à cette fête. On retrouve des pistes intéressantes dans le bilan de concertation comme l’idée de veiller à ce que les PME profitent aussi des retombées économiques de l’événement, celle de lier l’achat d’un ticket pour un évènement sportif à celui pour un évènement culturel et vice versa afin de décloisonner le sport et la culture, ou encore celle de mettre en oeuvre une politique de billetterie à des prix accessibles à tous. Néanmoins je regrette que ma proposition pour pouvoir aller facilement au Jeux n’ait pas été évoquée. De quoi s’agit-il ? Les Jeux ne sont pas réservés aux seuls franciliens, nous devrons donc aussi mener une politique de mobilité ambitieuse sur tout le territoire national. Bus et trains doivent pouvoir permettre à tous les français d’assister aux compétitions en Ile-de-France. Une tarification événementielle doit dont être instaurée pour toute la durée des Jeux, notamment en partenariat avec les Régions qui gèrent les TER. Dans le Centre-Val de Loire les festivaliers du Printemps de Bourges bénéficient de -50% sur leurs trajets A/R. Inspirons-nous de cet exemple. Plus globalement la question des transports n’a été évoquée qu’à travers la modernisation des réseaux existants et le développement de nouveaux modes plus écologiques, jamais à travers leur accessibilité (en terme de tarifs). Sur ce point le bilan de la concertation est insuffisant et me semble insatisfaisant car c’est un sujet essentiel, le nier c’est nier les réalités sociales du pays. Toutes les couches de la société sans exception doivent profiter des Jeux.

D’ici 2024 il y a donc encore beaucoup de travail pour le mouvement sportif français, pour les collectivités territoriales, pour l’État ! D’ici là réjouissons-nous que pour la première fois dans l’histoire des Jeux Olympiques et Paralympiques le pays qui les accueillera en 2024, la France, possède déjà la plus grande partie des infrastructures, pense sérieusement à la durabilité avec la reconversion du village olympique en logements.

Ressources :