La déception n’était pas le sentiment qui m’animait dimanche dernier en découvrant mon score de 4,18% sur la deuxième circonscription du Loiret. Elle n’a pas sa place dans l’engagement politique car par nature l’engagement politique est fait d’échecs et de réussites, d’impasses et de boulevards. Je ne me suis pas aventuré dans ces législatives sans connaître le risque.

La déception est peut-être légitime chez les militants qui m’ont accompagné depuis janvier sur le terrain – et je tiens à les en remercier une nouvelle fois de tout mon cœur – mais elle doit avant tout nourrir une nouvelle énergie militante. Energie militante contre l’abstention et énergie militante contre la domination des partis malgré leur discrédit.

4,18% n’est pas un score honorable au regard des règles de financement de la vie politique mais c’est un honneur que d’avoir pris le risque de payer personnellement mes frais de campagne et de devoir le faire aujourd’hui. C’est un honneur de défendre ces idées quoi qu’il en coûte.

C’est un honneur que de réussir à mobiliser autant d’électeurs quand d’autres sur la même ligne, aujourd’hui comme hier, n’ont pas fait mieux.

Plus encore que mon score de 10,91% à Rouvray-Sainte-Croix je retiens les 5,11% des électeurs que j’ai réunis à Bricy. Je le disais pendant ma campagne, nous avons besoin d’un député qui s’engage dans la Commission de la Défense nationale et des forces armées. Je me souviendrai longtemps de cette électrice, rencontrée à Orléans à l’issue de la présidentielle, intéressée sincèrement par le Jugement majoritaire que je lui présentais mais qui m’a avoué avec une grande humilité faire d’abord le choix du candidat qui protégerait pour les 5 années à venir ses 3 fils engagés dans l’Armée. L’Armée rayonne dans notre région, tout particulièrement grâce à la base d’Orléans-Bricy.

Ces électeurs que j’ai aimé rencontrer, quel que soit le candidat qu’ils ont choisi au premier tour et quelles qu’en soient les raisons, n’ont pas de consignes à recevoir. Je souhaite néanmoins leur partager mes quelques remarques sur le second tour qu’il nous est maintenant donné de juger.

La députée sortante a un maigre bilan en circonscription. Certes, on l’a vu lors d’événements sportifs ou culturels mais elle n’a jamais organisé de permanence sans rendez-vous pour répondre aux besoins des habitants, elle n’a pas publié un seul bilan de mandat écrit avant décembre 2021 pour expliquer son action à l’Assemblée nationale. La proposition de « Conseil citoyen » qu’elle met aujourd’hui en avant est d’ailleurs pompée de mon discours du 1er mai… Je n’oublie pas non plus son silence lors des municipales et des départementales. Pour le reste, son positionnement à gauche de la majorité mais proche du parti d’Edouard Philippe m’a clairement perdu.

Le candidat de Jean-Luc Mélenchon a, lui, un maigre bilan de campagne. On l’a vu nulle part ou presque en dehors de l’agglomération, corroborant les supputations : il n’a pas envie d’être député. Depuis lundi, on ne l’entend pas davantage donner de relief au programme qu’il soutient avec des situations locales. Quelle tristesse pour notre territoire.

En tout état de cause, ce dimanche 19 juin, je ne voterai pour aucun de ces deux candidats. Je reste néanmoins à leur disposition s’ils souhaitent débattre des propositions que je continuerai de faire vivre d’une manière ou d’une autre.